Peintures murales des "Neuf Preux" du Château d'Anjony

Au début du 20ème siècle, en retirant les boiseries du 18ème siècle de la grande salle du 2ème étage, un ensemble de peinture murale représentant les "Neuf Preux" est remise au jour. Elles ont été réalisées au 16ème siècle par Michel 1er d'Anjony, dont le portrait et celui de son épouse, Germaine de Foix, encadrent la cheminée.

Les "Neuf Preux" est l'incarnation de l'idéal de la chevalerie depuis le 14ème siècle. Il se compose de trois héros païens (Hector, héro de la guerre de Troie; Alexandre le Grand; Jules César); trois héros de l'Ancien Testament (Josué; le Roi David; Judas Maccabée); et trois héros chrétiens (le Roi Arthur; Charlemagne; Godefroi de Bouillon). La représentation de Jules César est manquante ici suite au percement d'une fenêtre au 18ème siècle.

Les peintures du château d'Anjony sont exceptionnelles parce que, en plus de nous être parvenu dans un très bon état de conservation et (presque) complet, elles marquent la transition entre Gothique et Renaissance: bien que réalisées à la Renaissance, elles montrent qu'il a fallu le temps pour que les idées nouvelles s'imposent et montrent donc simultanément des éléments des deux styles.

Les informations sur cette œuvre sont presque inexistantes et les images souvent de mauvaises qualité:


( Source )


( Source )


( Source )

Les peintures murales se trouvent au 2ème étage du Château d'Anjony, qui se visite:


( 45°03'14.97" N 2°28'41.45" E )

Tablettes zodiacales de Grand (paire conservée à Épinal)

En 1967, en fouillant le puit "Jean Duvaux" à Grand, des fragments d'ivoires sont retrouvés. Les fouilles de l'année suivante permettent de faire grimper la trouvaille à 188 fragments (le grand nombre de fragments prouvent qu'elles ont été brisées volontairement). Ils vont permettre de reconstituer deux paires tablettes astronomiques très semblables de 29 centimètre de haut et 19 cm de large. Un diptyque est conservée au Musée des antiquités nationales à Saint-Germain-en-Laye; l'autre qui nous intéresse est conservée au musée départemental des Vosges à Épinal.

Le dessin est semble sur les deux diptyques: au centre, sont représentés les dieux Sol (à gauche) et Luna (à droite), entourés des douze signes du zodiaque dont les noms sont indiqué au dessus en grec. Autour, trois personnages par signes représentent les décans dont les noms sont indiqué au dessus en vieux copte. Autour du cercle sont représenté des étoiles et des créatures ailées dans les angles qui symbolisent les vents. Le motif est gravé dans l'ivoire d'éléphant et était rehaussé d'une riche polychromie. Chaque tablette était protégée par un système de fermeture à glissière.
Ces tablettes servaient à des spécialistes chargé d'établir les horoscopes et l'astronomie médicale.

Trouver des pièces aussi exceptionnels, dont l'usage était limité à quelques initiés, dans une petite ville comme Grand reflète probablement l'importance de la ville et de ses échanges commerciaux. 
Je n'ai pas trouvé la trace d'autres tablettes de ce genre en France et très peu d'informations sur d'autres tablettes tout court. Si leur relation avec l'Égypte est assez manifeste, je n'ai pas trouvé plus d'information de ce côte, pas plus que sur la datation des tablettes (la date du deuxième siècle après J-C revient parfois pour leur usage mais sans estimation claire pour les tablettes). Pas d'informations non plus sur un éventuel classement.

Quelques informations sont à retouver >>>ICI<<< et >>>ICI<<<


( Source )

Un diptyque de tablette zodiacal est conservé au Musée départemental d'art ancien et contemporain d'Épinal:


( 48°10'22.63" N 6°26'46.67" E )

Croix de procession de Pleyber-Christ

Cette croix de procession date de la première moitié du 17ème siècle et est attribué à Guillaume Desboys. Elle possède toutes les caractéristiques d'une "croix de procession finistérienne": la croix est posée sur un nœud architecturé sur lesquels sont représentés des saints; les branches sont terminées par des boules godronnées; saint Jean et la vierge sont représentés sur les branches allant du nœud à la traverse de la croix; des clochettes sont le plus souvent suspendue à la traverse (et parfois aux branches).
En 2015, elle a fait l'objet d'une restauration rendue possible grâce au mécénat qui a consistée en un renforcement de la structure, le comblement des lacunes et surtout, le renouvellement de la dorure.

