Pour terminer notre tour d'Europe et bien commencer l'année 2020, rentrons en France avec un trésor très particulier...

Bonus) France: "Mazamet ville morte"

La performance artistique qui a probablement sauvé le plus de vie en France...

Lors qu'arrivent les chiffres de la sécurité routière pour l'année 1972, le constat est effroyable: un peu plus de 16000 personnes sont mortes en France au cours de l'année… soit approximativement l'équivalent de la population de la Ville de Mazamet à l'époque. Pour enrayer cette hécatombe qui atteint alors son paroxisme, l'idée d'une loi rendant obligatoire le port de la ceinture de sécurité à l'avant et hors agglomération, ainsi qu'une loi limitant la vitesse commencent à faire leur chemin. Toutefois, ces deux mesures sont extrêmement impopulaires à l'époque: elle sont vues comme des atteinte à la liberté.
Pour bousculer les consciences, le journaliste Michel Tauriac et le réalisateur Guy Seligmann ont l'idée de demander aux habitants de la ville de Mazamet de s'allonger à terre le 17 mai 1973 pour rendre concret ce que représente un tel nombre de morts. Malgré de très vives réticences, la population participe massivement à cette action entre 14h30 et 14h40. En plus du film de Guy Seligmann, l'action est aussi suivie par une vingtaine de journalistes et photographes internationaux.

Les images de cette performance réalisée avec et par les habitants de la localité ont été largement diffusées en France et dans le monde entier. Il est difficile de savoir quel en a été réellement l'influence, mais la loi sur le port de la ceinture est entrée en vigueur durant l'été 1973 et celle sur la limitation de vitesse en 1974, inaugurant une baisse continue du nombre de victimes sur les routes qui ne s'est arrêter qu'en... 2013!

Retrouver les image de cette performance n'a pas été une sinécure, mais vous pouvez retrouver une vidéo sur le site de l'INA >>>ICI<<<
Le témoignage complet de Michel Tauriac sur cet évènement est à retrouver >>>ICI<<<


( Source )


( Source )

Comme il s'agit d'une performance artistique, elle n'a pas de persistance matérielle. Toutefois, les photos ci-dessus prisent à l'époque par André Cros sont aujourd'hui conservé au Fonds André Cros des Archives municipales de Toulouse. Elles n'y sont pas visibles:


( 43°37'25.85" N 1°27'41.01" E )

À présent, repartons à la découverte de nos trésors comme avant...

Les appartements de la marquise d'Huxelles du Château de Cormatin

En 1627-1628, Jacques du Blé d'Huxelles fait réaliser les décors du château construit par son père une vingtaine d'années plus tôt. Favori de Marie de Médicis, il parvient à faire venir des artisans qui ont travailler au Palais du Luxembourg. 

Dans l'aile Nord du château, autour du grand escalier central, se déploient les appartements du marquis et de son épouse. Si ceux du marquis ont été modifiés, ceux de la Maquise d'Huxelles nous sont parvenus dans un état de conservation exceptionnel. On y retrouve la dispositions des pièces des appartements de l'époque (sans aucun couloir) allant des pièces où on reçoit aux pièces les plus intimes: l'antichambre, où on attend; la chambre, la pièce principale où on vie et reçoit; le cabinet de curiosité; et le "studiolo" aussi appelé "Cabinet de Sainte Cécile, où on travaille. Cette dernière est la pièce la plus célèbre du château pour le luxe de son décor lambrissé aux teintes bleus et or.

Exceptionnels par leur richesse et leur état de conservation, ces appartements de style Louis XIII sont les seuls conservés en France. 

L'antichambre, dominée par un portrait équestre de Louis XIII:


( Source )

La chambre, dont l'apparence n'a pas changée depuis la visite de Richelieu:


( Source )

Le Cabinet de Sainte Cécile:


( Source )



Les appartements de la marquise de d'Huxelles se trouvent dans l'aile Nord du Château de Cormatin:


( 46°32'35.31" N 4°41'03.31" E )

Linteau du laboureur et sa charrue

En 1978, lors de fouilles dans l'église Saint-Pierre de Senlis, le linteau de la porte du croisillon Nord est déposé. Il révèle une gravure en bas-relief d'un laboureur poussant sa charrue. Découverte exceptionnelle, le linteau est envoyé la même année au Musée d'art et d'archéologie de Senlis.

