Sujet: Plafonds de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez (Finistère, France) Sam 22 Juin 2024 - 18:36
Plafonds de la chapelle Saint-Michel de Douarnenez
De 1617 à 1639, le missionnaire Michel Le Nobletz séjourne à Douarnenez. Malgré son départ en 1640 et sa mort en 1652, il laisse un trace durable dans la localité et dès 1662, une chapelle est construite à proximité de sa maison. Achevée vers 1666 - date probable de la construction du retable -, elle est complété par des plafonds peints de 1667 à 1675 et en 1692. La chapelle a été classée Monument Historique le 19 juillet 1957.
Ces plafonds présentent 64 peintures: des scènes de la vie du Christ et de la Vierge; des différents ministères des anges auprès des hommes; les 4 évangélistes; les 4 docteurs de l'Église; des saints; le Christ et la Vierge. Plusieurs sources rapprochent ces représentations des "taolennou" ou "tableaux de mission" - des représentations symboliques servant à l'enseignement de la religion -, dont Michel Le Nobletz fut un grand utilisateur et dont il réalisa plusieurs représentations. Il faut donc probablement voir dans le plafond la volonté de représenter un maximum de scènes religieuses pour instruire les fidèles.
Ces plafonds forment un ensemble Baroque remarquable, cohérent et dans un bon état de conservation.
Site officiel de la chapelle: ICI
( Source )
( Source )
Les plafonds se trouvent dans la chapelle Saint-Michel de Douarnenez:
( 48°05'35.47" N 4°19'56.30" W )
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Sujet: Os coché N°450, Musée de Valence (Drôme, France) Jeu 27 Juin 2024 - 22:58
Os coché N°450
À la fin des années 1960, les cousins Jacques Léopold Brochier et Jacques-Elie Brochier fouillent la grotte de Thaïs à Saint-Nazaire-en-Royans. Parmi d'autres ossements, ils découvrent un os de renne gravé de nombreuses encoches datant de 12500ans avant J-C, ce qui correspond à la période Azilienne.
S'être donné la peine à l'époque de réaliser plusieurs centaines de minuscules encoches sur un os de moins de 10cm de long montre qu'il avait une signification importante. Celle-ci reste toutefois un mystère. En 1991, l'archéologue américain Alexander Marschack a émis l'hypothèse qu'il s'agisse d'un système d'enregistrement du temps. Pour tenter de conformer cette hypothèse, l'os a été sélectionné pour être étudié dans le cadre d'une étude internationale. A cette occasion, il a été numérisé en 2021.
Malheureusement, l'unique source d'information sur cet os est la page qui lui est dédié sur le site du musée de Valence (où il est exposé depuis 2006) ICI.
Bien que sa signification n'est pas connue, sa qualité d'exécution et le nombre exceptionnel d'encoches qu'il présente semble indiquer qu'il s'agit un élément majeur pour espérer percer un jour le mystère de genre d'objet préhistorique:
( Source )
( Source )
L'os est exposé au Musée de Valence. Notez que le soubassement de l'extension à gauche s'inspire des encoches de l'os:
( 44°55'52.17" N 4°53'18.43" E )
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4940 58 16°15′01.00″N - 61°16′54.00″W humeur caribéenne « Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. »
Sujet: Re: A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire... Ven 28 Juin 2024 - 7:14
Quand j'habitais sur le Vercors je suis allée visiter cette grotte et tous les alentours ( pont + bateau à aube, fontaines petrifiantes etc ...)
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Sujet: Éolienne Bollée de Saint-Jean-de-Braye, Musée campanaire Bollée à Saint-Jean-de-Braye (Loiret, France) Lun 1 Juil 2024 - 17:57
Éolienne Bollée de Saint-Jean-de-Braye
En 1871 et 1872, Ernest-Sylvain Bollée conçoit le premier prototype d'éolienne Bollée - qui s'appelle encore "pompe à vent" vu qu'il n'aurait inventé le mot "éolienne" qu'en 1885 - dans le jardin de sa propriété au Mans, conformément au brevet qu'il a déposé en 1868. Ce premier prototype est démonté en 1874 et reconstruit à côté de la fonderie de cloche familiale à Saint-Jean-de-Braye, dans la périphérie d'Orléans, pour servir de pompe à eau (comme toutes les autres Éolienne Bollée; la toute première éolienne produisant de l'électricité ne sera construite qu'en 1888 par l'américain Francis Brush). Elle a été classée Monument Historique en 1993.
