Les européens de l'ouest ont mis la main sur l'Amérique. Mais on aurait pu se retrouver dans une autre situation, avec une grande frange de l'Amérique du Nord aux mains des russes.

Les russes sont arrivés en Amérique d'abord par l'ouest du continent (l'Alaska), puis par l'est (New York en particulier).

La conquête russe de l'Alaska a commencé en 1732. La colonisation était centrée sur le commerce lucratif des peaux de loutres de mer. Au début du 19e siècle, 700 Russes tentaient d'exercer leur souveraineté sur des centaines de milliers de kilomètres carrés de territoire. Au lieu d'être dirigée par le gouvernement impérial, la colonie d’Alaska était administrée par la Compagnie russo-américaine (tout comme les Indes britanniques était dirigées par la Compagnie des Indes orientales). Des marchands, et non des gouverneurs, travaillaient comme administrateurs autorisés par l'État.

Pour les russes, l'Alaska était la "Sibérie de la Sibérie" : un endroit difficile à approvisionner et encore plus difficile à défendre. Et face à l'empiétement croissant des canadiens et états-uniens, ajouté aux difficultés financière de l'Empire russe, l'Alaska a finalement été vendue le 30 mars 1867 aux États-Unis.


Carte historique de Rumsey, Alaska 1867 - 66° 3'34.70"N 154°22'52.29"W

Alors, en route pour la découverte des empreintes russes en Amérique du Nord.

Ninilchik est un village fondé en 1847 par Grigory Kvasnikoff (1802-1858) qui compte aujourd'hui 850 habitants.

60°03'01.62"N 151°40'02.36"W



Loin de tout et isolé, ce village n'a été connecté au reste de l'Alaska (et au reste du monde) qu'en 1950, avec l'ouverture de la Sterling Highway.



Les descendants des colons russes parlent un dialecte russe, ou plus exactement le russe que l'on parlait au milieu du XIXe siècle, à l'époque des tsars, mélangé à des mots aléoutes. Sauf que ces descendants de russes ne sont plus trop compris (doux euphémisme) par les russes d’aujourd’hui. Un peu comme les Cadiens de Louisiane par les français.

Évidemment, les dialectes, ça ne se voit pas très bien sur Google Earth...

Alors, on va se rattraper avec l'église locale, la chapelle de la sainte transfiguration de notre Seigneur (Holy Transfiguration of Our Lord Chapel). Elle date de 1901, remplaçant la chapelle construite lors de la fondation du village.

60°03'00.90"N 151°39'55.75"W

https://en.wikipedia.org/


Les montagnes enneigées ont l'air d'être très proches. En fait, elles sont sur l'autre rive du fjord qui mène à Anchorage (le golfe de Cook), et elles se situent à 75 km !

https://mapio.net


J'aime bien cette ambiance de petites maisons en bois. Elles n'ont pas le look des isbas russes, mais elles sont sympas quand même.

https://fr-academic.com


L'épicerie-bazar (general store, ça fait davantage couleur locale, non ?)

www.facebook.com


Ninilchik est devenu une destination touristique, en particulier pour la pêche au saumon et au flétan.

https://www.greatlandguideservice.com/

L'archipel Alexandre s'étend sur plus de 1000 km le long de la côte sud-est de l’Alaska. Il est composé de 1100 îles. Les Russes ont exploré la région dès 1741. Le nom de l'archipel fait référence à Alexandre II, tsar de Russie de 1855 à 1881.



Un certain nombre d’îles ont également des noms russes : île Chichagof (du nom de l'amiral Vassili Tchitchagoff, explorateur russe), île Baranof (Alexandre Baranov était le responsable puis le premier gouverneur de la Compagnie russe d'Amérique), île Kupreanof (en hommage au baron Ivan Koupreïanov, l'un des dirigeants de la Compagnie russe d'Amérique)...

Et dans cette archipel, les russes ont installé leur capitale à Sitka, qui s’appelait alors Novo-Arkhangelsk (la Nouvelle-Arkhangelsk).




57°02'58.83"N 135°19'13.62"W

En 1787, Alexandre Baranov, responsable puis premier gouverneur de la Compagnie russe d'Amérique, fonde un poste de traite des fourrures. Il implante dans cette colonie d'anciens serfs russes et des Aléoutes (les autochtones des îles aléoutiennes). Pour amasser des fourrures (principalement de loutres de mer), les russes mènent une véritable guérilla contre les  les Tlingits (peuple autochtone occupant l'archipel) : enlèvement d'enfants pour obliger les parents à apporter des peaux, massacres, viols. En 120 ans de présence en Alaska, les russes ont réussi l'exploit de quasiment anéantir les loutres de mer d'Alaska. Dans le même temps, les colons états-uniens ont réussi la même chose avec les bisons et les indiens. Belle époque...