L'outil et la représentation du personne gravé sur ce bloc de calcaire ont permis de le dater au 3ème quart du XIIIème siècle et on pense qu'il a rejoint cette place à l'occasion de l'agrandissement de l'église au XV-XVIème siècle. Impossible toutefois de savoir pourquoi elle a été exécuté à l'origine, même si l'hypothèse la plus probable est qu'elle illustrait une tombe.

Peu de représentations de charrue nous sont parvenues de cette époque, elles sont le plus souvent picturales dans des manuscrits. Avoir une représentation en sculpture est donc rarissime (je n'ai trouvé aucun équivalent):


( Source )

Le linteau se trouve au Musée d'art et d'archéologie de Senlis:


( 49°12'23.14" N 2°35'11.34" E )

Salle à manger de l'Hôtel de l’Épée de Jean-Julien Lemordant

En 1905, l'Hôtel de l'Épée commande un décor pour sa salle à manger. Il faudra quatre ans au peintre Jean-Julien Lemordant pour en réaliser les 23 panneaux qui 
s'étalent sur 60m². Cinq thèmes sont représentés: le vent, le pardon, le goémon et la mer, ainsi qu'une vue de la côte avec le phare d’Eckmühl et la chapelle Notre-Dame-de-la-Joie encadrant un arc.
En 1975, l'hôtel ferme ses portes et le décor de la salle à manger est rachetée lors d'une vente aux enchères l'année suivante par le Musée des Beaux-Arts de Quimper. Il faudra toutefois attendre le réaménagement du musée en 1993 pour que l'œuvre puisse être placée dans un espace qui reconstitue sa configuration d'origine.

Aux milieux des nombreuses œuvres qui racontent la vie bigoudène - déjà rien que dans le Musée des Beaux-Arts de Quimper, l'ensemble de la salle à manger de l'Hôtel de l'Épée se distingue par sa taille et ses différentes représentations modernes qui mettent l'accent sur la résistance des habitants face à un environnement hostile.

L'œuvre est à retrouver sur le site du musée >>>ICI<<<


( Source )

Les panneaux représentant le ramassage du goémon:



La salle à manger de l'Hôtel de l'Épée est exposée au Musée des Beaux-Arts de Quimper et se visite avec Street View:


( 47°59'45.90" N 4°06'12.67" W )

Merci Okapi, on en ignore tant de ces belles choses.

 

-

14 février oblige… on va parler botanique!

Filaire à large feuille du Jardin botanique de Montpellier

Le jardin botanique de Montpellier est le plus ancien de France: il a été créé - en même temps que la Faculté de médecine - en 1593 par Pierre Richer de Belleval sur les ordres de Henri IV. C'est peu de temps après, en 1620, qu'y est planté un filaire à large feuille (Phillyrea latifolia), une espèce proche de l'olivier européen. Mais à une date inconnue, relativement récente, une étrange pratique est venue entourer cet arbre: dans les replis de son tronc noeux, de nombreuses personnes viennent glisser des bouts de papiers sur lesquels sont écrits des souhaits… ou des mots doux (encore faut-il que le destinataire s'y retrouve parmi tous les papiers).

Le filaire à large feuille est un arbre commun dans le pourtour méditerranéen sous forme d'arbuste, mais celui de Montpelier possède des dimensions remarquables et est probablement le plus ancien de France. La tradition d'y glisser des bouts de papier semble par contre être un cas unique:


( Source )


( Source )

Le filaire à large feuille se trouve dans le Jardin botanique de Montpellier (on voit son tronc au centre de l'image):


( 43°36'50.29" N 3°52'19.30" E )

Avec ce topic, mon but a été de donner un coup de projecteur sur des chef-d'œuvres du patrimoine mobilier, une part de notre patrimoine peu connue. Le choix des œuvres sélectionnées répond à des critères, comme le fait d'être accessible (exposées dans un musée, une église ou l'espace public).
Lors du tour d'Europe fin de l'année passée, j'avais terminé avec "Mazamet ville morte", un ensemble de photo et vidéos qui ne sont pas exposées en public et donc uniquement accessible en ligne. J'avais depuis lors mis de côté d'autres œuvres non exposées mais je ne comptais pas en parler pour laisser la priorité aux œuvres exposées.
Étant donné la situation actuelle, nous devons nous limiter à du virtuelle pour le moment. Qu'à cela ne tienne Les quelques objets d'exceptions que je compte vous présenter sont uniquement accessible en ligne (car trop fragiles ou trop volumineux pour être exposés). Les belles découvertes vont donc continuer et j'espère vous permettre, un peu, de vous évader

