La future plateforme nationale de recherche sur le stockage de l'énergie Amiens Somme 49°53'54.83''N 2°18'01.40''E
Le bâtiment de 5 500 m 2 et d'un coût de 22 millions d'euros, sortira de terre à la fac de sciences à Saint-Leu. (Crédit architectes Nickl & Partner)
Une plateforme nationale de recherche sur le stockage de l'énergie ouvrira début 2016 à Amiens. Son but : concevoir une batterie compétitive sur un marché mondial déjà disputé.
Plus autonome, plus légère, plus sûre... Et si la batterie du futur, celle qui révolutionnera l'automobile et ensuite les mobiles et autres appareils électriques, prenait naissance à Amiens ? C'est là toute l'ambition portée par le « Hub ». Plateforme de recherche
« à dimension européenne, voire mondiale », dixit Michel Brazier, le président de l'Université de Picardie, ce centre prendra la forme, début 2016, d'un « QG » à la fac de sciences d'Amiens Saint-Leu.
Dévoilé jeudi, ce bâtiment rassemblera 150 chercheurs. Les premiers à investir les lieux seront les quatre-vingts Amiénois du labo LRCS sur la chimie des solides, chef de file. Fondé en 1968, cette unité CNRS (la première à l'UPJV) a vu sa notoriété propulsée par le professeur Jean-Marie Tarascon mobilisé depuis plusieurs années sur le projet. Référence mondiale et père de la batterie Lithium-ions, il chapeaute un réseau de labos (RS2E) pour qui le Hub est dédié.
Les travaux de 22 millions d'euros (15 millions de la Région) débuteront au printemps. Le bâtiment de 5 500 m² disposera de plateformes de pré-transfert pour les industriels associés. Une première. Économes en énergie (bien sûr), les espaces se distribueront autour d'un atrium central. Les labos seront placés au nord, pour limiter les apports de chaleur nuisibles aux expériences. L'enveloppe extérieure se voudra à la fois transparente et opaque pour protéger les découvertes.
« Le but ne sera pas de répéter l'histoire, mais de préparer le coup d'après », explique Mathieu Morcrette, le directeur du LRCS. À savoir : la batterie verte de troisième génération, à partir de composants biosourcés, capable de surpasser l'autonomie actuelle des voitures limitée à 180 km. Mais jusqu'à combien ? Et dans quel délai ?
« Ne survendons pas une batterie à 800 km. Des verrous existent. On va se donner les moyens de les faire sauter », reste-t-il prudent.
En dépit d'un chiffrage flou (entre 6 et 45 milliards d'euros en 2020), la compétition fait déjà rage sur ce marché. Les Américains viennent d'investir 95 millions de dollars dans leur propre « hub ». Le constructeur Volvo travaille sur le stockage d'énergie dans des pièces de carrosserie composées de nanomatériau. Le groupe Bolloré investit 1,7 milliard d'euros pour développer en Bretagne sa nouvelle ligne de production de batteries (à base de lithium métal polymère alternative au lithium-ion dominant) et ses Autolib (comme à Paris).
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