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| Sujet: Zineb sedira photographie du nauffrage Sam 22 Nov - 20:21:21 | |
| http://lbenyell.blog.lemonde.fr/2008/11/21/zineb-sedira-photographies-du-naufrage « Sigalit Landau, Souvenirs amers de la Mer Morte | Accueil 21 novembre 2008 Zineb Sedira. Photographies du naufrage Toute l’œuvre de Zineb Sedira invite à échanger autour de l’expérience de la migration et des transformations qu’elle engendre. Fille d’Algériens née en France, vivant elle-même à Londres, elle utilise son propre vécu comme matériau. Ainsi, elle n’hésite pas, comme dans ses vidéos “Father, Mother and I” et “Mother tong” , à aborder son histoire familiale pour évoquer les questions des déplacements et de la transmission du vécu dans le contexte des immigrations.A la galerie Kamel Mennour , l’exposition présente deux nouveaux travaux. Dans “Schipwreck, The Death Of a Journey”, elle a photographié à Nouadhibou en Mauritanie, l’un des derniers cimetières de bateaux de la planète où les navires peuvent être abandonnés en bord de mer sans être démontées. Etonnante vision que celle du destin pathétique de ces bateaux, symboles d’un système économique mondialisé, qui finissent leur vie dans ces plages perdues et ignorées. La série entière est une évocation de la trajectoire inverse des migrants qui partent aujourd’hui des côtes mauritaniennes pour rejoindre l’archipel des Canaries, où certains s’échouent sous les yeux des caméras alors que d’autres disparaissent en mer.La prise de vue est sans artifice, le ciel de mi-journée est d’un bleu tirant vers le blanc. Sur le premier mur, quatre photographies donnent à voir une forêt d’épaves posées en bord de mer. La prise de vue rapprochée laisse entrevoir les cordages et la rouille sur l’ensemble des bateaux dont certains n’ont jamais servi. Ces “naufragés” sont presque tous renversés et partiellement détruits par les eaux. Sur le mur d’en face, deux photographies du bord de mer montrent des containers ramenés à terre et vidés. L’un d’entre semble être utilisé comme abri précaire.Comme à son habitude, l’artiste invite le spectateur dans un entre deux où il a derrière lui une histoire appartenant au passé et promise à l’oubli alors que devant, une autre existence s’est imposée avec ses nouveaux codes, ses nouveaux usages. C’est sur le mur du fond qu’est accrochée la proposition la plus forte de l’exposition, “Two Lovers ” Cette image montre deux bateaux adossés l’un à l’autre. Le premier est déjà en grande partie abîmé par la rouille et les vagues, alors que le second, penché sur lui, est encore entier mais connaîtra probablement le même destin. L’image poétique évoque le destin partagé de deux vieux amants dont on ne peut s’empêcher de constater la résonance avec “Father, Mother and I”.Dans une petite salle isolée au fond de la galerie, plusieurs photos d’un bateau ensablé montées en caissons lumineux sont regroupés sur un mur. Les câbles électriques des caissons lumineux sont apparents et se confondent avec les cordages du bateau. Ils rejoignent d’autres caissons au pied de la scène où figurent des débris de bateaux. Cette mise en relief fictive est visuellement réussie, mais reste moins convaincante que le reste de la série, l’effet recherché rendant trop évident la lecture de la scène et la destinée promise au bateau.Dans l’autre œuvre présentée à la galerie, “Middle Sea “, Zineb Sedira filme le voyage d’un homme entre Alger et Marseille. Ce dernier regarde la mer méditerranée, et parcours les intérieurs d’un bateau vide. Le film nous montre des détails du bateau : flaque d’eau tremblante, ponton…. La nuit passe, puis le jour. Au milieu du récit, apparaît une scène courte filmée comme un rêve, le bateau longe les arcades du port d’Alger. Puis nous revenons dans le navire où une nuit supplémentaire se déroule avant l’arrivée du bateau symbolisée par une amarre attachée puis aussitôt détachée.Comme dans “Schipwreck, The Death Of a Journey”, l’espace du récit est celui d’un trajet. Le bateau est-il parti d’Alger, y va-t-il ? On n’en saura rien. Middle Sea est une invitation faite au spectateur à vivre la courte expérience du départ de l’immigré, à moins qu’il ne s’agisse de son rêve de retour. Dans cette métaphore de la destinée du déraciné, Zineb Sedira nous parle d’un homme qui n’est déjà plus du lieu d’où il est parti alors qui n’appartiendra probablement jamais au lieu où il va. La méditerranée, espace du milieu fonctionne alors comme son dernier ancrage, la seule “terre” à laquelle il appartienne réellement. Un seul petit regret, contrairement à la vidéo “Father, Mother and I” où le spectateur était impliqué et prenait place physiquement dans l’entre-deux du dialogue entre les parents et la fille, elle a recours dans “Middle Sea” aux modalités de projection cinématographique, cantonnant le spectateur au rôle d’observateur (comme c’était déjà le cas dans “Saphir” et “And the road goes on” ). Ce faisant, elle réduit les possibilités de dialogue avec le reste de son œuvre et se prive des mises en espaces qui font la force de “Schipwreck” ou “Father, Mother and I”.Reste que dans les deux pièces présentées, Zineb Sedira confirment son habileté à évoquer les problématiques humaines de la migration. En se focalisant sur l’espace de transit et en renonçant à citer sa propre expérience et celle de sa famille elle construit un récit où le pouvoir d’évocation de ses travaux sort renforcé. Assia Naïl Zineb Sedira - “The Lovers”, 2008, Photographie couleurCopright Zineb Sedira Courtesy the artist & Kamel Mennour, Paris.Zineb Sedira - Middle Sea, 2008, Vidéo stills - Format 16’9, 16 minutesCopyright Zineb Sedira, Courtesy the artist and kamel mennour, Paris |
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