***************

Carte Ferraris

En 1770, Charles de Lorraine - gouverneur des Pays-Bas autrichiens - (ou selon certaines sources, directement Joseph II et Marie-Thérèse d'Autriche - empereur et impératrice) charge le comte Joseph de Ferraris - directeur de l'école de mathématique du corps d'artillerie des Pays-Bas - de réaliser la carte des Pays-Bas autrichiens dans un but militaire. Il lui faudra huit ans, avec l'aide d'élèves officiers et de civils, pour réaliser les 275 planches peintes à la main au 1/11520ème.
Les cartes devaient initialement représenter uniquement le territoire des Pays-Bas autrichiens, mais a vu s'ajouter la Principauté de Liège et le Duché de Bouillon en cours de réalisation. L'étendue finalement couverte correspond aux territoires de la Belgique et du Luxembourg actuels ainsi que quelques villes des Pays-Bas et d'Allemagne.

La carte, dessinée à l'aquarelle et dite "carte de cabinet", a été réalisée en trois exemplaires (pour le gouverneur et l'empereur, puis une copie): une se trouve à La Haye (Pays-Bas), une à Vienne (Autriche) et une à la Bibliothèque royal de Belgique à Bruxelles (Belgique). Concernant cette dernière, elle est revenue d'Autriche en 1922 en tant que compensation de guerre.
Une seconde version en noir et blanc, réalisé par gravure, et dite "carte marchande" a aussi été commercialisée par la suite mais est moins détaillée. 

La carte Ferraris est la première carte systématique à grande échelle d'Europe (bien plus précise que la Carte de Cassini qui lui est plus ou moins contemporaine et avec laquelle elle peut être raccrochée). Sa précision et le territoire qu'elle couvre en font un élément fondamental de la connaissance de l'évolution du territoire belge, au point d'être disponible sur des sites comme WalOnMap et Geopunt (équivalents wallon et flamand de Géoportail pour la France).

Beaucoup trop grande et fragile pour être exposée, la Bibliothèque royal de Belgique et l'IGN ont fait paraitre en 2009 un livre comprenant toutes les cartes, en format légèrement réduit, pour un poids total d'un peu plus de 10kg!

Elle est évidement disponible en ligne sur le site de la Bibliothèque royale de Belgique >>>ICI<<<

La planche n°76 représentant Bruxelles:


( Source )

Détail de la ville de Ath (planche n°40) : on y voit le dénivelé (représenté par un dégradé comme en haut à gauche); des limites administratives (comme la parcelle délimitée à gauche) les fortifications (aujourd'hui disparues); mais aussi les moulins, les églises, chapelles et cimetières (représentés par des croix); les plantations d'arbre et les champs;...



La carte Ferraris est conservée à la Bibliothèque royale de Belgique à Bruxelles:


( 50°50'36.91" N 4°21'22.08" E )

Merci Okapi pour cette belle découverte (pour ma part), une de plus dans ce sujet déjà très riche !!!

Peintures murales de l'église Saint-Martin de Tohogne

Lors de la grande restauration de l'église Saint-Martin de Tohogne en 1975, on découvre fortuitement la présence d'importantes peintures murales bien conservées sous une couche de badigeon sur les murs de la nef. Il faudra toutefois attendre 1981 pour qu'elles soient dégagées.

Ces peintures murales datent du 17ème et 18ème siècles. On trouve de haut en bas:
- Les apôtres debout dans une niche en trompe-l'œil entre les fenêtres;
- Un long bandeau au niveau du triforium représentant des scènes de la vie du Christ;
- Des scènes sous baldaquin très dégradées entre les grandes arches - des donateurs et un saint Éloi pour celles qui ont put être identifiées (datant de la première moitié du 17ème siècle).
La parois Sud comportait aussi des peintures murales (peut-être du 15ème siècle) mais elles ont presque intégralement été détruites par l'humidité qui traverse ce mur très exposée, à l'exception des scènes sous baldaquin comme sur la face Nord.

Avec près de 100m² de peintures murales, c'est une des plus grandes surface de Belgique. Elle est remarquable pour son état de conservation et la richesse de ses représentations. Elle montre aussi comment l'Art Baroque est interprété de manière naïve dans un contexte rurale. 