Cette éolienne a été la première des 350 éoliennes Boullée qui ont été construites entre 1871 et les années 1930 (dont 104 nous sont parvenues). Bien qu'il ne s'agissait encore que d'un prototype (qui a fait l'objet d'améliorations dans les modèles suivants), elle a été un jalon important du développement de l'utilisation de l'énergie éolienne, ouvrant la voie à la création des éoliennes modernes:
( Source )
L'éolienne se trouve à côté du Musée campanaire Boullée à Saint-Jean-de-Braye:
( 47°54'10.47" N 1°56'17.22" E )
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2340 52 Sambreville / Belgique Tout dépend du travail Sapeur pompier professionnel / collectionneur Bonus : Là où votre instinct vous dit de fuir notre métier commence.
Je respecte toutes les victimes et je prends en compte toute détresse ; Toujours solidaire, je ne connais ni violence, ni indifférence, ni lassitude ; Je m'engage à faire preuve en toute circonstance de discipline et d'une rigueur morale exemplaire.
Sujet: Re: A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire... Lun 1 Juil 2024 - 20:54
cela change des éolienne modernes, elle est superbe
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Sujet: Plan-reliquaire de Soissons, Musée de Soissons (Aisnes, France) Ven 5 Juil 2024 - 19:08
Plan-reliquaire de Soissons
Vers 1600, un reliquaire est réalisé pour la Cathédrale de Soisson dans le but de rassembler des reliques qui ont échappés aux pillages des Huguenots en 1567 et 1568. La forme est toutefois étonnante: une maquette de la ville représentant les édifices religieux entourés des fortifications. En dépit de son apparence précieuse, ses matériaux peu onéreux vont lui épargner d'être refondu à la Révolution. Exposé dans divers grandes expositions - et même prêté dans les années 1860 à la ville de Rennes pour servir de source d'inspiration pour un nouveau ex-voto de la ville -, elle est classée à titre d'objet depuis le 17 juin 1901.
Posée sur un socle en bois, le plan-reliquaire représente huit édifices religieux et les fortifications de l'époque en cuivre doré (et en argent pour une petite partie de la cathédrale). La représentation est assez correcte à l'exception de de certains décors comme les termes renaissance adossés aux fortifications. Toutefois, certains éléments sont idéalisés comme en témoigne la présence de la tour Nord de la cathédrale (qui n'a pourtant jamais été achevée!), ce qui ne permet pas de dater l'oeuvre avec précision. L'auteur reste inconnu bien qu'il s'agisse clairement d'un orfèvre expérimenté.
Si au moins deux ex-voto en orfèvrerie représentant une ville existent pour cette époque (l'ex-voto de Bourges de 1628 et le "voeu" de Rennes de 1634), seul la représentation de la ville de Soissons sert de reliquaire: c'est même le seul "plan reliquaire" connu en France (et vraisemblablement au monde). Il est en outre un témoignage assez précis de l'état de la ville à cette époque.
( Source )
Le plan-reliquaire se trouve au Musée de Soissons:
( 49°23'04.02" N 3°19'37.91" E )
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4940 58 16°15′01.00″N - 61°16′54.00″W humeur caribéenne « Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l'existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. »
Sujet: Re: A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire... Sam 6 Juil 2024 - 5:44
ON FAISAIT de belles choses dans le temps ! jolies ET solides ! mais ça c'était avant ......
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Sujet: Collections du Musée du papier peint de Rixheim (Haut-Rhin, France) Jeu 18 Juil 2024 - 20:36
Ne pas confondre solidité et biais du survivant; ne pas confondre nostalgie et anachronisme...