Avec 133 centimètres de haut (hors hampe), 74cm de large et ses 11 kg, la croix de Pleyber-Christ est la plus grande des croix de procession finistériennes. Elle est classé Monument Historique à titre d'objet depuis le 18 janvier 1897:


( Source )

La croix après restauration:


( Source )

La croix est conservée à l'église Saint-Pierre de Pleyber-Christ:


( 48°30'20.58" N 3°52'27.58" W )

Diorama de Louis Daguerre

On connait Louis Daguerre pour avoir mit au point le daguerréotype (présenté officiellement en 1839) en continuant les travaux de Joseph Nicéphore Niepce mort en 1833. Il était pourtant déjà célèbre et avait déjà fait fortune depuis longtemps: dés 1803, il utilise la technique du diorama - un tableau animé par des jeux de lumières - pour des décors de théâtre.

En 1839, un (ou une) habitant(e) fortuné(e) de Bry-sur-Marne demande à Louis Daguerre de moderniser l'église de la localité. Le travaux ont lieu en 1842 et durent 6 mois. Une pièce supplémentaire est ajoutée à l'arrière du chœur pour faire entrer la lumière du soleil et installer la machinerie. 
Le diorama se compose de trois huiles sur toile, d'une taille totale de 513 cm de haut et 597 cm de large, représentant l'intérieur d'une église gothique. Bien que classé comme Monument Historique le 27 décembre 1913, les multiples restaurations qu'il a subit ont altéré son fonctionnement. Il a subit une importante restauration commencée en 2007 et achevée en 2013 qui lui on rendu un fonctionnement proche de l'original.

Le diorama de Bry-sur-Marne est le seul conçu par Louis Daguerre encore en fonctionnement. D'une grande qualité, il nous est de plus parvenu en suffisamment bon état pour être remis en fonctionnement à l'issue de sa dernière restauration.

Des informations sur ce diorama sont à retrouver >>>ICI<<<


( Source )


( Source )

La diorama se trouve dans le chœur de l'église Saint-Protais de Bry-sur-Marne:


( 48°50'04.99" N 2°31'12.66" E )

En bonus, une vidéo sur le diorama et sa restauration:

Bison se léchant

À une date inconnue entre 1910 et 1912, un morceau d'os de cervidé sculpté est découvert dans le fameux Abri de la Madeleine - qui donne son nom à la période Magdalénienne, j'en ai déjà parlé ICI - près de Tursac. Il s'agirait d'un fragment de propulseur datant d'entre 15.000 et 13.000 ans avant J-C qui représente un bison en train de se lécher. Le choix de représenter ce comportement inhabituel a probablement été induit par un manque de matière, la tête du bison est donc représenté sur son flanc. Ce comportement est toutefois rare et montre que l'animal est blessée ou subit une gêne importante.

Par la finesse de son tracé, cette œuvre sculptée en léger champlevé démontre tout le talent de sculpteur qui l'a exécuté, ainsi qu'un très bonne connaissance de l'anatomie des bison et de leur comportement.
Si les bisons des steppes (race priscus, aujourd'hui éteinte) sont très courant dans l'art rupestre, le bison en train de se lécher découvert à La Madeleine est apparemment le seul connu présentant ce comportement:


( Source )

Le bison est conservé au Musée national de la Préhistoire à Eyzies-de-Tayac:


( 44°56'10.25" N 1°00'49.25" E )

Le retable de la Vierge et retable de la Passion de Ternant

Dans la première moitié du 15ème siècle (avant 1454 en tout cas), Philippe de Ternant et son épouse Isabeau de Roye commandent un retable représentant la vie de la Vierge pour orner la chapelle du château de Ternant, consacrée à Notre-Dame. Ce "retable de la Vierge" mesure 1m53 de haut et 3m15 de large et représente 8 scènes, sculptées et peintes, encadré par la représentation des deux donateurs.

Vers 1460, Charles de Ternant, fils de Philippe de Ternant commande un autre retable pour orner le chœur de l'église Saint-Roch dont la reconstruction est décidée en 1448. Le "retable de Passion" mesure lui 2m38 de haut et 5m45 de large et représente 9 scènes sculptées et peintes.

