Pour son projet de base lunaire, l’Agence spatiale européenne utiliserait des matériaux disponibles sur place plutôt que de les amener depuis la Terre. Le principe de faisabilité vient d’être démontré en laboratoire...
Vue d'artiste d'une base lunaire multi-dômes envisagée par l'Agence spatiale européenne.
RESSOURCES LOCALES. L'Agence spatiale européenne (ESA) souhaite construire un " village lunaire " international dans les années 2020 – pour des missions scientifiques, l'exploitation minière, le tourisme spatial... Et vient tout juste de montrer que les ressources locales et des technologies automatisées peuvent être mobilisées à cette fin. Les scientifiques du projet Regolight ont prouvé, en effet, que des matériaux très résistants pourraient être fabriqués à partir des poussières très fines présentes à la surface de Lune, le régolithe… assemblées en briques grâce à une sorte d'imprimante 3D !
Un four solaire chauffe et agglomère les poussières lunaires.Pour les besoins de cette démonstration, les chercheurs de l'ESA n'ont pas utilisé de véritables poussières lunaires mais des roches volcaniques terrestres pulvérisées jusqu'à obtenir des particules de 0,1 millimètre imitant la composition et la granulométrie du régolithe. Une table d'impression 3D a permis, ensuite, de déposer automatiquement ces particules dans un moule, couche par couche, puis de les cuire grâce à un four solaire comportant 147 miroirs incurvés. Fabriqué à Cologne au Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique, ce four permet d'atteindre une température d'environ 1000°C et d'agglomérer ainsi ces particules sans utiliser de liants chimiques.
Résultat : des briques de 20 cm de longueur, de 10 cm de largeur et de 3 cm d'épaisseur construites en 5 heures. " Ces briques ont la résistance du gypse ", précise un communiqué de l'ESA, et contribueraient à protéger le village lunaire des rayons cosmiques, des pluies de micrométéorites et des températures extrêmes. Prochaine étape : tester les propriétés mécaniques de ces briques et les fabriquer dans les conditions de températures et de pression régnant sur la Lune.
Fin avril, des ingénieurs américains ont pour leur part démontré que la " terre " martienne pourrait servir, elle aussi, mais par une autre méthode, à fabriquer des briquettes de 3 millimètres d'épaisseur pour les futures constructions sur la planète rouge.
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Allez! Hop hop hop! Tous à vos imprimantes.