Le visage de Richard III reconstituéLes couleurs de la peau, des yeux ou des cheveux sont inspirés par les rares portraits du souverain dont on dispose.
Crédits photo : Gareth Fuller/ap
Les archéologues ont travaillé à partir du crâne de l'ancien monarque anglais découvert sous un parking à Leicester.Le roi d'Angleterre Richard III, mort en 1485, a désormais un
visage. Les restes du dernier Plantagenêt, suspecté d'avoir tué ses
neveux après avoir usurpé le trône, ayant été identifiés lundi, les archéologues ont pu dévoiler la reconstruction faciale réalisée à partir de son crâne.
Le crâne découvert à gauche, un portrait posthume à droite. Crédits photo : DARREN STAPLES/REUTERS Un
buste 3D a d'abord été modélisé sur ordinateur à partir de scans avant
d'être réalisé en plastique. «Il a été peint, nous avons ajouté des
prothèses d'yeux puis nous lui avons mis une perruque, un chapeau et des
vêtements», raconte à la BBC Caroline
Wilkinson, professeur d'identification cranio-faciale à l'université de
Dundee. L'artiste de son équipe, Janice Aitken, s'est fondée sur les
portraits existants de Richard III pour le style de coiffure, de
vêtements ainsi que la couleur des cheveux, des yeux et de la peau.
Rien
d'étonnant, donc, à ce que le résultat final ressemble beaucoup aux
images que l'on connaissait de Richard III. Si ce n'est que les seuls
portraits du personnage dont nous disposons ne sont pas d'époque mais
datent, au mieux, de la fin du XVIe siècle. Les spécialistes
suspectaient qu'il s'agissait de copies de portraits de son vivant, mais
des doutes subsistaient forcément. La récente reconstitution permet de
les lever en partie.
Chacun pourra enfin juger par soi-même de
l'éventuelle ressemblance entre le roi, immortalisé par Shakespeare sous
les traits d'un tyran bossu, avec le descendant de sa sœur, Michael
Ibsen. Dix-huit générations séparent les deux hommes:
Michaal Ibsen, à droite, face à son ancêtre lointain. Crédits photo : JUSTIN TALLIS/AFP Lien:ici
Richard III, infesté par des vers parasites
Des chercheurs britanniques ont découvert la présence d'un ver intestinal parasite sur la dépouille de Richard III, roi d'Angleterre du XVe siècle.
Les prélèvements sur les restes, trouvés dans un parking en 2012, du monarque controversé - le roi scélérat éponyme de la pièce de Shakespeare -, ont permis de déceler de multiples œufs d'un ver rond parasite («Ascaris lumbricoides»), indiquent-ils dans la revue médicale
The Lancet.
Il s'agit d'une infestation liée à la mauvaise hygiène médiévale (mains sales...), mais qui reste encore fréquente dans les pays en voie de développement. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les formes graves de l'ascaridiose sont responsables de 60.000 décès par an, principalement chez les enfants.
La contamination se fait à partir des œufs ingérés (fruits et légumes crus souillés par des fèces contaminées, etc.). Ces derniers éclosent dans l'intestin, libèrent des larves qui traversent la paroi intestinale pour atteindre le foie et les poumons par voie sanguine et finissent par retourner vers la gorge où elles sont dégluties et redescendent dans le tube digestif où elles terminent leur développement. Le ver adulte peut dépasser les 30 cm et la femelle pondre approximativement 200.000 œufs par jour, d'après les centres de contrôle des maladies américains.
Ce sont les prélèvements réalisés au niveau du sacrum, dans la zone où se seraient trouvés les intestins de son vivant, qui ont permis de mettre en évidence cette contamination.
Ces «résultats montrent que Richard était infesté par des vers ronds, des ascaris», écrivent le Dr Piers Mitchell du département d'archéologie et d'anthropologie de l'Université de Cambridge) et ses collègues de l'Université de Leicester qui n'ont pas trouvé la présence d'autres vers, comme par exemple le ténia, qui se transmet via de la viande mal cuite. Cette absence suggère que sa nourriture était cuite à point, ce qui aurait prévenu la transmission de ces parasites, notent les auteurs.
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