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Collections du Musée du papier peint de Rixheim
En 1983, le Musée du papier peint de Rixheim ouvre ses portes. Il était né d'une rencontre en 1969 entre Jean-Pierre Seguin (directeur du cabinet des estampes de la Bibliothèque nationale) et Pierre Jaquet (PDG de la manufacture Zuber, entre les murs de laquelle elle prend place). Le musée rassemble les collections de la manufacture Zuber et d'autres fonds anciens provenant de Mulhouse, ainsi que des dons et des acquissions.
Personne ne semble aujourd'hui savoir combien de documents composent la collection. Le chiffre de 130000 documents apparait dans plusieurs sources mais sans préciser si il s'agit de l'ensemble des collection ou uniquement du fond historique Zuber. Quoi qu'il en soit, cela importe finalement peu: la manufacture Zuber étant la plus ancienne manufacture de papier peint au monde toujours en activité (fondée en 1790), son fond à lui seul offre un panorama de la production de papiers peints depuis le XVIIIème siècle du plus modeste au plus exceptionnels (comme les panoramique qui ont fait la réputation de la maison depuis 1804). Les nombreux dons et la création contemporaine permettent d'étendre ce panorama jusqu'à nos jours. Les collections sont présentées par roulement aux seins d'expositions temporaires, à l'exception des 8 papiers peints panoramiques présentés au 2ème étage.
Bien que l'ampleur exacte de cette collection n'est pas connue, elle n'en reste pas moins un ensemble exceptionnel de papiers peints du XVIIIème au XXème siècle et qui continue de s'enrichir. Elle a aujourd'hui une valeur de référence pour les restaurateurs et les historiens dans la connaissance de cet élément de décor. Les deux seules autres collections du genre en France sont celles du Musée des Arts Décoratifs et de la Bibliothèque Nationale de France à Paris (dont l'ampleur... n'est pas plus claire!).
Je vous renvoie vers le site du musée ICI.
La collection se trouve au Musée du Papier Peint de Rixheim. Le musée est actuellement fermé car il déménage, passant de l'aile droite à l'aile gauche de la Commanderie de Rixheim (l'aile du fond étant occupée par l'hôtel de ville) :
( 47°44'39.81" N 7°23'48.66" E )
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Sujet: "La Pêche miraculeuse" de Konrad Witz, Musée au Musée d'Art et d'Histoire de Genève (Suisse) Jeu 25 Juil 2024 - 19:40
La pêche miraculeuse de Konrad Witz
En 1444, le peintre Konrad Witz livre le retable de la Cathédrale Saint-Pierre de Genève qui avait été commandé par François de Metz, alors évêque de Genève. De ce retable, il ne reste que les deux volets peints sur leurs deux faces (qui recouvraient probablement un groupé sculpté, aux teintes dorées comme le ciel des faces intérieur pour provoquer un effet de surprise et d'émerveillement les jours où le retable était ouvert). Les faces extérieurs représentent des scènes de la vie de Saint Pierre: à gauche, la marche sur l'eau (fusionnée avec la pêche miraculeuse); et à droite, la délivrance de Saint-Pierre. La face intérieur représente, à gauche, l'adoration des mages; et à droite, le donateur présenté à la vierge et au Christ enfant.
De ces quatre scènes, celle de la pêche miraculeuse est sans conteste la plus remarquable, tant elle cumule les particularités exceptionnelles: en plus de fusionner les scènes de la pêche miraculeuse et de Jésus marchant sur l'eau, le tableau fourmille de détails uniques. Parcourons-les de haut en bas: Toute d'abords, la scène est représentée dans un paysage d'un réalisme jamais vu avant reproduisant la rade de Genève vers le Sud. Au fond, on devine le massif du Mont Blanc couvert de neige. Juste devant, se détachent de gauche à droite, les Voirons, Le Môle (coiffé de nuage) et la Petite Salève. Sur la droite, on voit les fondations en pierre du Château de l'île (aujourd'hui disparu) et derrière les maisons sur pilotis de Genève. Enfin, juste devant les mains du rameur de droite, on voit la Pierre du Niton - fondamentale pour le calcule de l'altitude en Suisse et au Lichtenstein - dont s'est vraisemblablement la plus ancienne représentation connue. Ensuite, le tableau multiplie les représentations d'effets d'optique. Le plus remarquable est sans conteste la représentation de la diffraction de la lumière par l'eau sur les jambes immergées de Saint Pierre: c'est la première fois que cet effet d'optique est représenté en peinture (et avec succès). On notera aussi la qualité des reflets à la surface du lac et jusque sur les bulles à la surface de l'eau. En outre, on peut voir dans la partie base du tableau, sous la surface de l'eau, la présence d'une carrière sous-marine: la peinture est un témoignage rarissime de ce type d'exploitation sur le Lac Léman (dont presque toute les traces ont aujourd'hui disparue du fait des modifications des berges). Enfin, sur le cadre, on peut lire la signature de l'artiste, un élément encore très rare sur les peintures à l'époque.