La colline du Château (Castle Hill), promontoire où a été édifié un fort, le château de Baranov. 57°02'54.92"N 135°20'16.53"W


57°02'52.87"N 135°20'16.76"W


Une réplique de l'une des trois tours de guet gardant la palissade du vieux Sitka (réplique construite en 1962) .

57°03'03.17"N 135°20'17.96"W

En 1802, les Tlingits attaquent et massacrent les colons russes.

Le parc historique national de Sitka : ce parc, créé en 1910, valorise la culture des Tlingits. C'est là qu'a eu lieu la bataille de Sitka en 1804, lorsque les russes ont repris le site aux Tlingits, en s'appuyant sur des bombardements massifs depuis les navires.

57°02'46.01"N 135°18'46.37"W


La cathédrale orthodoxe St Michael.

57°03'00.79"N 135°20'06.83"W

57°03'02.92"N 135°20'00.50"W


La dernière mode vestimentaire à Sitka


57°02'58.76"N 135°20'13.37"W


Les russes ne sont plus là, mais le commerce de la fourrure persiste

57°02'57.71"N 135°20'16.63"W



Et pour découvrir la culture Tlingit, c'est au musée Sheldon Jackson qu'il faut aller !

57°03'01.95"N 135°19'20.03"W

Alors que les russes sont en Alaska depuis déjà un moment, ils restent confrontés à des problèmes d'approvisionnement en nourriture : les riches terres de Russie sont loin.

Au début du XIXe siècle, la Compagnie russe d'Amérique se tourne alors vers le sud : vers la Colombie-Britannique (Vancouver), le territoire de l'Oregon (vaste territoire qui comprend aujourd'hui les états de Washington, de l'Oregon, de l'Idaho), puis la Californie.



Or, la côte Pacifique n'est pas inhabitée. Outre des indiens, on trouve des anglais (principalement dans les frontières du Canada actuel, mais également dans le territoire de l'Oregon) et des états-uniens (qui lorgnent sur les territoires de l’actuelle Colombie-Britannique). Un peu plus au sud, on trouve des espagnols, qui lorgnent également sur le territoire de l'Oregon.

Ainsi, en 1812, la Compagnie russe d'Amérique fonde Fort Ross dans le nord de la Californie, à 80 kilomètres au nord de San Francisco. Les colons sont des russes, des aléoutes et des indiens d'Alaska.

38°30'51.48"N 123°14'36.89"W





38°30'54.75"N 123°14'50.44"W

38°30'49.71"N 123°14'36.75"W

38°30'52.47"N 123°14'37.39"W

38°30'51.84"N 123°14'37.23"W

38°30'51.60"N 123°14'35.77"W

Cette colonie se trouve prise en tenaille entre les espagnols, les américains qui commencent à franchir les Montagnes Rocheuses. Elle réussit quand même à nouer d'assez bonnes relations avec les indiens de Californie. Une fois les ressources en fourrure épuisées (et la Compagnie de la Baie d'Hudson y a également bien contribué), l'intérêt de la colonie s'amenuise. Elle perdure toutefois jusqu'en 1841, date à laquelle la Compagnie l'a vend à John Sutter (1803-1880), immigrant suisse de nationalité mexicaine et américaine installé à Sacramento. Apparemment, la majorité des colons se sont alors fondu dans la population, tout en conservant leur religion.


https://sonomasun.com

Alors, le type, il me dit :

Citation :

C'est dingue cette histoire : des russes qui fondent une colonie en Californie ?!?

Alors, je lui réponds : "Moi aussi, ça m'a scotché quand je suis tombé sur cette info !"

Alors, le type, il me rétorque :

Citation :

Tu imagines s'ils étaient restés là. On aurait pu se retrouver avec une micro-république socialiste soviétique de Californie...

Alors, je luis dis : "Et si les mexicains n'avaient pas cédé une grande partie de leur territoire en 1848 (Californie, Utah, Arizona, Nouveaux Mexique), la carte de la côte Pacifique aurait été bien différente."

