Les décors du Château de Bussy-Rabutin

Les décors du château de Bussy-Rabutin ont indirectement pour origine... une orgie : à Pâques 1659, le comte Roger de Bussy-Rabutin participe à une orgie au château de Roissy où il médit la cour de Versailles. Le jeune roi Louix XIV en est informé et le condamne à l'exil dans son château. L'année suivante, il écrit un pamphlet satirique et calomnieux au détriment de la cour - Histoire amoureuse des Gaules - pour amuser sa maîtresse et ses amis. Le texte devait rester secret mais il fut copié et édité en 1665 à Liège (qui était alors une Principauté et qui ne faisait donc pas partie du royaume de France). Louix XIV le fait arrêter la même année et embastillé. Il en sort 13 mois plus tard pour raison de santé et exilé à vie dans son château. La sanction ne sera levée qu'en 1683 mais son séjour à Versailles lui confirmera qu'il est mieux en province où il restera jusqu'à sa mort.
Ainsi, Roger de Bussy-Rabutin a passé près de 30 ans de se vie dans son château, ce qui lui a laissé beaucoup de temps pour l'agrandir et le décorer. Pour cela, il fit venir des artistes de Versailles dont il avait vu le travail avant son exil. 

Au départ d'une base du 16ème siècle, le château a été agrandi de 1643 à 1693. Les jardins seraient contemporain - ils sont parfois attribués à André le Nôtre - et ont été restauré au 18ème siècle.
Parmi les décors intérieurs, on peut citer: La galerie des rois; l'antichambre des hommes de guerre (alignant 65 portraits de grands capitaines de la cour - Roger de Bussy-Rabutin était lieutenant-général des armées avant d'être déchu); la chambre de Bussy (et ses 25 portraits de dames de la cour); le salon de la tour dorée et la salle des devises (où les lambris peints superposent des vues de châteaux royaux et des aphorismes rappelant sa situation de déchu).

Les décors de Bussy-Rabutin sont remarquables par le nombre de pièces avec leur décor du 18ème siècle qui nous sont parvenues. Le fait d'avoir conservé une bonne partie des intérieurs au sein d'un château bien conservé et toujours accompagné de ses jardins ne s'observe que dans quelques autres châteaux en France.
Les décors du cabinet de la tour doré sortent du lot par leur qualité d'exécution et leur état de conservation.

La protection dont jouissent ces décors manque totalement de clarté: on peut supposer que l'intérieur fait partie du classement comme Monument Historique en 1862 et au même titre en 2005... à l'exception explicite de l'ensemble du décor peint de la tour doré classé au titre immeuble en 1921.

Le cabinet de la tour doré dans la tour Ouest:


( Source )

La salle des devises, avec des scènes allégoriques accompagnées de devises en latin sont surmonté de châteaux royaux, le tout sous le regard du maître des lieux: 


( Source )

Les décors se trouvent au château de Bussy-Rabutin à Bussy-le-Grand: 


( 47°33'37.21" N 4°31'32.67" E )

Sarcophage de Santa Chrodoara

En 1977, des fouilles sont enfin réalisées à l'intérieur de la collégiale d'Amay, les archéologues locaux attendaient cela depuis le début du siècle et la découverte sous la place d'une villa gallo-romaine se prolongeant sous l'édifice. En cherchant les traces des édifices antérieurs, les archéologues découvrent fortuitement un sarcophage mérovingien. Mais dés sa découverte et le dégagement de l'inscription "SCA CHRODOARA", le sarcophage se révèle exceptionnel pour ses décors en bas relief. Sans surprise, il est vide: les ossements qu'il contenait ont été transféré dans deux châsses successive au 12ème et 13ème siècle (la seconde est toujours conservée dans la collégiale aujourd'hui). Vu qui il a contenu (voir ci-dessous), il est compréhensible qu'il aie été enseveli intact.

Le sarcophage mesure 184cm de long, 57cm de large et 71cm de haut. Il est en pierre de Saint-Dizier. Il a été replacé vers 730 après J-C. 