Par son réalisme sans précédent dans l'histoire de la peinture, cette peinture est considérée comme un jalon majeur de l'histoire de la peinture occidentale. Mais ce réalisme n'est peut-être pas gratuit... mais plutôt politique! : en 1439, le Comte de Savoie Amédée VIII est élu antipape - titre qui réapparait de nombreuses fois au cours de l'histoire pour s'opposer à celui des papes si leur élection n'est pas jugée régulière ou valable - et devient Félix V (ce sera d'ailleurs le dernier antipape de l'histoire). François de Metz a fait partie des électeurs et Félix V l'a remercié en le faisant pseudo-cardinal en 1440. Représenter la scène du Christ marchant sur l'eau sur la Lac Léman et non sur le Lac de Tibériade pourrait donc avoir eu pour but d'asseoir l'anti-papauté au Nord des Alpes face à la papauté de Rome...
Je vous renvoie vers la page du musée parlant de cette oeuvre ICI.
( Source )
( Source )
La peinture se trouve au Musée au Musée d'Art et d'Histoire de Genève:
( 46°11'56.87" N 6°09'06.94" E )
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Sujet: Proteroctopus ribeti, Musée de l'Ardèche à Balazuc (Ardèche, France) Dim 28 Juil 2024 - 10:06
Proteroctopus ribeti
En 1982 (ou 1981 selon les sources), l'archéologue Bernard Riou découvre dans le gisement de la Boissine à La Voulte-sur-Rhône le fossile d'un octopode exceptionnellement bien conservé datant de 164 millions d'année. L'étude menée par Jean-Claude Fischer sur les caractéristiques extérieures de l'animal aboutissent à sa classification comme appartenant au groupe des Octopoda (groupe auquel appartiennent les poulpes actuels). Toutefois, cette classification a depuis lors été remise en cause en l'absence d'information sur l'intérieur de l'animal et la présence d'un gladius (vestige de coquille interne).
En attendant éventuellement plus d'informations sur l'anatomie interne et sous réserve de la confirmation ou non de la présence du gladius, ce fossile est communément considéré comme le plus ancien octopode du monde (et aussi le seul découvert à ce jour). Il est en outre, comme de nombreuses autres découvertes du gisement de la Boissine, dans un été de conservation exceptionnel: on peut encore voir les ventouses sur les bras:
( Source )
( Source )
Apparemment, le fossile était exposé au Musée de paléologie de La Voulte-sur-Rhône mais, en l'attente de sa réouverture depuis 2006, il est actuellement au Musée de l'Ardèche à Balazuc :
( 44°30'23.28" N 4°22'24.03" E )
N.B.: Entre l'année de la découverte qui varie selon les sources; les descriptions anatomiques poussées mais peu claires - je n'ai toujours pas compris si le gladius doit être présent ou pas pour qu'il s'agisse d'une pieuvre et pas d'un calamar... d'autant que des fossiles plus récent semble avoir encore un gladius-; et le lieu de conservation du fossile qui varie selon les sources - même si il semble assez clair que tant que le musée de La Voulte-sur-Rhône ne réouvre pas, il restera à Balazuc-, j'ai failli ne pas en parler tant tout cela est peu clair...