Alors, le type, il me fait remarquer :

Citation :

Si les russes avaient découvert les filons d'or dans l'ouest américain les premiers, la ruée vers l'or aurait fait affluer d'autres russes par milliers.

Alors, je lui dis : Passe-moi mes crayons, on va redessiner la mappemonde."



Ainsi, lorsque la Compagnie russe d'Amérique pose ses valises en Californie, l'ouest américain est une vaste zone sans frontières, mais avec des populations migrantes plus ou moins hostiles les unes envers les autres... et la très puissante Compagnie de la Baie d'Hudson (fondée à Londres par deux français ayant émigré au Canada).

En 1818, les États-Unis et le Royaume-Uni s'entendent pour définir la frontière entre le Canada et les États-Unis sur le 49e parallèle nord entre le lac des Bois et les montagnes Rocheuses (Traité de 1818, donnant lieu à des échanges de territoires). La même année, ils s'entendent pour une administration conjointe du territoire de l'Oregon (mais personne n'a vraiment jamais su ce que voulait dire "administration conjointe"...).


Les anglais ont clairement des revendications territoriales vers le sud, à la limite de l'occupation par la Nouvelle-Espagne (qui deviendra le Mexique en 1821 suite à l'indépendance). Et les américains lorgnent sur la côte nord-ouest en direction de l’Alaska, alors que la Colombie-Britannique ne fait pas encore partie du Canada.


En 1819, le traité d'Adams-Onis, signé entre les États-Unis et l'Espagne, fixe la frontière entre les deux pays (en Californie, la frontière se situe au 42e parallèle nord), et l'Espagne cède la Floride aux États-Unis. Cependant, à cette époque, la côte ouest est encore très faiblement peuplée, et les russes ne sont pas vraiment gênés par leurs voisins.


En 1824, alors que les russes espèrent se poser en Colombie-Britannique et dans le Territoire de l'Oregon,  les conventions de 1824 et 1825 conclues avec les États-Unis et le Royaume-Uni mettent un frein aux aspirations russes et restreignent l’Amérique russe à la frontière Canada-Alaska actuelle. Le traité de Saint-Pétersbourg de 1825 signé entre la Russie et le Royaume-Uni entérine la frontière sud de l'Alaska russe (parallèle 54°40' nord). Ce qui intéresse les russes, c'est la côte, beaucoup moins l'arrière pays, comme le spécifie le traité : « le littoral qui appartiendra à la Russie […] sera délimité par une ligne qui suivra les sinuosités de la côte et qui n’en sera jamais éloignée de plus de dix lieues marines (56 km) ».



En 1841, la Compagnie russe d'Amérique vend sa colonie à un Suisse... qui va découvrir de l'or en 1848 (évoqué dans l'éphéméride "a day in the life").

Et en 1846, la frontière achève d'être fixée entre les États-Unis et le Canada par le traité de l'Oregon (49e parallèle nord depuis les montagnes rocheuses jusqu'au Pacifique). Mais les américains ont toujours des vues sur la Colombie-Britannique...



Enfin, en 1848, suite à la guerre américano-mexicaine, le traité de Guadalupe Hidalgo permet aux États-Unis de mettre la main sur la Californie, l'Utah, l'Arizona, le Nouveau Mexique.

En 1867, les États-Unis achètent l'Alaska, et en 1871, la Colombie-Britannique rejoint le Canada, mettant ainsi fin aux aspirations américaines visant à contrôler l’ensemble de la côte du Pacifique du nord de Tijuana jusqu’au détroit de Béring.


Et depuis 1871, les frontières de la côte Pacifique n'ont plus changé.

Vous avez aimé les russes en Californie. Alors cette fois-ci encore, on descend au sud de l'Alaska, bien au sud. Fini le froid, la neige et le vent glacial. On débarque à...

Hawaï !

21°57'06.96"N 159°39'51.72"W



On est à Fort Elizabeth, sur l'île de Kauaʻi. A l'origine, on disait Fort Elizavety, en l'honneur de l'impératrice de Russie de l'époque, Louise Augusta de Bade, appelée Élisabeth Alexeïevna après sa conversion à l'orthodoxie.

Le fort a une forme d'octogone irrégulier du fort et des murs de 6 mètres de haut. Il abritait une petite chapelle orthodoxe russe, la première église chrétienne orthodoxe d'Hawaï.