Pour le reste, les informations sont pratiquement inexistantes. Les sources ne s'accordent déjà pas sur les dates, mais uniquement sur le fait que les deux retables sont du 15ème siècle. Pas d'informations non plus sur la date ou les raisons qui ont fait que le retable de la Vierge a été déménagé de la chapelle du château vers l'église. On sait seulement que les deux retables ont été classés Monument Historique en 1881, qu'ils ont subit des restaurations et qu'ils sont aujourd'hui protégés dans des vitrines en verre (celle contenant le retable de Passion est dans le chœur de l'église, celle contenant le retable de la Vierge se trouve dans la chapelle latérale flanchant la nef au Sud). 

Le fait qu'une église située dans un si petit village possède, non pas un, mais deux retables flamands du 15ème siècle est tout à fait exceptionnel.




( Source )

Les retables se trouvent dans le chœur et la chapelle Sud de l'église Saint-Roch de Ternant:


(46°45'00.99" N 3°50'19.38" E)

Parc d'Ermenonville

En 1762, grâce à la fortune léguée par son père René Hatte qui était fermier général, René-Louis de Girardin rachète les parts des autres héritiers sur le domaine d'Ermenonville. Étant officier pour le Duc de le Lorraine (le célèbre Stanislas Leszczynski), il devra attendre la fin de la guerre de sept ans en 1763 pour pouvoir profiter de son bien. Ayant eu la chance de faire plusieurs voyages d'étude dans plusieurs pays européen, il a put découvrir l'Angleterre et va particulièrement tomber sous le charme des jardins à l'anglaise.
Les travaux débutent en 1765 et s'achèvent en 1776. Ils sont réalisé avec l'aide de l’architecte Jean-Marie Morel, de jardiniers écossais, celle du peintre Hubert Robert (qui excellait dans la peinture de ruines dans des paysages pastoraux et qui peint par la suite plusieurs vues du parc). En 1777, Girardin publie le traité De la composition des paysages ou des moyens d'embellir la Nature autours des habitations, en joignant l'agréable à l'utile (numérisé ICI) où il exprime sa propre conception du jardin (non sans avoir vertement étrillé le travail de Lenôtre au passage dans les pages IX à XI).
Il s'agit du premier parc à l'anglaise du continent: un parc à l'anglaise est un parc, fabriqué par l'homme, qui tente de se rapprocher au plus près des paysages pastoraux de la campagne et du mythe de l'Acadie (les hommes vivant en harmonie avec la nature). Le parc se caractérise par son apparence naturelle et spontanée (loin des "jardins à la française" tracés au cordeau) et est ponctué de "fabriques" qui se découvrent au fil de la visite: on peut découvrir dans le Parc d'Ermenonville un temple, deux grottes, un obélisque, un dolmen,...

Le philosophe Jean-Jacques Rousseau résida dans une de ces fabriques ("la cabane du philosophe", ça va de soit…) du printemps 1778 jusqu'à sa morte le 2 juillet 1778. Sa dépouille fut placée dans un tombeau sur l'île des Peupliers au milieu de l'étang et devient un lieu de pèlerinage philosophique jusqu'à son transfert au Panthéon en 1794. Le parc reçu de nombreuses visiteurs prestigieux: Joseph II d'Autriche, Marie-Antoinette, Gustave III de Suède, Napoléon Bonaparte, Benjamin Franklin,... Ces visites permirent de propager le modèle du parc à l'anglaise dans le reste de l'Europe (sa parenté est avérée pour Le royaume des jardins de Dessau-Wörlitz en Allemagne, aujourd'hui classé à l'UNESCO - particulièrement évidente au regard de la "Rousseau-Insel" ICI)
La période faste ne dura malheureusement pas: dés 1787, le parc est gravement endommagé par un orage. La suite ne fut pas mieux: vente de parcelles, destructions de parties du parc, démembrement,... il ne reste aujourd'hui qu'une partie du parc original. Acquit en 1985 par le Conseil Général de l'Oise, il a subit de nombreuses restaurations depuis. Dernier désastre en date, le parc est fermé au public depuis 13 mars 2019 (voir ICI) et les raisons rendent son avenir ainsi que sa préservation plus qu'incertaine (ICI).

Le Parc d'Ermenonville est exceptionnel fut le premier parc à l'anglaise du continent et a permit la diffusion des idées du genre en Europe. Malgré sa forte dégradation et réduction de sa surface, le parc reste assez proche (pour le moment) de son idée d'origine et possède encore de nombreuses fabriques d'origine. 

Le cénotaphe de Jean-Jacques Rousseau sur l'île des Peupliers, avec le château d'Ermenonville au fond:


( Source )

Le "temple du philosophe":


( Source )

Le Parc se trouve en fond de vallée, de part et d'autre du château d'Ermenonville: le Petit parc au Nord et le Grand parc au Sud:


( 49°07'29.19" N 2°41'31.73" E )

Superbe travail.