La découverte de ce sarcophage est exceptionnelle pour deux raisons:
Premièrement, d'un point de vue artistique, la représentation de Chrodoara sur le couvercle est la plus grande (et la plus qualitative) représentation humaine de l'art mérovingien au Nord des Alpes (on peut seulement la comparer aux larrons du Musée de Cluny; la pierre tombale de Nederdollendorf; et le christ du chancel de Metz).
Deuxièmement, d'un point de vue historique, la découverte du sarcophage vide et de particulièrement son inscription ont permit de confirmer que Chrodoara et Saint Ode sont la même personne. Les fragments d'os retrouvés dans le sarcophage appartiennent à la même personne que les ossement conservé dans la châsse - ceux d'une femme franc. On possède donc à Amay deux objets de dévotion exceptionnels d'une même personne dont les ossements sont toujours conservé dans le lieu qu'elle à fondé au 6ème siècle.

Le sarcophage a été l'un des 8 premiers "Trésor de la Communauté Française" a être classé en 2010 (deux an après la création de la loi pour classer les biens mobiliers).


( Source )


( Source )

Le sarcophage est exposé à l'emplacement de sa découverte, sous une vitre, dans le chœur de la Collégiale Saint-Ode-et-Saint-Georges d'Amay:


( 50°32'53.96" N 5°19'09.20" E )

Merci Okapi, on te suit pas à pas...

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Roseraie du Val-de-Marne

En 1894, Jules Gravereaux, après avoir fait fortune dans l'affaire de ses anciens patrons - Monsieur et Madame Boucicaut, créateurs du Bon Marché - et pour occuper sa retraite commencée en 1888 (à l'âge de 44ans!), se lance dans une collection de rose. En 1899, avec déjà 1600 espèces et variétés, il fait appel à l'architecte-paysagiste Edouard André pour créer un jardin où les exposer. Destiné à une seule fleur, il crée du même coup un nouveau style de jardin promis à un bel avenir: la roseraie.
En 1910, Jules réalise son rêve: réunir toutes les formes du genre Rosa, soit 8000 type. Son fils va alors dessiner le plan de la roseraie (mais son rôle n'est pas clair malgré les différentes sources qui le citent). La roseraie se compose de multiples parties et mise en scènes, ponctuées de fabriques et autres construction ou éléments porteurs de rose.
Malgré les modifications qui ont eu lieu depuis lors (et la perte de certaines constructions d'origine), les consécrations pleuvent ces 30 dernières années: Reconnue conservatoire national de la rose ancienne en 1991, inscrit Monument Historique en 2005, et labellisé jardin remarquable en 2011.

La "Roseraie de Haÿ", devenu "Roseraie du Val-de-Marne" après son rachat par le département, n'était pas à proprement parlé la première roseraie: le roi Childéric ou Joséphine de Beauharnais en possédait déjà une collection. Mais elle fut le premier jardin totalement dédié aux roses. Exposant les fleurs dans des parterres géométriques entourés de buis, elle sert d'étalon à ce qu'on appelle la "roseraie classique".
Avec 11000 rosiers et 2900 espères et variétés de roses, c'est la plus grande collection de France. L'institution a un rôle d'inventaire des espèces anciennes (avant 1945).
Précisons que la réputation du jardin fut telle telle que la commune de "L'Haÿ" fut renommée "L'Haÿ-des-Roses" en 1914 par décret présidentiel (le président Poincarré était ami de Jules Gravereaux et un grand habitué de la roseraie) pour mettre fin à la confusion avec la commune de Lagny à l'Est de Paris.

Je vous renvoie vers le site internet de la roseraie ICI.


( Source )



La roseraie du Val-de-Marne se trouve à Haÿ-les-Roses:


( 48°46'34.16" N 2°20'05.39" E )

Les portraits des Deurbroucq

On ne sait pourquoi les nantais Dominique et Marguerite Deurbroucq sont allés sollicités Pierre-Bernard Morlot à Dijon pour peintre leurs portrais. Toujours est-il qu'en cette année 1753 - année de leurs 10 ans de mariage - ils sont à l'apogée de leur carrière commerciale avec les îles. Ces deux tableaux vont être la démonstration de leur réussite et de la nature de leurs activités:

- Dominique Deurbroucq, armateur, est représenté attablé au travail dans un décor rouge. Sur la table, une tabatière ouverte fait référence à ses affaires commerciales - il s'agit bien d'un clin d'oeil vu qu'aucun ustensile visible ne permet sa consommation; une des lettre dissimule aussi la signature du peintre. Au second plan, derrière un esclave, une imposante bibliothèque conserve des ouvrages aux noms évocateurs: "Histoire de la mer", "Dictionnaire d'économie" et Dictionnaire du Commerce".