Ce fort a été construit en 1817 par la Compagnie russe d'Amérique à la suite d'une alliance avec le chef Kaumualiʻi.

Au cœur de cette affaire, on trouve Georg Anton Schäffer, médecin allemand travaillant pour la Compagnie russe d'Amérique. En janvier 1815, un navire de la compagnie, pris dans une tempête, se réfugie sur  l'île de Kauaʻi. Le chef local, Kaumualiʻi, confisque alors les marchandises. Schäffer est donc envoyé pour récupérer le chargement. Il en profite pour essayer de retourner les indigènes contre Kaumualiʻi...  mais se fait mener par le bout de nez par Kaumualiʻi, qui cherche des alliés pour prendre le dessus sur le roi Kamehameha qui règne sur l'archipel (c'est lui qui a réussi à unifier tous les petits royaumes de l'archipel en 1810). Il laisse donc entendre à Schäffer qu'une alliance permettrait aux russes de mettre la main sur l'archipel d'HawaÏ. En 1817, Kaumualiʻi comprend que Schäffer n'a pas l'aval de l'empire russe, et qu'il ne parle qu'au nom de la Compagnie russe d'Amérique. Il met donc un terme aux négociations... et à la présence russe à Hawaï.  L'affaire Schäffer a quand même coûté pas mal de pognon à la Compagnie russe d'Amérique.


Au niveau du sol, il faut bien reconnaitre qu'il ne reste plus grand chose...

21°57'08.02"N 159°39'52.84"W

21°57'07.49"N 159°39'52.89"W


21°57'08.88"N 159°39'54.21"W


21°57'04.75"N 159°39'58.63"W

Reconstitution datant de 2015 par Alexander Molodin et Peter Mills

www.fortelizabeth.org


Il y avait deux autres forts russes sur l'île, Fortress Alexander et Fort Barclay (à l’emplacement incertain), mais ça n'a pas suffit pour mettre la main sur l'île ou sur l'archipel.




Fortress Alexander

22°13'18.08"N 159°29'50.90"W

Suite de l'histoire : 76 ans plus tard, les États-Unis mettront la main sur l'archipel suite à un coup d’État et en instaurant une véritable république bananière (le coup d’État a été fomenté par le le fruitier Hawaiian Pineapple Company, connu aujourd’hui sous le nom Dole Food Company).

A l’extrémité nord de l'archipel Alexandre évoqué plus haut, on trouve la capitale de l'Alaska, Juneau.

58°17'58.73"N 134°25'08.25"W




Les européens ne se sont installés à Juneau qu'en 1881, donc après la rachat de l'Alaska (1867). La fondation de Juneau est liée à la découverte d'or dans la région. La ville doit d'ailleurs son nom au prospecteur québécois Joseph Juneau, dit Joe Juneau (1836–1899).

Les russes n'ont donc pas laissé leur empreinte dans cette ville. Sauf qu'ils ont légué une religion à l'Alaska. Et même après 1867, on a construit des églises "russes".

L'église orthodoxe St Nicholas

58°18'10.65"N 134°24'32.70"W

58°18'13.02"N 134°24'33.27"W

Cette église a été construite en 1894, mais pas par des russes : elle l'a été par des Tlingit (les habitants autochtones de l'archipel qui voyaient d'un mauvais œil l'arrivée massive d'européens) et par des Serbes.

https://en.wikipedia.org

Lorsque les Etats-Unis ont mis la main sur l'Alaska en 1867, ils ont également mis la main sur les îles aléoutiennes, gigantesque archipel de 2000 kilomètres de long et regroupant 300 îles volcaniques.

Péninsule du Kamtchatka et Sibérie à gauche, Alaska à droite


L'île Unalaska, à 1260 km au sud-ouest d'Anchorage... et 1234 km de la côte russe la plus proche. Les trappeurs russes ont mis le pied sur l'île en 1759. L'île était alors peuplée d'environ 1000 Aléoutes.

53°37'53.61"N 166°59'59.45"W


L'église de la Sainte-Ascension, bâtie en 1896, à l'emplacement d'une précédente église orthodoxe de 1826.

53°52'32.12"N 166°32'12.45"W

53°52'30.14"N 166°32'15.77"W

Pour info, le port local est le plus grand port des États-Unis par quantité pêchée !

Une belle journée pour aller à la pêche. Brrrr....

53°52'09.85"N 166°33'14.27"W

Petite virée à Anchorage.


