Lyakakhousky Island Russie 74°39'23.95''N 141°45'08.99''E
Des scientifiques russes ont affirmé mercredi avoir
trouvé du sang dans la carcasse d'un mammouth extraite du sol gelé
d'une île de l'Arctique, soulignant que cela augmentait grandement les
chances de parvenir à cloner l'animal préhistorique.
Une expédition menée au début du mois par la Société géographique
russe et des spécialistes de l'Université fédérale du nord-est
(Iakoutsk, Sibérie orientale) a permis d'examiner la carcasse bien
conservée d'un mammouth laineux femelle, localisée en août dernier dans
le permafrost de l'îlot Maly Liakhovski, dans l'Océan Arctique russe.
Semen
Grigoriev, le chef de l'expédition, a indiqué à l'AFP que l'animal
était mort à l'âge de 60 ans environ il y a 10.000 ou 15.000 ans. Il a
qualifié la découverte d'exceptionnelle.
"On découvre (en Russie,
NDLR) des mammouth pratiquement tous les ans désormais. Mais cette
expédition a permis de trouver pour la première fois une femelle en très
bon état de conservation", a-t-il déclaré par téléphone.
L'examen
de la carcasse congelée a permis de faire une découverte encore plus
exceptionnelle: elle contenait encore des tissus musculaires préservés
et du sang.
"Quand nous avons percé la glace sous son ventre, du
sang a coulé, très foncé. C'est le cas le plus étonnant que j'aie vu
dans ma vie", a déclaré le scientifique.
"Comment le sang a-t-il
pu rester liquide? Il n'a pas moins de 10.000 ans! Et les tissus
musculaires étaient rouges, de la couleur de la viande fraîche", a-t-il
ajouté.
Le scientifique russe attribue cette découverte aux
conditions exceptionnelles dans lesquelles a été conservée durant des
milliers d'années la femelle mammouth.
"Elle est tombée dans un
trou d'eau ou dans un marécage, probablement jusqu'à mi-hauteur. Le bas
du corps a gelé dans l'eau", a-t-il dit.
M. Grigoriev a indiqué que la partie supérieure de la carcasse avait été partiellement dévorée par des prédateurs à l'époque.
Extraite,
la carcasse a été transférée dans un lieu approprié pour sa
conservation -généralement une cavité dans le permafrost- dans l'attente
d'une nouvelle expédition, internationale cet été.
"Cette
découverte nous donne des chances réelles de trouver des cellules
vivantes qui peuvent permettre de réaliser le projet de clonage d'un
mammouth", a déclaré le scientifique.
L'université de Iakoutsk a
signé l'an dernier un accord avec le Coréen du Sud Hwang Woo-Suk, un
spécialiste controversé du clonage, et "père" en 2005 du premier chien
cloné, baptisé Snuppy, pour ce projet.
En cas de succès, le noyau
de cellules de mammouth sera transféré dans des ovules énucléés
d'éléphant, dans le but de produire des embryons pourvus d'un ADN de
mammouth, qui seraient ensuite placés dans l'utérus d'une éléphante
d'Asie.
Lien:ici