Avant de se poser (eh oui, toutes les bonnes choses ont une fin), on profite de l'altitude pour voir ce qu'il se passe au-delà de l'horizon.

Problème : en montant, on a atteint des couches humides, brumeuses. On a donc perdu en visibilité.

Mais l'altitude permet de voir, à l'aplomb de Forcalquier, les montagnes des Alpes que l'on ne peut pas voir depuis le sol, du fait de la barrière créée par la Montagne de Lure.

La Montagne de Lure (1826 mètres) est la première vraie montagne que l'on voit en arrivant de Marseille en direction des Alpes.

Vision assez classique, avec son chapeau de neige (il y a une station de ski de 4 remontées)


Là, on est déjà bien plus haut, et on entrevoit les montagnes du Dévoluy


Le Dévoluy


Quand l'air est sec (les lendemains de mistral, par exemple), on y voit bien mieux et bien plus loin. On peut voir la Méditerranée (80 km), l'Etang de Berre (70 km), le gapençais, le pays dignois, le massif de la Sainte Baume et celui de la Sainte Victoire... et évidemment le Mont Ventoux (qu'on a vu un plus haut avec une photo de Banon)

déjà la fin du voyage Winnie

tu devais avoir froid là-haut tout de même ! :froid:

eiffel65 a écrit:

tu devais avoir froid là-haut tout de même ! :froid:

Quand on est dans la nacelle, on se trouve au maximum à deux mètres du brûleur. Il fait donc plutôt chaud sur le haut du corps. Le seul souci, ce sont les pieds. Avec des chaussures un peu chaudes, pour une heure de vol, le froid est supportable.

Bon, il va bien falloir se poser.

On se met à descendre, et le pilote est aux aguets. Il faut réussir à se poser en évitant les piscines et les toits ( ), tout en prévenant l'équipe au sol de l'endroit où on risque d'atterrir. Quand je dis ça, ça à l'air simple, mais le coin n'est pas plat, et les routes se transforment vite en chemins biscornus. D'où l'utilisation de 4 x 4 par l'équipe au sol.

On descend donc, et on se retrouve à moins de 10 mètres du sol dans un vallon. Et là, du fait des phénomènes aéronautiques, on change littéralement de direction (avec un angle proche des 90° !), et on se met à remonter doucement le vallon.

"Si tout va bien, on pourra se poser sur un pré au-dessus. Sinon, on se posera sur un chemin".

Entre ces deux options, espacées dans l'espace de 500 mètres, la différence est notable pour l'équipe au sol (de l'ordre de 5 kilomètres).

Remontant tranquillement le vallon, on arrive sur les Mourres, fond marin d'il y a 25 millions d'années, style récif corallien.

43°58'25.80"N 5°46'9.42"E









Les Mourres sont ces formations calcaires qui ressemblent à des visages, des personnages. Lieu de légende s'il en est !

Je crois qu'il est temps de mettre l'appareil photo dans sa housse et de cramponner , le sol semble proche !

Mac Cany a écrit:

Je crois qu'il est temps de mettre l'appareil photo dans sa housse et de cramponner , le sol semble proche !

Bien vu, Mac !

Après une pose de 2 mois, it's time to give and end to this topic. Ben oui, ça fait 2 mois qu'on est à quelques mètres du sol, il serait temps de se poser !


Le pilote, qui connait bien le terrain et l'aérologie locale, aimerait bien aller se poser sur un champ au milieu de la garrigue.

S'il réussit, on aura droit à un atterrissage tranquille, sur l'herbe. Si les dieux bas-alpins nous font une farce, on va se retrouver dans les chênes kermesse, les cades, les éboulis... c'est-à-dire tout ce qui pique, tranche, égratigne.


Là-haut, à droite, c'est là que se trouve la terre promise (au sens propre et au sens figuré)

Un coup de zoom sur cette piste d'atterrissage idéale.


Pour l'heure, on fait du rase-motte au-dessus des rochers et des arbres.



Cette-fois, on y est. On range les appareils photos, on s'installe en position de sécurité. La nacelle frotte quelques cimes. Légèrement trop à gauche, on finit par se poser à 15 mètres de l'herbe. On est coincé par un arbuste, et on attend l'équipe au sol. Le ballon reste gonflé, immobile. Par chance, il n'y a pas trop d'air. La même situation avec une bonne brise, ça doit être sportif (il y a quelques décennies, j'ai vu un reportage sur des aventuriers qui voyageaient dans la savane africaine en montgolfière : les atterrissages étaient bien secoués, la montgolfière poussée par le vent trainait la nacelle et ses occupants sur plusieurs dizaines de mètres, parmi les buissons à épines !)

OUF ,  j'ai eu peur qu'un coup de vent au dernier moment , n'est emporté Winnie !

On est donc planté en pleine garrigue.




Tel Harry Vatanen dans le Dakar, l'un des dure-à-cuire de l'équipe au sol arrive avec son 4 x 4, survole les broussailles, envoie une corde au pilote. On redécolle donc d'un mètre, et le 4 x 4 nous tire jusqu'au pré. Il n'y a plus qu'à dégonfler le ballon. Lorsqu'on est sûr que le nacelle ne risque plus de bouger, on est autorisé à sortir de la nacelle pour retrouver le plancher des vaches... qui, ma foi, ne me manquait pas tant que ça.




Une baleine bleue échouée en Haute-Provence

Dernière opération : tel le campeur au petit matin, il faut plier la tente. Et là, la toile fait quelques grammes. Le but : vider l'air et enrouler la toile.


On y est presque.

