Bonjour,
Beaucoup d’entre vous racontent leurs souvenirs le plus souvent négatif concernant cet ancien foyer. Personnellement, si je devais remonter le temps de 1978 à 1979, j’aurai préféré y retourner plutôt que d’être confié sans mon consentement dans une famille d’accueil de tyran à Guise. Effectivement, les bâtiments étaient vieillots, pas très bien entretenu, un vieux site coupé entre le foyer et l’hospice, y n’empêche, je garde que de bon souvenir. Je me souviens de 2 personnes, même 4 décennies plus tard. Le premier était un un vieux monsieur, patient de l’hospice. Chaque jour, il venait distribuer des paquets de bombons aux orphelins et enfants placés par décision de la direction de la DDASS de Laon.
Le second personnage était le directeur, qui s’appelait Monsieur Hanquet ( pardon si j’écris mal son nom ). Un homme assez corpulent qui était sympa mais quand on faisait une grosse connerie, on passait un mauvais quart d’heure. Je vous rassure, on en rigolait à peine sorti de son bureau.
Je me souviens des journées à jouer avec des pneus de tout genre, voiture, tracteur…à grimper sur les pommiers rempli de guêpes. Je me souviens les petites bagarres entre nous quand les éducateurs devaient choisir qui devait ramener les chariots de nourritures au centre hospitalier, avec pour récompense une barre de chocolat que l’on nous distribuait pour le goûter.
C’était comme une aventure ce long tunnel du sous sol. Il fallait parcourir au moins 1 km et ça puait les égouts
et il ne fallait pas rater l’interrupteur car la lumière pouvait s’éteindre sans que l’on sache pourquoi. On aimait se faire peur, on se prenait pour des conquistadors, des durs, des vrais.
Je me souviens aussi des 2 réfectoires, 1 à l’aile gauche pour le secteur des plus jeunes et l’autre aile droite, pour les plus grands. Les ados demeuraient au dessus de nous, dans le grenier transformait en petites chambres. Dans ce réfectoire, on regardait la télé ou l’on ne ratait pas un seul épisode de Goldorak et Maya l’abeille pour les filles dans l’émission Recré A2. Je me souviens aussi du grand dortoir avec ses petites veilleuses aux murs. La nuit, j’aimais entendre au loin les trains passaient, le craquement du vieux sol en plancher quand l’éducatrice faisait sa ronde. Je m’endormais entre la plainte du vent et le bruissement de la pluie qui tombait sur les stores en fer blanc.
Je pourrais vous décrire d’avantage sur ce foyer, j’ai encore dans ma mémoire les odeurs mélangées de savons de lait et de mangue , de produit lavande anti poux et de vieux bois.
Je sais bien que l’on a tendance à romancer l’époque d’avant mais pour ce qui me concerne, en quittant définitivement la grande barrière de la sortie, gardait par un poste de garde, je n’ai pas, jusqu’à ce jour, gardé en moi une sorte de traumatisme.
Si quelqu’un peut me faire parvenir d’autres photos de ce foyer, je suis preneur.
Merci de m’avoir lu et pardon pour les fautes.