La ville n'a été bâtie qu'à partir de 1914, donc longtemps après le rachat de l'Alaska. Mais comme dit plus haut, les russes n'ont pas laissé beaucoup de traces en Alaska... mais ils ont légué une religion.


L'église Saint Tikhon de Moscou

61°04'54.40"N 149°49'23.19"W

61°04'53.76"N 149°49'24.81"W

L'intérieur vaut le coup d’œil !

61°04'53.94"N 149°49'25.70"W


La cathédrale Saint Innocent

61°13'05.04"N 149°45'21.59"W

Eklutna est un village indien Dena’ina située à une quarantaine de kilomètres au nord-est d'Anchorage.



Dans ce village, deux cultures se sont télescopées il y a deux siècles. Et ce que je trouve très étrange, c'est que, malgré les exactions dont les indiens ont été les victimes, il y a finalement eu un rapprochement avec les russes (peut-être pas tous les russes, les missionnaires en tous cas).

L'ancienne église, construite entre 1845 et 1870

61°27'38.08"N 149°21'42.43"W


61°27'39.61"N 149°21'42.26"W


La nouvelle église, bâtie en 1962

61°27'38.87"N 149°21'39.83"W

61°27'37.84"N 149°21'40.35"W


A côté de ces deux églises, le cimetière indien. Il renferme des tombes surmontées de petites constructions en bois multicolores appelées maisons des esprits. Les croyances religieuses traditionnelles des Dena’ina soutiennent que le monde est rempli d'esprits, humains et animaux, qui pourraient être appelés par des chamans pour guérir les malades ou assurer le succès d'une expédition de chasse. Avant l'arrivée des missionnaires, les morts étaient incinérés. Ces tombes très particulières sont donc un aspect du rapprochement entre ces deux civilisations, en plus de la conversion au christianisme orthodoxe de Russie.

61°27'40.75"N 149°21'42.87"W


61°27'39.37"N 149°21'41.99"W

Nikolaevsk est un village qui dépasse de peu les 300 habitants et qui se situe dans la péninsule de Kenai.

59°48'39.24"N 151°36'18.76"W



Le village tient son nom de Saint Nicolas, patron de l'église locale.

Si le site a été occupé par des trappeurs russes dès la fin du 18e siècle, les "russes" actuels n'ont rien à voir avec la colonisation russe de l'Alaska. Il s'agit en fait d'orthodoxes vieux-croyants, arrivés à partir de 1968. Leurs ancêtres ont fui la Russie suite à la révolution de 1917 et se sont installés en Oregon.

Les vieux-croyants sont un ensemble de groupes qui se sont séparés de l'Église orthodoxe russe par leur refus des réformes introduites par le patriarche Nikon en 1666-1667. Et dans la péninsule de Kenai, ce sont des vieux-croyants de la confession des Chapelles (qui elle même s'est divisée...).

L'église Saint Nicholas, 59°48'39.47"N 151°36'18.88"W




Depuis le passage de la Google Car, une deuxième chapelle a été construite.

www.yelp.com


https://www.facebook.com/churchofstnicholas/


https://www.facebook.com/churchofstnicholas/


Le cimetière local

https://apnews.com


Une maison au look d'isba, 59°48'36.49"N 151°36'40.25"W




Le Samovar Café, 59°48'54.17"N 151°36'42.22"W

https://apnews.com


Un beau reportage photo à découvrir === >> https://weirdrussia.com/2016/02/04/alaskas-old-believers/

winnie a écrit:

En 1812, la Compagnie russe d'Amérique fonde Fort Ross dans le nord de la Californie, à 80 kilomètres au nord de San Francisco.

Retour en Californie. Le passage des russes dans la région a laissé une trace dans la toponymie.

Ainsi, pas bien loin de Fort Ross, on trouve une rivière Russe (Russian river) et une route de Moscou (Moscow Road) !

38°30'00.59"N 122°59'38.46"W

38°27'58.80"N 123°02'07.71"W

38°30'06.60"N 122°59'49.65"W

38°30'07.31"N 122°59'50.99"W


Et lorsque l'on traverse cette rivière, on va direct à Sébastopol (en Crimée, zone annexée par le petit Staline du XXIe siècle...)

38°30'08.60"N 122°59'44.39"W


La route de Moscou longe la Russian River. Et elle rencontre la route du congélateur (Freezeout road) !  Ah bon ? Il gèle, à Moscou ?

38°27'15.58"N 123°02'55.49"W