Possédant un riche patrimoine mobilier, l'église Saint-Martin de Tohogne n'est ouverte que pour les messes et éventuellement des évènements comme les Journées du Patrimoine. L'accès à ces peintures murales est donc très limité, contrairement à d'autres ensembles remarquables comme à Bois-et-Borsus ou Forêt (Trooz) pour lesquels il existe des moyens plus simples.

Les peintures murales sont donc uniquement disponibles sur le site de Institut Royal du Patrimoine Artistique (IRPA) >>>ICI<<< ou sur le très intéressant et complet site dédié à l'église Saint-Martin de Tohogne >>>ICI<<<


( Source )

Détail du bandeau représentant la vie du Christ: l'adoration des mages, la fuite en Egypte et le massacre des innocents:


( Source )

Les peintures se trouvent dans l'église Saint-Martin de Tohogne:


( 50°22'47.83" N 5°28'50.34" E )

Les clichés allemands (1917-1918)

Durant ce qui allait devenir les deux dernières années de la première guerre mondiale, un groupe d'une trentaine d'historiens de l'art, photographes et architectes allemands sont envoyé en Belgique occupée pour photographier les monuments les plus importants. Si le but officiel était de photographier le patrimoine du pays occupé, le but officieux était de créer un lien avec la population en montrant que l'occupant s'intéressait à son art - La fin de la guerre a écourter ce programme mais a quand-même permis de réaliser plusieurs études de l'Art Baroque à Anvers qui sont toujours considérées comme des références en la matière. 

La collection se compose d'environs 10000 négatifs sur plaque de verre qui ont put être rachetés par l'État belge 10 ans après la fin de la guerre. Il a toutefois fallu attendre les années 2000 pour que cette collection exceptionnelle soit redécouverte et étudiée.
Dans le cadre du centenaire de la première guerre mondiale, les négatifs ont été numérisés, étudiés et une nouvelle série de photo avec le même cadrage a été réalisé. 

Trop nombreuses et fragiles pour être exposées, quelques images provenant de la collection ont cependant été présentées au public dans le cadre d'une exposition itinérante à l'occasion du centenaire. Dans la foulée, un site internet a été mis en ligne pour permettre de les consulter.

La collection est à retrouver >>>ICI<<<

Quelques photos de l'exposition itinérante (avec le Palais Granvelle et la [url=balat.kikirpa.be/photo.php?path=F000222&objnr=20055609&lang=fr-FR&nr=8]Maison du roi[/url]):


( Source )

Les maisons du Haverwerf 20-21-22 à Malines (l'évolution est particulièrement visible sur la première maison):


( Source )

La collection est conservée à l'Institut du Patrimoine Artistique (IRPA):


( 50°50'32.88" N 4°23'30.57" E )

Confinement oblige, parlons cette fois d'un projet qui n'a même pas de localisation physique...

Projet VERONA (Van Eyck Research in OpeN Access)

De octobre 2012 à décembre 2020 s'est déroulée la restauration de l'Agneau Mystique de Gand des frères Van Eyck. L'œuvre a donc préalablement été étudiée et numérisée par de nombreuses façon - lumière visible (macrophotographie); infrarouge (macrophotographie et reflectographie); rayons X (radiographie) - dans le but de mieux connaître le processus créatif qui avait permis la création de ce chef d'oeuvre. Mais pour en apprendre d'avantage, l'étude a été étendue à d'autres œuvres attribuées aux frères Van Eyck en les numérisant selon le même protocole. De 2015 à 2019, une équipe de l'IRPA (Insitut Royal du Patrimoine Artistique) a donc parcourue l'Europe et même les Êtats-Unis (ce qui n'était pas initialement prévu) pour réaliser toutes les prises de vue avec le même matériel. 
Le but fut ensuite de rendre toutes ces numérisations (Agneaux mystique et autres œuvres) accessibles à tous, dans l'espoir de réaliser des découvertes supplémentaires. Cela est possible grâce au site Closer to Van Eyck.

Ce sont donc aujourd'hui 29 œuvres (en plus du retable de l'Agneau Mystique), réparties dans 20 musées qui sont intégralement disponibles en ligne. Les différents scans des œuvres peuvent être mis en parallèle pour une comparaison plus aisée.

Le projet VERONA reste sans équivalent par la qualité et la diversité des documents qu'il rend disponible sur les œuvres d'un seul artiste.