- Marguerite Deurbroucq est représentée assise, habillée d'une robe fleurie à la dominante blanche (tout comme la tenue de son esclave). Elle tient à la main une boisson qui peut être du café ou du chocolat chaud. Au seconde plan, l'esclave lui apporte du sucre. Sur le dossier de son siège, un gris du Gabon fait référence à l'Afrique équatorial.

On ne connait pas l'identité des deux esclaves, mais leur présence traduit une réalité: bien qu'ils leur soient interdit de venir plus de trois ans en France, et uniquement pour une éducation religieuse ou l'apprentissage d'un métier, de nombreuses familles aisé en possédaient comme domestiques largement au delà de ce délais.

La paire de tableau nous offre une fenêtre remarquable, et apparemment sans équivalent, sur le mode de vie de la bourgeoisie nantaise du XVIIIème siècle. Elle nous permet surtout de voir une autre réalité de l'esclavage à cette époque.
Pour le reste, la paire de tableaux semble la plus remarquable dans l'œuvre du peintre par la quantité d'information qu'elle transmet.

Je vous renvoie vers le site du musée parlant des deux tableaux ICI.

 
(Source et Source)

Les portraits des Deurbroucq sont exposés dans le Château des Ducs de Bretagne/Musée de l'Histoire de Nantes:


( 47°12'57.14" N 1°32'59.31" W )

Châsse de Saint-Étienne de Muret d'Ambazac

En 1790, la châsse de Saint-Étienne de Muret arrive à Ambazac. Elle provient de l'Abbaye de Grandmont où elle trônait (avec six autres châsses aujourd'hui toutes disparues) sur le maître-autel. Si l'ordre de Grandmont a été dissous en 1772, le dernier abbé obtient de pouvoir y demeurer jusqu'à sa mort en 1787. L'évêque de Limoges s'empare de l'abbaye et distribue ou vend ses reliques. L'arrivée de la Châsse à Ambazac n'est donc pas vraiment dû à la Révolution française comme on peut le lire sur de nombreux sites.
Pour l'anecdote, la châsse a été volée en 1907. Le vol de trop vu qu'il permettra d'arrêter ses auteurs et de donner un heureux dénouement à une série de vol dans des églises et des musées limousins commis les deux dernières années (l'histoire est à retrouver ICI).

La châsse, datée entre 1180 et 1200, mesure 63cm de haut, 73.5cm de large et 26cm de profondeur. Elle est en cuivre doré couvert d'émail, de cristal de roche, perle et autres pierres semi-précieuses à dominante bleu typique du style limousin. Sa forme reprend le volume traditionnel des châsses - un rectangle sous deux bâtières, à l'image des nefs des églises - mais augmenté de nombreux éléments: 6 pignons semblables à ceux de transepts, un faitage ajouré et surmonté d'un oiseau en cuivre.

On estime à environ 700 le nombre de châsses romanes produite dans le Limouzin conservées. Celle d'Ambazac sort du lot par sa dimension et par la complexité de sa forme: la plupart des châsses limousines se limitent le plus souvent à la forme très simple de rectangle surmonté de deux bâtières. La présence simultanée de 6 pignons de "transepts" et de sculptures dont l'oiseau en ronde-bosse - les éléments sommitaux sont courants mais il s'agit plutôt de sphères ou de croix - semble être sans équivalent.

Elle est classée Monument Historique à titre d'objet depuis le 20 juin 1891.


( Source )


( Source )

Détail de l'oiseau de cuivre:


( Source )

La châsse se trouve dans l'église Saint-Antoine d'Ambazac:


( 45°57'29.25" N 1°24'03.21" E )

Le tympan de Cabestany

Dans les années 1930, un tympan roman attire l'attention lors de l'agrandissement de l'église Notre-Dame-des-Anges de Cabestany. Toujours est-il que durant cette décennie et la suivante, le tympan va permettre d'établir les caractéristiques du "Maître de Cabestany". Au total, ce sont 121 sculptures qui lui sont attribués ou à son atelier, réparties dans trois pays: la France - particulièrement l'Aude -, l'Espagne et l'Italie. Il a été daté de la seconde moitié du XIIème siècle, voir du dernier quart du XIIème siècle.