Plus tard, on s'y remettra à tous pour faire entrer la toile dans son sac (style sac à voile), puis pour soulever le sac sur la remorque. Idem pour la nacelle qu'il faut pousser sur la remorque. C'est sportif, la montgolfière, lorsqu'on se pose !

Fiche technique

1h10 de vol (pour le prix d'un heure)

Départ : 43°57'26.09"N 5°48'6.24"E, altitude 475 mètres

Arrivée : 43°58'45.58"N 5°46'48.63"E, altitude 672 mètres

Altitude maxi : 2400 mètres (1900 mètres au-dessus du sol)

Parcours
1 - Décollage
2 - Altitude maxi
3 - Le virage dans un vallon
4 - Atterrissage


Prix : donne-t-on le prix d'un cadeau ? D'autant plus que ce cadeau est un rêve... (Compter moins de 175 € en semaine)

La photo qui rend léger (floutée par mes soins, à la manière StreetView)

Photo prise par un passager tiré au sort. "Mais puisqu'on te dit que tu ne risques rien... tant que tu n'as pas touché le sol."


L'équipe
Le pilote : Philipp, sujet de sa gracieuse majesté, a vécu toute son enfance à Singapour ("Dans les petites rues de Singapour, J'ai perdu mon amour pour toujours..."). Il se faisait une joie de partir en vacances en Ecosse le surlendemain du vol. Manque de bol, les islandais ont décidé d'exporter des cendres volcaniques... Les phoques d'Ulapool, les biches du Glen Affric, les grouses de la Glencoe et les moutons qui squattent les routes nationales, ce sera pour la prochaine fois !

L'équipe au sol: Jean-Pierre et David, des bras comme mes cuisses, des cuisses comme des troncs, un talent indéniable pour piloter les tout-terrain, ils servent en outre le pétillant de Forcalquier (*) avec classe !

(*) : il s'agit du Bau Vin de Muscat frizzant


http://picasaweb.google.com/lh/photo/dZkEABdh7Ho9BZILtvg1jw

Voila , c'est la fin du voyage .
Merci à Winnie pour nous avoir fait faire un tour en ballon .

Ps : 1h10 de vol , on n'est pas un peu frustré , cela doit sembler court , on doit avoir envie de continuer , non ?

Merci winnie pour ce beau voyage en montgolfière très intéressant.

En guise de bonus, vous avez échappé à :

le camping naturiste de Limans (faudra repasser en juillet, et un peu moins haut, Monsieur le pilote !)
43°58'21.98"N 5°44'15.15"E

Bonus, la suite

Dans la série des "vous avez échappé à...", cette fois-ci je vous présente les rond-points.

Il y a celui qui est à l'est de Forcalquier, en direction du Val de Durance (là, je sens que ça vous fait une belle jambe...)
Et comme on est dans le sud, on y trouve des cyprès. Mais en général, quand il y a plus de 3 cyprès au même endroit, c'est qu'on est dans un cimetière
43°57'30.86"N 5°47'30.35"E



Et il y a le rond-point de l'ouest, en direction de la vallée d'Apt et son vivier de vi-ail-pi (voir en page 2 de ce topic).
Et comme on est dans le sud, il y a ... du gazon anglais, en hommage au pilote de la montgolfière !!! Ils auraient quand même pu fabriquer une cabane de pierres sèches, monter des restanques, ou planter des oliviers (*), des vignes, de la lavande, ou du thym et du romarin, parquer des moutons ou des sangliers, installer une secte soixante-huitarde ou néo-hindouiste... enfin quoi, quelques chose qui fasse couleur locale !
43°57'8.34"N 5°46'16.07"E


(*) il y a bien des oliviers, mais ils sont juste à côté du rond-point.

Les réponses aux questions

OWENMEANY a écrit:

As-tu pris Sisteron ou n'as-tu survolé que Forcalquier?

Comme tu as pu t'en rendre compte dans ce topic, je n'ai survolé que Forcalquier.

En allant au boulot (pour ceux qui ne sont pas encore au courant, lorsque je vais au boulot, c'est 248 km de juin à octobre et 302 km le reste de l'année lorsque les cols d'altitude sont fermés), j'ai vu des montgolfières sur le coup de 6 h 30 du matin du côté du lac de Serre-Ponçon, à côté de Gap, et pas loin du tout du massif des Écrins, et je peux dire que ça donnait franchement envie !

eiffel65 a écrit:

il a duré combien de temps ton vol en ballon ? tu as parcouru combien de kms ? t'es revenu au point de départ ou vous vous êtes posés sur un atterro différent du déco ??? t'as des photos ou vidéos de l'atterro ?)

Je crois que j'ai répondu à toutes les questions. J'ai une courte vidéo prise du sol peu après le décollage, il faut juste que je trouve l'astuce pour la scotcher ici...

Mac Cany a écrit:

Euh ..... soit je n'ai pas bien suivi , soit les photos ne sont pas dans l'ordre du vol soit vous avez réussi à revenir au point de départ , chose que je ne pensais pas possible en ballon .

Ah, ça, je ne l'ai pas encore fait ! Au boulot, fainéant !

chantale a écrit:

J'pourrais bien vous présenter mon coin de la même façon, il y a un festival de la montgolfière dans ma ville à toutes les étés...reste plus qu'à avoir le courage d'embarquer dans celle çi.

Chantale, on attend tes photos avec impatience !!!

Il va falloir se cotiser pour offrir à Winnie un autre périple moi j'dis !

En attendant ce jour prochain ( ), je vous invite à revivre ce voyage d'une heure et quelques dans votre GE, qui nous a fait voyager dans tous les sens du terme.

C'est mon petit cadeau à Winnie.
Chacun son tour.