Le site Closer to Van Eyck (qui regroupe les numérisations de l'agneau mystique et des autres œuvres) est à retrouver >>>ICI<<<



( Source )

okapi07 a écrit:

Le site Closer to Van Eyck (qui regroupe les numérisations de l'agneau mystique et des autres œuvres) est à retrouver >>>ICI<<<

 Hallucinant ! Mieux qu'au musée. On peut zoomer quasiment à l'infini.

==> http://closertovaneyck.kikirpa.be/ghentaltarpiece/

Content que ça te plaise Winnie, c'était le but

***************

Les deux albums photographiques de dits « de Saint-Paul de Sinçay »

En 1860 et 1875, la Société anonyme des Mines et fonderies de zinc de La Vieille-Montagne dirigée par Louis-Alexandre Saint-Paul de Sinçay commande la réalisation de deux albums de photographie. "La société de La Vieille-Montagne" est alors un fleuron mondial de l'industrie du zinc et s'inscrit en ce milieu du XIXème siècle dans la mode qui consiste à illustrer ses activités par le bief de la photographie (média qui se repend au sein de la bourgeoisie et qui supplante la peinture laissée à la noblesse).
Mais là où les deux albums sortent complètement du lot, c'est qu'au lieu de représenter les bâtiments de l'entreprise comme cela ce fait partout ailleurs, ils se concentrent exclusivement sur le personnel. Et ce n'est pas tout: si les cadres sont représentés en buste avec leur nom, les ouvriers sont représentés en pied, en tenue de travail, avec leur nom et leur lieu de travaille. Plus exceptionnel encore, c'est le nombre de femmes représentées de la même façon que les hommes. Enfin, de nombreuses photos de groupe montrent des ouvriers anonymes posant en groupe ou en pleine travail.

Sous une élégante couverture de cuir frappé du monogramme de Louis-Alexandre Saint-Paul de Sinçay, les deux albums contiennent respectivement 156 et 140 photos réparties à raison de 4 photos par page.

Cet ensemble des photos des deux albums nous offrent un instantané de la vie dans une usine de zinc à époque: tenue de travail, outils, professions,... (mais aussi des durs réalités comme le travaille des enfants). Leur simple création exprime le paternalisme ambiant, mais ils sont exceptionnels par la place qu'ils donnent à l'humain: le fait que toutes les photos de personnes soient nominatives est apparemment une première pour l'époque.
Les 2 albums photographiques dits "de Saint-Paul de Sinçay" ont été classés comme Trésor de la Communauté Française de Belgique le 26 mars 2012. Certaines sources parlent d'un troisième album mais sans photos...

Trop fragiles pour être exposées - les albums ont été exposés exceptionnellement en 2013 suite à leur classement -, ils sont aujourd'hui numérisés et disponible en ligne.

Je vous renvois vers ce très intéressant document qui remet les album dans leur contexte et explique leur importance >>>ICI<<<
Pour accéder au albums, rendez-vous sur ce site >>>ICI<<< puis entrez "Photographies : albums de Saint-Paul de Sinçay" dans la barre de recherche. 


( Source )

Les deux albums photographiques sont conservées au Musée de la métallurgie et de l'industrie de Liège:


(50°37'49.72" N 5°34'46.97" E )

L'heure étant aux préparatifs du déconfinement mais pas encore à la réouverture des musées, les prochains chef d'œuvres se situeront dans l'espace public.

- - - - - - - - - - - - - - -


Le long portique en brique de Per Kirkeby

(Vraisemblablement) Depuis la mise en service de la ligne A du tram d'Orléans en 2000, huit œuvres d'art bordent la ligne. En commençant la ligne par le Nord, la première se trouve juste à côté de la Gare d'Aubrais à Fleury-les-Aubrais.

Cette œuvre de l'artiste Per Kirkeby est une sculpture composée de brique et de ciment faisant référence à l'architecture par ses formes et les techniques mises en place. Il s'agit toutefois bien d'une sculpture que nous somme invité à découvrir en la traversant.

Ce portique est la plus grande des trois œuvres en brique de Per Krikeby conservée en France (il y en a eu d'autres, aujourd'hui disparue, et de nombreux musées conservent aussi ses peintures): les deux autres se trouvent à Lyon et au Château La Coste.




( Source )

La sculpture se trouve sur l'esplanade de la Gare d'Aubrais à Fleury-les-Aubrais, au Nord d'Orléans:


( 47°55'34.23" N 1°54'25.19" E )