Le tympan est le vestige d'un portail roman disparu, il aligne trois scènes relatives à la vierge, avec de gauche à droite (je précise que je n'ai trouvé aucune confirmation que c'est bien ça): le christ ressuscité apparaissant à la vierge; le christ bénissant entouré de la vierge et d'un ange(?) tenant la ceinture miraculeuse de la vierge; et l'Assomption de la vierge. Fait remarquable, la face inférieure est aussi sculptée et représente plusieurs monstres. Toute la surface était donc densément sculptée et les personnages présentent des caractéristiques reconnaissables: visages triangulaires, yeux en amandes, mains démesures aux doigts longs, vêtements richement drapés,... 

La découverte du tympan a eu une valeur d'étalon en permettant d'attribuer une série de sculptures à un même sculpteur qui prit alors le nom de "Maître de Cabestany". Le tympan est aussi d'une grande qualité et d'un bon état de conservation.
Il a été classé Monument Historique à titre d'objet depuis le 15 novembre 1948.


( Source )

Le tympan est exposé dans l'église Notre-Dame-des-anges de Cabestany:


( 41°40'41.99" N 2°56'15.08" E )

Premier appareil photo du monde

À partir de 1816, Nicéphore Niépce s'intéresse à l'héliographie (un procédé photographique cherchant à fixer une image grâce à la lumière, un procédé très proche de la photographie donc). Ses recherches permettent une décennie plus tard, en 1827, de parvenir à figer une image depuis sa résidence de Saint-Loup-de-Varennes: c'est le fameux Point de vue de Gras. Mais si la fameuse première photo de l'histoire se trouve aujourd'hui à l'université du Texas à Austin après sa vente en 1963, elle aurait été impossible à prendre sans le premier appareil photo de l'histoire, une chambre noire que Nicéphore Niépce utilise à ce moment là (il en utilisé plusieurs). 

La chambre noire est une boite en bois d'une trentaine de centimètre pourvu d'une ouverture ronde, à l'intérieur de laquelle coulisse une seconde partie en bois pourvue de deux ouvertures plus petites qui servaient probablement à introduire des gaz facilitant la réaction chimique.

Cette chambre de noir semble être celle dans laquelle a été prise la première photo du monde (présentée comme telle en tout cas). Il est donc le premier appareil photo du monde et a ouvert la porte à une évolution technologique toujours en cours...


( Source )

La chambre noir est exposée au Musée Nicéphore Niépce à Châlon-sur-Saône:


( 46°46'48.18" N 4°51'20.41" E )

Les vitraux de René Dürrbach de la Basilique Notre-Dame-d'Espérance de Charleville-Mézières

Détruit par les bombardements en 1944, on demande au peintre René Dürrbach de réaliser les nouveaux vitraux de la Basilique Notre-Dame-d'Espérance de Charleville-Mézières. Il vient alors de terminer ces premiers vitraux pour l'église d'Épenoy dans le Doubs.

Son travail va s'étaler de 1954 (ou 1955 selon les sources) à 1979 et comporte 62 vitraux et 6 oculi pour une surface totale de 1000m². Les représentations sont abstraites et ont la vierge comme thème principal.

René Dürrbach considérait cet ensemble de vitraux comme son oeuvre majeur. L'ensemble est en tout cas un témoignage exceptionnel de l'art abstrait utilisé dans le vitrail par son ampleur et le fait qu'il soit d'un seul artiste.


( Source )

Vitraux représentant (abstraitement) le couronnement de la vierge:


( [url=http://www.mesvitrauxfavoris.fr/basilique charleville mezieres bas.htm]Source[/url] )

Les vitraux se trouvent dans la Basilique Notre-Dame d'Espérance de Charleville-Mézières:


( 49°45'39.27" N 4°42'57.75" E )

Les plafonds alchimiques de Plessis-Bourré

Le 26 novembre 1462, Jean Bourré - grand argentier et confident du roi Louis XI - rachète le domaine de Plessis-le-vent. Il lui donnera au passage son nom: Plessis-Bourré.
5 ans plus tard, Jean Bourré construit son château à l'emplacement du manoir existant. Le chantier va être remarquablement rapide: il ne dure que 5 ans, entre 1468 et 1473. Souvent absent, c'est son épouse Marguerite de Feschal qui va veiller au bon déroulement des travaux.