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Sujet: Les boiseries du choeur de l'Abbaye de Moutier-d'Ahun (Creuse, France) Jeu 1 Aoû 2024 - 20:31
Les boiseries du choeur de l'Abbaye de Moutier-d'Ahun
À la demande des moines et des prieures Jean Le Moyne et Etienne Le Moyne (qui se sont succédés de 1640 à 1694), de nouvelles stalles sont commandées au sculpteur auvergnat Simon Bouer, et livrées en deux phases successives en 1673-1674 (les deux retables aux colonnes torsadées) et 1678-1681. Cette seconde phase apporte le reste des boiseries, en ce compris le lutrin avec deux lions adossés. Après avoir été longtemps recouvert d'un enduit blanc, il a aujourd'hui retrouvé son aspect d'origine. L'ensemble des décors du choeur ont été classés au titre d'objet le 12 juillet 1886 (sauf le lutrin qui n'a reçu la même protection que le 3 mai 1904).
En plus d'être de la main d'un seul atelier, cet ensemble baroque remarquable d'une grande qualité nous est parvenu complet et en bon état.
( Source )
( Source )
( Source )
( Source )
Les boiseries sont dans le choeur de l'Abbaye de Moutier-d'Ahun:
( 46°05'25.71" N 2°03'18.20" E )
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Sujet: "La Pensée aux absents" de André Devambez, Historial de la Grande Guerre de Péronne (Somme, France) Mer 7 Aoû 2024 - 20:25
La Pensée aux absents de André Devambez
En 1924, peut-être suite au décès récent de son père, le peintre André Devambez peint "La Pensée aux absents" qui fait référence à la Première guerre mondiale (mais parle aussi du deuil et de l'absence des êtres chères, d'où l'hypothèse que la disparition de son père aurait été le déclencheur). Il s'est en effet porté volontaire lors du conflit et a été affecté aux peintures de camouflage. Il sera grièvement blessé le 3 juin 1915, ce qui le laissera impotent pendant 10 ans. L'année même de sa réalisation, le triptyque est acheté par le Musée de Tourcoing. Depuis 2000, il fait partie de la collection permanente de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne. Cette année, l'oeuvre a connu un regain d'intérêt à l'occasion de sa restauration en vue d'être exposée dans l'exposition "Mondes souterrains" au Louvre-Lens. Une seconde version de cette oeuvre, plus petite, est conservée au Musée Antoine-Lécuyer à Saint-Quentin.
Le Triptyque se compose de trois toiles: au centre, trois femmes en deuil - une fille, une mère et une épouse - sont assises devant un tombeau sur lequel est représenté des soldats passant devant des tombes. À gauche, un soldat lit une lettre dans une pièce ravagée plongée dans la pénombre. À droite, deux groupes de 3 soldats se tiennent assis dans des trous obus au sein d'un paysage lui aussi ravagé. Ces trois scènes ont en commun la douleur de l'absence de proches.
Un siècle après sa réalisation, ce triptyque reste un témoignage fort de l'horreur de la Première guerre mondiale et exprime toujours parfaitement la douleur universelle face à l'absence des êtres chères. L'oeuvre montre le talent de André Devambez qui, bien qu'il soit aujourd'hui tombé dans l'oubli, avait reçu le Grand Prix de Rome de peinture en 1890 et la légion d'honneur en 1938.
