Future Salle de Shoot Paris 10éme arrondissement 48°53'03.02''N 2°21'31.83''E
Plusieurs associations de riverains protestent contre l'ouverture d'une salle de shoot aux abords de la gare du Nord. Elles suggèrent de l'installer à l'hôpital Lariboisière, mieux équipé selon elles.
Sur le boulevard de la Chapelle, la vie suit son cours, les terrasses de café profitent des premières chaleurs pour se remplir, les commerçants ouvrent leurs portes pour laisser rentrer l'air frais. Mais, sur chacune de ces portes, un papier avec une inscription en caractères rouges frappe l'œil. «Contre une salle de shoot au rabais», y est-il inscrit.
Au-dessus du théâtre des Bouffes du Nord en pleine rénovation, une gigantesque banderole camoufle la façade latérale du premier étage. «Ici 32 enfants: une salle de shoot», accompagné des mots «Non! Non! Non!» collés sur les vitres. Car depuis l'annonce de l'ouverture d'une salle d'injections à proximité, les riverains ne décolèrent pas.
Odile, propriétaire d'un commerce et résidente du quartier, est farouchement opposée à la création de cette salle de shoot. «Dans ce quartier, il y a énormément de drogués, on les voit partout, on retrouve sans arrêt des seringues par terre, c'est un problème qu'il faut résoudre», déclare-t-elle, avant d'ajouter «que cette ouverture ne va faire qu'inciter d'autres personnes à venir se droguer ici. Il ferait mieux d'augmenter les rondes de policiers».
- Citation :
- «Cette ouverture ne va faire qu'inciter d'autres personnes à venir se droguer ici. Il ferait mieux d'augmenter les rondes de policiers»
Odile, commerçante et résidente du Xe arrondissement
Même son de cloche chez son voisin, Abdelaziz. Lui aussi habite le quartier et y possède un commerce. «J'ai des petits-enfants qui vivent ici. C'est extrêmement dangereux pour eux», s'énerve-t-il, «maintenant, imaginez un peu si on ouvre une salle de shoot dans le coin. Ça va rameuter tous les drogués de Paris et augmenter le danger déjà présent».
Même pour les commerçants qui n'habitent pas dans le quartier, la salle pose problème. Tous ont accepté la demande des associations de placer leurs affiches sur les vitrines, et aux alentours de la station de métro, on ne peut échapper à cette campagne de l'association Vivre Gares du Nord et Est. Pour eux, cette ouverture n'est qu'une forme de légalisation officieuse de la consommation de drogues.
Huit écoles à proximité, soit environ 1400 enfants
«Le point de rendez-vous des toxicomanes est à proximité de la gare du Nord. Cela ne bougera pas, il y aura maintenant deux points de ralliement des toxicomanes», déclare Pierre Coulogner, le président de l'association. «Il faut aussi penser qu'il y a près de 8 écoles à proximité qui rassemblent environ 1400 enfants», ajoute-t-il.
Mais le président de Vivre Gares du Nord et Estn'est pas contre la création d'une salle de shoot. Il est même favorable à cette idée. Pour lui, l'endroit idéal n'est autre que l'hôpital Lariboisière, qui «dispose d'un espace et d'infrastructures suffisants». Le cadre d'un hôpital, précise-t-il, permettrait de faire «un suivi médical des toxicomanes, en leur offrant des possibilités pour se sevrer et se sortir de leur dépendance».
source