Merci Okapi!

 

-

Galerie alchimique du château de Dampierre-sur-Boutonne

Entre 1545-1550, Jeanne de Vivonne fait ajouter deux galeries superposées de style Renaissance à l'austère château médiéval de Dampierre-sur-Boutonne. Elle reprend la forme des galeries italiennes ouvertes sur l'extérieur (la météo méditerranéenne en moins) et est couverte d'un plafond à caisson en pierre. Celui du rez-de-chaussée présente des caissons vides, mais celui de l'étage se compose de 93 panneaux aux décors alchimiques dont le message reste nébuleux (d'autan que certains panneaux aurait pu être mélangés aux cours des restaurations). Parmi les représentations, toutes accompagnées d'un ruban portant des inscriptions en latin, on retrouve aussi le chiffre d'Henri II, de Catherine de Médicis, et de Diane de Poitiers. La notoriété de ce décor est plutôt récente: on le doit à un long chapitre parlant de ce plafond dans le livre les demeures philosophales (titre court) de l'auteur anonyme Fulcanelli paru en 1930.
En 2002, le château est ravagé par un terrible incendie qui détruit la totalité des charpente et de la couverture, et 80% du mobilier. Le décor alchimique n'a apparemment pas été endommagé lors de ce drame.

Les décors alchimiques de la galerie du château de Dampierre-sur-Boutonne n'est pas le seul du genre en France (on peut citer le plafond en bois peints du château de Plessis-Bourré ou celui en pierre sculptée de l'Hôtel Lallemant à Bourges) mais celui-ci les surpasse tous par la surface et le nombre de représentation qui le rendent unique:


( Source )

Détails des panneaux sculptés. En haut, on peut voir deux fois les chiffres de Henri II et Catherine de Médicis, et séparé par le chiffre de Diane de Poitiers:


( Source )

Le décor alchimique couvre la galerie du 1er étage du château de Dampierre-sur-Boutonne:


( 46°04'04.02" N 0°25'00.43" W )

Collection d'avion de chasse du Château de Sauvigny-lès-Beaune

En 1979, le château de Sauvigny-lès-Beaune est racheté par Michel Pont (un viticulteur, mais aussi un ancien pilote de rallye et surtout collectionneur passionné de mécanique). Il a depuis lors créé plusieurs musées spécialisés: viticulture, voiture Abarth, moto, pompier,... et avion de châsse. Cette dernière collection, née en 1985, compte aujourd'hui 2500 maquettes (conservées dans une partie du château) et 110 avions de chasse (majoritairement à l'extérieur).

La collection d'avion de chasse du château de Sauvigny-lès-Beaune a été reconnue en 2008 comme la plus grande du monde en la matière par la Guinness Book des records.


( Source )


( Source )


( Source )

La collection d'avion de chasse se trouve dans le parc et dans le château de Sauvigny-lès-Beaune:


( 47°03'39.53" N 4°49'07.40" E )

Triptyque de Saint-Étienne

L'histoire de ce retable est tout simplement inexistante: on sait juste qu'il est attribué au peintre Pierre-Paul Rubens, qu'il ornait le maître-autel de l'Abbaye de Saint-Amand-les-Eaux et qu'il s'agit d'une saisie révolutionnaire… Pour le reste, rien! Impossible de savoir comment ce chef-d'œuvre unique dans les collections d'un musée des beaux-arts est arrivé là. On ne sait même pas de quand il date: par rapprochement stylistique, on a seulement put estimer que l'œuvre datait de 1616-1618.

Si on laisse de côté l'Annonciation visible au revers des volets, l'intérieur du triptyque représente trois scènes de la vie de Saint-Étienne: La prédication à gauche, la lapidation au centre, et la ensevelissement à droite. 
L'ensemble est de style Baroque: tout est dynamique et en mouvement, particulièrement le panneau central. Le but est d'impressionner dans le contexte de la Contre-Réforme de l'époque, où l'Église cherchait à séduire face à la montée du Protestantisme.

J'ai eu du mal à comprendre pourquoi cette œuvre était unique dans les collections françaises (d'autan qu'il y a quelques une du même artiste en France…). Si j'ai bien comprit, c'est le seul retable (composé de plusieurs tableaux) et ce serait le seul tableau de Rubens a être arrivé dans les collections d'un musée français suite à une saisie révolutionnaire (mais à vérifier…).
Le tableau n'en est pas moins un chef d'œuvre de l'Art Baroque:


( Source )


( Source )

L'œuvre est exposée dans la Salle Rubens du Musée des Beaux-Arts de Valenciennes:


( 50°21'27.63" N 3°31'50.07" E )

Mosaïques de Loupian

La villa romaine de Loupian a été fondée au 1er siècle de notre ère et n'a ensuite cessé d'évoluer au cours de ses 600 ans d'occupation. Ainsi, au 5ème siècle après J-C, la villa est rebâtie en une somptueuse résidence (c'est alors une importante exploitation viticole). C'est à cette époque que sont réalisées les mosaïques qui couvrent encore partiellement 13 pièces de la villa.

En plus de leur qualité et de la surface conservée (près 600 m²), ces mosaïques possèdent la particularité présenter simultanément sur le même site des motifs caractéristiques d'Aquitaine et de Syrie: il s'agit là d'un cas unique au monde.

Les ruines de la villa et ses mosaïques sont classés Monument Historique depuis 1970.

Le site internet de la villa de Loupian est exemplaire pour remettre la villa dans son contexte, mais les informations se perdent dans sa complexité >>>ICI<<<


( Source )

Détail de la mosaïque des quatre saisons. Remarquez le motif à entrelacs qui borde en partie le médaillon: les "S" sont allongés et souples, il s'agit d'une caractéristique du style aquitain:


( Source )

Détail d'une pièce secondaire. Les entrelacs sont beaucoup plus serrés et forment presque deux angles droits, il s'agit d'une caractéristique syrienne:


( Source )

Les mosaïques se trouvent dans le Musée Gallo-Romain Villa-Loupian:


( 43°26'25.62" N 3°36'51.61" E )

Vous aviez remarquez que ce topic s'était fait plus discret ces derniers temps Il y avait une raison…:

Ce topic, vieux de quatre ans et gros de 10 page, nous a emmené aux quatre coins de la France - et même dans six pays limitrophes - pour découvrir 111 trésors d'art et d'histoire… et je vous rassure, il m'en reste encore beaucoup d'autres en stock   Mais je voulais profiter de ce cap des 10 pages pour aller vous faire découvrir des trésors dans le reste de l'Europe avant de se concentrer à nouveau sur l'hexagone. 

Je vous emmène donc dans un grand périple européen pour terminer l'année, à la découverte d'œuvres importantes dans l'histoire des pays et celle de l'art, en essayant toujours d'éviter les capitales (même si on nous passera quand-même...).

Ça vous tente Si j'en crois la fréquentation de ce topic, on devrait commencer tout de suite...

1) Portugal: Janela font Capitulo (la fenêtre de la Chambre du chapitre)

Toute la richesse et l'exubérance du style manuélin résumé dans une seul fenêtre...

À partir de 1510, le roi Manuel 1er fait reconstruire la nef de l'église abbatiale du Couvent de l'ordre du Christ. C'est durant cette reconstruction, réalisée par l'architecte Portugais João de Castilho ou l'architecte Espagnol Diogo de Arruda selon les sources, qu'est réalisé la fenêtre de la Chambre du chapitre.

Cette fenêtre résume à elle seule ce que l'on appel depuis le 19ème siècle le "style manuélin": un mélange de style Gothique flamboyant et Renaissant extrêmement chargé. Le nom du style fait référence au roi Manuel 1er (à qui on doit plusieurs bâtiments de ce style comme la Tour de Belém et le Monastère des Hiéronymites à Lisbonne) et exprime les récentes grandes découvertes et les richesses qu'elles ont apportées à l'état portugais, qui est alors la première puissance maritime du monde. On retrouve donc dans la profusion de détails de la fenêtre de nombreuses références maritimes (coquillages, cordages, algues,...). Le tout est surmonté de la croix de l'ordre du Christ, encadrée par deux sphères armillaires (symbole du roi Manuel 1er), et repose sur un visage d'homme (qui pourrait être le visage de l'architecte) entre des racines de chêne-liège.

Cette fenêtre résume à elle seule toute l'exubérance du style manuélin et pétrifie le contexte de son époque: la richesse et la puissance maritime de l'état portugais au 16ème siècle.


( Source )


( Source )

La fenêtre de la chambre du chapitre se trouve à l'extrémité Ouest de la nef, donnant sur le cloître Sainte-Barbe du Couvent du Christ de Tomar:


( 39°36'12.06" N 8°25'06.88" W )

Encore Merci Okapi!!  

-