( Source )
Vidéo de la restauration avant le départ de l'oeuvre pour l'expo du Louvre-Lens:
Le triptyque se trouve dans la collection permanente de l'Historial de la Grande Guerre de Péronne:
( 49°55'44.87" N 2°55'55.21" E )
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Sujet: Codex Eyckensis, Église Sainte-Catherine de Maaseik (Belgique) Dim 11 Aoû 2024 - 9:04
Codex Eyckensis
En 728, l'abbaye bénédictine d'Aldeneyck est consacrée. Elle a été fondée par Adalhard et son épouse Grinuara, un couple de nobles mérovingiens, pour leurs filles Harlinde et Relinde: Harlinde fut consacrée première abbesse de l'abbaye par Saint-Willibrord, et à sa mort, Relinde fut consacrée par Saint Boniface. On considère généralement que c'est dans la venue de Saint-Willibrord qu'il faut chercher l'origine de l'arrivée des deux codex qui, ayant été reliés ensemble au XIIème siècle, forment le Codex Eyckensis: venant de l'Abbaye d'Echternach alors importante et prolifique dans la production de manuscrit, il serait normal qu'il ait fait don des codex pour enrichir la nouvelle abbaye naissante. D'un point de vue stylistique, l'hypothèse est aussi plausible. En 1571, l'abbaye d'Aldeneyck est abandonnée face aux guerres de religion. Son trésor et le Codex sont déplacés à l'église Saint-Catherine de Maaseik où ils sont toujours conservés aujourd'hui. Le Codex a été classé parmi les Toppstukken de la Communauté Flamande dès le 16 juillet 1987 (pour être exacte, à l'époque, il a en réalité bénéficié du "Décret du 17 novembre 1982", le premier texte légal en Flandre pour protéger des objets. Il faudra attendre 2005 pour que les premiers Toppstukken englobe les 6 oeuvres protégées par cette première protection).
Le codex se compose de 133 folios de parchemin de 24,4cm de haut et 18,3cm de large réalisés durant la seconde moitié du VIIIème siècle. Ils sont répartis en deux parties (Codex A et Codex B), reliés ensemble au XIIème siècle: Le Codex A (5 folios) est incomplet. Il se compose d'une représentation en pleine page d'un évangéliste (probablement Mathieu) de style italo-byzantin et de 4 pages recto-verso de tables des canons - système de mise en concordance des 4 évangiles -; Le Codex B (128 folios) comprend un ensemble complet des 12 tables de canons suivi des 4 évangiles. Ces derniers sont écrits en lettres mérovingiennes de type minuscule insulaire (typiques des manuscrits anglais et irlandais au VIIème et VIIIème) mais aussi en usage sur le continent. La présence d'influences diverses trahi l'importance des échanges de manuscrits à l'époque en Europe. L'analyse stylistique des enluminures et du contenu des évangiles tend raisonnablement à attribuer la réalisation aux copistes de l'abbaye d'Echternach au Grand-Duché de Luxembourg.
Plus ancien manuscrit de Belgique, le Codex Eyckensis, d'une grande qualité, nous est parvenu en assez bon état et relativement complet.
Je vous renvoie vers le site dédié au Codex et qui vous permet de le consulter en ligne: www.codexeyckensis.be
Les deux premières pages du Codex A représentant un évangéliste (probablement Saint-Mathieu) et une table des canons:
( Source )
Le Codex se trouve dans le Trésor de l'Église Sainte-Catherine de Maaseik:
Sujet: Tenture de la "Vie de la Vierge", Basilique Notre-Dame de Beaune (Côte-d'Or, France) Jeu 22 Aoû 2024 - 17:43
Tenture de la "Vie de la Vierge" de Beaune
En 1500, le chanoine Hugues Lecoq offre un ensemble de 5 tentures représentant la vie de la Vierge pour le choeur de la Basilique Notre-Dame de Beaune (elles ont donc été réalisé à la fin du XVème siècle et pas avant 1477, année de la construction du jubé pour le revers de duquel une à spécialement été réalisée). Chacune mesure environ 6m de long et 1m90 de haut et couvrent l'ensemble des parois du choeur qui était séparé du transept et de la nef par le jubé - une façon de pratiquer la liturgie qui perdure jusque 1530. L'auteur des cartons et de l'exécution ne sont pas connus (le carton pourrait être de Pierre Spicre). En dépit du fais qu'elles soient citées les siècles suivants (pour des nettoyage et réparations), on en perd la trace après 1765. C'est l'architecte Albert Humbert qui les retrouve dans les combles de l'église en 1847 (à l'exception de la troisième qu'il retrouvera par la suite à l'hôtel de Joursenvaux). Elles sont classées Monument Historique à titre d'objet le 10 octobre 1891. Elles ont été réinstallé dans le choeur en 1972.