C'est durant ces travaux que sont réalisés les plafonds à caissons peints de la salle des gardes. Ils sont divisés en 6 parties, elles-mêmes divisés en 4 caissons, plus 6 représentations centrales. Mais ce qui a fait la réputation de ces plafonds, c'est que 14 des 26 caissons sont des représentations alchimiques. Les sources sérieuses (ou juste claires) manquent toutefois pour comprendre la symbolique cachée...

Les plafonds témoignent de l'intérêt pour l'alchimie a cette époque. Il semblerait d'ailleurs que ce soit la plus grande oeuvre du genre en France. Les sources restent toutefois bien hermétiques (sans mauvais jeu de mot...) sur le sujet. Au-delà de ça, les peintures sont un témoignage remarquable des décors peints intérieur de l'époque. Leur qualité d'exécution et leur état de conservations sont remarquables.

Le château est classé Monument Historique depuis le 1er juin 1931. Toutefois, les plafonds ne sont pas explicitement repris dans le classement.


( Source )

Détail d'une des 6 parties. Pour un tête à tête avec 17 caissons, c'est ICI:


( Source )

La salle des garde se trouve dans l'aile Sud du Château de Plessis-Bourré:


( 47°36'03.68" N 0°32'37.22" W )

Bonsoir,

D'or et déjà là, c'est un placement en En 1462, par Jean Bourré - grand argentier
et confident du roi Louis XI


A la découverte de nos chefs d'œuvre d'art et d'histoire... Est de l' Pur, on adore...

Merci Okapi ...

On repasse une troisième fois les Pyrénées...

Mausolée de Ramon de Cardona

Le 10 mars 1522, le vice-roi Ramon de Cardona meurt à Naples. Il est enterré sur place et sa veuve, Elisabet de Requesens i Enríquez a, commende un mausolée de style renaissance réalisé par le sculpteur génois Giovanni da Nola. Il l'exécute en marbre de Carrare entre 1522 et 1525. Finalement, la dépouille est ramenée dans son village natal de Bellpuig et le mausolée est démonté et remonté dans la ville espagnole.

Le mausolée prend la forme d'un arc de triomphe: sur la base, est représenté une scène de la bataille navale de Mers-el-Békir en 1505 (remporté par Cardona contre les berbères); l'arc - arborant des représentations de la paix, de la gloire et de la renommée, plus quelques termes - abrite la représentation de Ramon de Cardona allongé sur son tombeau; et le couronnement représentant une vierge à l'enfant soutenue par deux anges.

Par son histoire atypique, ce tombeau exceptionnel s'est retrouvé s'est retrouvé en Espagne où il est considéré comme le plus grand chef d'oeuvre de la Renaissance italienne du pays. Il est a été déclaré bien culturel d'intérêt national de Catalogne (alors que l'église qui le renferme est seulement déclarée bien d'intérêt local).


( Source )

Détail de l'allégorie de la paix montrant la richesse des détails du tombeau:


( Source )

Le mausolée se trouve sur le mur de Nord de la nef de l'église Sant Nicolau de Bellpuig:


( 41°37'31.46" N 1°00'41.77" E )

Le cèdre de l'Atlas pleureur de l'Arboretum de la Vallée-aux-Loups

L'Arboretum de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry est le fruit d'une longue évolution depuis l'aménagement d'un parc à l'anglaise au XVIIIème siècle. Et c'est au cours d'un des nombreux ajouts d'arbres qui ont jalonné son histoire qu'est planter un cèdre de l'Atlas à proximité d'une des pièces d'eau (vraisemblablement durant la décennie 1870 mais les sources ne sont pas claires à ce sujet).
Mais le jeune conifère s'avère posséder une particularité unique: il est pleureur. Il s'agit d'une mutation génétique apparue par hasard mais qui reste à ce jour toujours unique sur un cèdre de l'Atlas. L'arboretum est racheté en 1890 par Gustave Roux qui en fait la vitrine de la pépinière familiale. Ce dernier s'empresse de faire des boutures du cèdre (car ses graines donnent des individus normaux) et étant donné son succès, on en retrouve aujourd'hui dans les jardins d'ornement de toute l'Europe.
L'arbre s'étale aujourd'hui sur 680m² mais son port le rend particulièrement vulnérable au vent et à la neige. La structure qui le soutient à été renouvelé en 2011 par des colonnes en réside de l'artiste Francis Ballu.

Ce cèdre de l'Atlas, l'unique Cedrus atlantica 'Glauca Pendula' vu qu'il est impossible de le reproduire, est donc le point commun de tous les autres individus présents dans le monde. De fait, il est aussi le plus vieux du monde.

Il a obtenu le label « arbre remarquable de France » délivré par l'association A.R.B.R.E.S. en 2001 (tout comme un rarissime chêne à feuilles de Myrsine du même parc).


( Source )


( Source )

Le cèdre de l'Atlas pleureur se trouve dans l'Arboretum de la Vallée-aux-Loups:


( 48°46'16.16" N 2°16'16.05" E )

Colonne du zodiaque de Souvigny

On ne sait absolument rien des origines de ce pilier sculpté, tout au plus qu'il a été retrouvé dans les ruines de l'Abbaye saccagée durant la Révolution. On peut aussi extrapoler qu'il faisait partie d'une colonne plus grande (de 3m80) dont la fonction n'est pas connue. Il est habituellement daté de la seconde moitié du XIIème siècle.

Les faces de cette colonne octogonale alterne entre motifs décoratifs répétitifs et superpositions de représentations surmontées d'un bandeau de texte. Chacune de ces quatre faces représentent l'univers ou macrocosme: le temps, symbolisé par les mois de l'année et les signes du zodiaque; et l'espace, représenté par des créatures fantastiques et les peuples étranges de la terre (des créatures anthropomorphes fantastiques). 

Si cette vision du monde est connue par des textes - l'ordre des représentations est d'ailleurs identique a celle qu'utilise Isidore de Séville (560-636) dans son livre "l'Etymologie" -, sa représentation en sculpture semble être un cas tout à fait unique au monde. De plus, un programme aussi riche sur une colonne est unique en France. La qualité d'exécution est aussi remarquable. 

Vous en apprendrez plus sur la colonne ICI.

La face des mois de l'année avec, de haut en bas, le mois de décembre (repas de Noël) jusqu'au mois de juillet (les récoltes):


( Source )

La face des animaux fantastique:


( Source )

Les signes du zodiaque:


( Source )

La Colonne se trouve au Musée et jardin de Souvigny:


( 46°32'03.15" N 3°11'35.15" E )

Intérieur aux aubergines de Matisse

Durant un séjour à Collioure en 1911, Henri Matisse peint 4 tableaux d'une série que l'on appellera "Intérieurs symphonique": Intérieur aux aubergines (Musée des Beaux-Arts de Grenoble); L'Atelier rose (Musée Pouchkine à Moscou), La Famille du peintre (Musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg) et L'Atelier rouge (Museum of Modern Art à New York). Ils marquent un tournant dans son oeuvre: il cherche alors à produire une peinture décorative mais qui se sépare des conventions de représentation dont la perspective. 

Et en effet, ce tableau de 212cm de haut et 246 de large ne révèle pas immédiatement sa profondeur. L'utilisation du même motif pour les murs et le sol ainsi que l'accumulation d'éléments sans ombre perturbe la lecture en perspective habituelle. Il faut du temps pour reconnaître cet intérieur avec une table sur laquelle sont posé trois aubergines, devant un paravent et un miroir, avec une porte et une fenêtre ouverte sur le mur du fond.

C'est Guy Toasatto qui semble être le premier à parler de cette oeuvre comme étant le "l'œuvre la plus importante de [Matisse] conservée en France" en 2003. Bien qu'il était alors directeur du musée, cette aphorisme n'est pas uniquement porté par le chauvinisme: la série des "Intérieurs symphoniques" marque la fin de la figuration classique dans l'oeuvre de Matisse et est la seule conservée de cette période en France.

L'oeuvre est à retrouver sur le site du musée ICI.


( Source )

La peinture se trouve au Musée des Beaux-Arts de Grenoble:


( 45°11'41.53" N 5°43'56.59" E )