Saint-Maurice-Colombier 47°26'29.42''N 6°38'40.08''E
Doubs : une partie de la famille quitte la maison à cause des insectes
À Saint-Maurice-Colombier, une partie de la famille Noël a dû quitter la maison où se pressent des millions d’insectes.
Un matin, il s’est levé. Et ils étaient là. Par milliers, millions même. Formant un tapis de plusieurs centimètres au bas d’un des murs de sa maison de Saint-Maurice-Colombier.
Des moustiques, par grappes, morts pour certains, encore vivants pour d’autres, mais guère vaillants. Tel un jour sans fin, voilà une semaine que Philippe Noël découvre pareil spectacle au réveil. « J’ai beau tout enlever, sur les rebords de fenêtre, sur le toit, il y en a toujours autant ». À tel point d’inquiéter fortement le jeune père de famille.
« Franchement, ça fait peur ». Et cela devient invivable. Son épouse, allergique aux piqûres d’insectes, par deux fois hospitalisées par le passé, et ses deux filles de 18 mois et de 3 ans ont trouvé refuge ailleurs. Car, ici, dès 19 h, il faut tout fermer. Se barricader. « Et encore, il y en a toujours des dizaines qui entrent dans la maison », les dizaines de cadavres en bord de fenêtre venant illustrer le propos.
« J’ai appelé les pompiers, qui ne peuvent rien faire, un laboratoire qui m’a dépêché un spécialiste, lequel m’a vendu un insecticide, ça n’a eu aucun effet »
Profiter du jardin en soirée est devenu impossible. Tout comme sa vie. « J’ai appelé les pompiers, qui ne peuvent rien faire, un laboratoire qui m’a dépêché un spécialiste, lequel m’a vendu un insecticide, mais la bombe est presque vide et, surtout, ça n’a eu aucun effet ».
Un phénomène d’autant plus surprenant que le culicidae s’avère être un insecte dépourvu de tout instinct grégaire, mué un individualisme forcené. Et dont la durée de vie est certes limitée, de quelques jours à plusieurs semaines, mais qui n’a pas pour habitude de mourir de la sorte.
Mais est-ce pour autant des moustiques ? Les photos de quelques spécimens transmises hier par nos soins à Anna-Bella Failloux, chercheuse, spécialiste du moustique à l’institut Pasteur, tendraient à démontrer que non. Motif : l’absence de trompe, caractéristique de l’insecte.
N’en demeure pas moins que la pluviométrie de ces derniers mois contribue à favoriser leur prolifération. Les conditions seraient favorables à la multiplication dans le Doubs selon le site Vigilance Moustique, qui classe le département en jaune. Mais en orange, caractérisant des « foyers de piqûres signalés », le Territoire de Belfort tout proche.
À Saint-Maurice-Colombier, Philippe Noël, qui ne trouve aucun de ses voisins subissant pareil phénomène, vit incontestablement dans la crainte. Espérant que demain sera un autre jour…
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