Les 5 tentures racontent en 17 scènes la vie de la Vierge, chacune sous un encadrement gothique déjà teinté de Renaissance. À deux reprises, le donateur est représenté agenouillé et présenté une fois par Saint Jean Baptiste, une autre par Saint-Hugues, qui se tiennent debout derrière lui (je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu un donateur présenté par deux saints différent - dont il ne partage déjà pas le prénom, chose rare - sur la même oeuvre).
De nombreuses tentures du XVème siècles sont conservés en France, mais celle de Beaune se détache par sa longueur - près de 30m, ce qui semble être la plus longue de France pour ce siècle - et le fait qu'elle soit exposée à son emplacement d'origine. Conservée complète, elle est dans un bon état de conservation et d'une très grande qualité.
Je vous renvoie vers ce site très complet et qui propose un grand nombre de photos: ICI
( Source )
Détail de la fuite en Égypte. Remarquez dans la partie basse le "mille-fleurs", densité de fleurs caractéristiques des tentures du XVème et XVIème siècle en France et aux Pays-Bas Bourguignons:
( Source )
Détail du donateur présenté par Saint-Hugues:
( Source )
La tenture se trouve dans le choeur de la Basilique Notre-Dame de Beaune:
( 47°01'27.83" N 4°50'12.22" E )
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Sujet: Gisant de la Duchesse d'Alençon de Louis-Ernest Barrias, Musée d'art et d'histoire de Dreux (Eure-et-Loir, France) Jeu 29 Aoû 2024 - 18:36
Gisant de la Duchesse d'Alençon de Louis-Ernest Barrias
Le caractère remarquable de cette sculpture réside dans son histoire pour le moins tumultueuse: elle commence par un drame, celui du Bazar de la Charité le 4 mai 1897. Sophie-Charlotte en Bavière, Duchesse d'Alençon - et sœur cadette de Elisabeth en Bavière, impératrice d'Autrice, plus connue sous le nom de "Sissi" - est sans conteste la plus célèbre des 125 victimes du drame.
Rapidement, se pose la question de sa sépulture. Son mari, Ferdinand d'Orléans, Duc d'Alençon, fait appel au sculpteur Louis-Ernest Barrias (qui avait réalisé un buste de la duchesse quelques années auparavant et connaissait donc son visage). Le gisant en marbre blanc représente la duchesse grandeur nature, nattes défaites et mains jointes crispée, allongée sur les décombres. Si la représentation fit sensation au Salon de Paris où elle est présentée en 1904, elle va toutefois fortement déplaire au Duc et à la famille qui la trouvent trop réaliste et dramatique. Ils vont toutefois la conserver face à l'urgence de disposer d'une sépulture digne de ce nom pour la duchesse. C'est seulement à la mort du duc en 1910 que leur fils Emmanuel commande un nouveau gisant, plus conventionnel, au sculpteur Charles Walhain. Le second gisant est installé en 1912 dans la Chapelle royale de Dreux - selon la base Palissy, l'ancien "ne fut jamais exposé dans la chapelle" (mais ne précise pas où il était; l'hypothèse la plus probable est qu'il n'était effectivement pas sur la tombe de la duchesse mais ailleurs au sous-sol de la chapelle) - et le premier est remisé dans une cave sous la chapelle. En 2012, Henri d'Orléans, comte de Paris, autorise finalement l'exposition du premier gisant au Musée d'art et d'histoire de Dreux (tout en restant la propriété de la Fondation Saint-Louis qui gère la Chapelle royale).
Cette sculpture a donc un lien fort et clairement lisible avec l'histoire - l'incendie du Bazar de la Charité - et une personnalité importante du XIXème siècle - La Duchesse d'Alençon -. Son réalisme lui a toutefois valu d'être cachée pour un siècle, mise au placard qui fait désormais partie de son histoire. Elle est en enfin une oeuvre d'une grande qualité, représentative de la sculpture de l'époque et qui nous est parvenu en parfait état.
( Source )
( Source )
Le gisant se trouve depuis 2012 au Musée d'art et d'Histoire de Dreux:
( 48°44'01.81" N 1°22'04.59" E )
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Sujet: Re: A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire...
A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire...