jeanlouis.hucy a écrit:

Pour parler du Port du Havre, je vais faire court.

pas si court que çà.
Merci pour ton magnifique message sur le France (qui deviendra Norway).
La présence de photos persos assez anciennes, du coup, çà apporte un plus magistral à ton intervention.



La visite du Port en chanson, çà vous dit (ou redit?)
Une exclusivité TSGE, fait main et fait maison.
Avec un visionnage quasi image par image du clip:
Le storyboard intégral du clip Addenda du chanteur Hervé.



La suite , c'est par ici
(où on retrouve la centrale thermique dont on parle précédemment dans le fil du topic.

Bonjour

Quelques mots sur l'évolution du Port du Havre au cours de la 2è moitié du XXè siècle


Avec l'euphorie de la reconstruction, et des Trente Glorieuses, Le Havre a vu grand, très grand.

Le port pétrolier et gazier, sur la digue Sud semblant inadapté aux super-tankers, le Port Autonome s'est d'abord lancé dans la grande entreprise du  Port d'Antifer

Puis, avec l'arrivée de l'usine RENAULT, un grand projet d'extension a vu le jour, sur toute la plaine alluviale, de Harfleur à Tancarville.

Pour en prendre la mesure, il suffit de considérer l'étendue des changements intervenus, sur le seul site de l'arrière-port, des Neiges et de la pointe du Hoc, entre avril 1963 (date de la photo en noir et blanc ci-dessous, et aujourd'hui (tel que GE nous le restitue) :



C'est donc à cette époque qu'a été  creusé le "Canal Central Maritime", qui devait, à l'origine, se poursuivre jusqu'au Pont de Tancarville.


Sur ce canal, il était prévu une série de darses en épi, à creuser au fur et à mesure des l'évolution des besoins. Une seule d'entre elles a été réalisée : la Darse de l'Océan.

Ces infrastructures étaient conçues pour traiter le trafic du tout-venant. Elles devaient permettre de dégorger les bassins intérieurs (Bassin Bellot, notamment).

Le Port n'a pas vu venir la révolution des containers. Impossible d'envisager que les porte-conteneurs d'aujourd'hui, des monstres, puissent être obligés de passer l'écluse François 1er !!.  Ce grand projet a donc dû être avorté.

D'où la réalisation, en fin de siècle, de Port 2000,


Ce bassin de marée, accessible en tous temps et en toutes marées,  est devenu le pôle quasi unique du trafic portuaire du XXIè siècle.....

.... pour les conteneurs et ce qu'ils contiennent...
......... notamment cocaïne et héroïne, dont c'est maintenant la principale porte d'entrée européenne !!


A suivre

On a un tout petit peu évoquer les impressionnistes à Sainte-Adresse, mais les impressionnistes ne s'appelleraient pas comme ça sans une peinture réalisée au Havre, le fameux "Impression, soleil levant" de Claude Monet:




( Source )

Et pourtant, ce tableau revient de loin: lors de sa présentation en 1874, il est très mal reçu (jugée inachevé voir infantile). C'est d'ailleurs dans un article critique de Louis Leroy que le mot "impressionniste" apparait pour la première fois. L'oeuvre tombé ensuite dans l'oubli et change même plusieurs fois de nom (l'histoire est a retrouver ICI).

Ce n'est qu'en 1965 que "Impression, soleil levant" retrouve son nom initiale, et il faut attendre beaucoup plus récemment pour qu'on sache enfin où il a été peint et quand il a été peint: on s'accorde actuellement sur le matin du 13 novembre 1972, vers 7h35, depuis le deuxième ou troisième étage de l'hôtel de l'amirauté qui se situait approximativement sur l'actuel Quai de Southampton.
La peinture nous montre bien le lever du soleil sur l'avant port de l'époque (fortement modifié depuis):


( 49°29'06.15" N 0°06'46.26" E )


( 49°29'08.06" N 0°06'39.57" E )

okapi07 a écrit:

On a un tout petit peu évoquer les impressionnistes à Sainte-Adresse, mais les impressionnistes ne s'appelleraient pas comme ça sans une peinture réalisée au Havre, le fameux "Impression, soleil levant" de Claude Monet:

Oui, le Musée d'Art Moderne du Havre (MuMa) est un temple des impressionnistes.




Mais le "régional de l'étape", ce n'est pas Claude Monet, mais Eugène Boudin, et ses vaches....



.... et dans le Musée, il y en a encore d'autres....

Pour revenir au Port du Havre, l'un des fleurons du chantier d'extension des années 1960, c'est l'écluse François 1er


A cette époque, je suivais le chantier avec intérêt. J'ai même eu la chance, lors d'une "portes ouvertes", de déambuler au fond de l'écluse en construction, quelques mois avant sa mise en eau :


J'ai également cette photo du chantier, que je ne saurais dater avec précision, prise lors d'une randonnée aérienne, après la mise en eau, mais avant la disparition des digues de protection :


Impressionnant, n'est-il pas ???

A suivre....

Bonsoir

Du temps des voyages transatlantiques sur les paquebots, les passagers étaient acheminés en train, jusqu'à la passerelle du navire, sans passer par la gare du centre-ville.

C’est à l’architecte Urbain Cassan que l’on doit la première gare maritime inaugurée le 23 mai 1935 par le président de la République, Albert Lebrun. Cette gare est impressionnante : 588 mètres de long, voilà qui permettait d’accueillir plusieurs paquebots en même temps. Sa tour marégraphe de 80 mètres de hauteur servait certes de signal, mais elle permettait également d’enregistrer le niveau de la mer au fil du temps. Le Havre dispose alors d’une somptueuse et performante gare transatlantique.

Doté d’une verrière en béton armé, d’une dizaine de halls d’embarquement, le lieu comprend même une gare ferroviaire favorisant un accès direct du train au bateau. Entre 1935 et 1940 défileront des milliers de passagers venus des quatre coins du monde. Tous fouleront le sol du Havre, transitant par ce site, avant de gagner d’autres contrées. Mais la guerre viendra interrompre cette belle histoire des Transatlantiques. (source)


Cette merveille durera moins de dix ans. En grande partie détruite par les bombardements de 1944, elle fut reconstruite après la guerre par le même architecte, de manière « volontairement sobre en façade pour ne pas heurter les Havrais mal logés », mais fort riche à l’intérieur.

Plus de tour marégraphe, ni de gare ferroviaire : le projet de 1952 est beaucoup plus modeste. Mais dans les années soixante, les trains amenaient encore les voyageurs jusqu'au paquebot :


Trois bâtiments distincts seront construits. Les deux situés le plus à l'Est étaient celles des annexes, qui desservaient notamment les paquebots étrangers. Elles ont été détruites dès 2009.  Ici, nous parlons de la gare située le plus à l'Ouest, celle de la Compagnie Générale Transatlantique et du Port Autonome.


L’aménagement intérieur, qui existait encore jusqu’à ces derniers jours, était dû à l’architecte parisien Pierre Barrère, avec « un décor signé des sculpteurs Saupique, Bourdet et Chauvenet. L’ensemble est agrémenté d’éléments sculptés, de boiseries et de ferronneries. »


J'ai souvenir d'y avoir assisté, il y a très longtemps, à l'exécution de la Neuvième Symphonie de BEETHOVEN, dirigée par le Maitre PAUL PARAY !!  Cela m'a beaucoup marqué !!

Les années qui suivirent l’inauguration de ces gares  furent prestigieuses pour le trafic transatlantique qui, dix ans après, allait décliner, avec l’apparition de l’aviation. En 1974, la fin de l’exploitation du France signe la fin des activités sur cette partie du quai Joannes Couvert. Les bâtiments sont abandonnés.

Nous avons appris les menaces pesant sur ce monument hier dimanche 31 mai (2020). Et ce matin, les destructions étaient déjà en cours… Nous n’avons donc rien pu faire, et nous ne savons pas ce que vont devenir les sculptures et les éléments de ferronnerie. Ce qui est certain, c’est que ce lieu magique n’existe plus, et qu’une fois de plus, le vandalisme s’acharne sur l’Art déco.


La destruction de la gare maritime en juin 2020, a été immédiatement été suivie de celle des silos à céréales du quai Hermann du Pasquier, en novembre de la même année.

Le Havre n’a donc pas souffert assez pendant la Seconde guerre mondiale après avoir été presque entièrement rasée de la carte. La gare maritime a été détruite une première fois en temps de guerre. Elle l’est une seconde fois en temps de paix, alors que le maire de la ville est Premier ministre de la France. Un beau symbole.

Pour ma part, il me parait tout aussi symbolique de quitter Le Havre sur cette image. Ville sans racines et sans passé, elle ne cesse, telle le Phénix, de vivre depuis plus de 500 ans dans un cycle perpétuel de destruction et de reconstruction, de mort et de résurrection. Rien au Havre ne dure, ni les lieux, ni les activités, ni les personnes.

Au Havre, l'Histoire est à rechercher dans les mémoires de ceux qui y ont vécu (et qui, le plus souvent, en sont partis), pas dans les sites, ni dans les paysages, ni dans les pierres.

En cela, c'est une ville particulièrement singulière que nous venons de parcourir, et que, comme il est dans sa nature, nous allons laisser derrière nous.

Note : Sauf indication contraire, les citations sont extraites d'un article de Didier Rykner paru le  1er Juin 2020 dans la revue "LA TRIBUNE DE L'ART".

Bonjour à tous

Il donc l'heure de quitter Le Havre, sa ville, et son port.

Et sans vouloir exagérer les choses, jusque ces quelques dernières années, c'était un vrai problème.

En témoignent les embouteillages homériques que nous avons connus au carrefour de la Brèque, près d'Harfleur.

Il faut dire que du Havre, si l'on n'a pas le pied marin, on ne connait, pour destination, qu'un seul des quatre points cardinaux : l'Est.

• Au Nord, c'est la Manche
  
• A l'Ouest, c'est la Manche
  
• Au Sud, c'est la Seine.
  

Et pour partir vers l'Est, seule destination possible, il n'y avait que trois routes, si l'on exclut la petite RN40 côtière, par laquelle nous sommes arrivés à Sainte-Adresse.
Toutes les trois, avaient leur origine au carrefour de la Brèque :

• La RN15, qui était la route directe pour Rouen et Paris,
  
• La RN25, qui suivait la côte, et permettait de retrouver la direction du Nord à Abbeville
  
• et la RN182, hautement sympathique et touristique, qui suit le cours de la Seine, et permettait, via les bacs départementaux, voire même les ponts de Rouen (il faut quand même garder à l'esprit que mon papa n'a jamais connu aucun des trois ponts qui franchissent la Seine aujourd'hui, le Pont de Normandie, le Pont de Tancarville, et le Pont de Brotonne), de retrouver les directions du Sud et de l'Ouest.
  

Aujourd'hui, le prix à payer pour fluidifier la circulation, c'est un vaste fouillis inextricable de ponts, de viaducs, d'échangeurs, et de bretelles qui s'est construit autour du carrefour de la Brèque. Il vaut mieux connaitre un peu pour ne pas s'y perdre :


Paradoxalement, le carrefour lui-même est devenu un oasis de tranquillité :


De là, et depuis 1995, la sortie vers le Sud et l'Ouest se fait par le pont de Normandie.

J'ai déjà évoqué ces ouvrages (notez bien ce pluriel : le Pont de Normandie est double !!), dans les les cartes postales de Google Earth, >>> ICI <<< et >>> LA <<<.

Ce sont tout d'abord "Le Viaduc du Grand Canal Maritime du Havre :

>>> ICI <<<, j'en disais : "C'est un superbe ouvrage d'art, reconnu pour sa hardiesse et son élégance, mais beaucoup moins renommé que son célèbre voisin".

Puis, le Pont de Normandie lui-même :


Ce faisant, nous "survolerons" le Quai de l'Oubli. Dans le contexte de la conclusion de mon précédent message, c'est plus qu'un symbole, c'est une prophétie.

Je me flatte d'en être l'un des tous premiers clients. En 1995, de retour d'une mission professionnelle, je l'ai franchi à peine deux heures après son inauguration :


Je vous invite donc à suivre mon chemin, et vous évader une fois pour toutes de cette ville ingrate, qui cristallise tous les enthousiasmes et tous les regrets.

A vous la main, et bonne continuation sur la Route de l'Ouest !!..

Bonjour à tous

En attendant la relève, deux petits bonus sur le port du Havre :


Bonne journée

Bonjour

Quai de Bougainville, "le titanesque chantier des fondations des éoliennes en mer de Fécamp" se poursuit :


Les 71 fondations, sont, chacune, hautes de 50 mètres et pèsent 5 000 tonnes.
Elles seront acheminées sur place par la mer, en 2023, pour l’assemblage final du parc éolien à l’horizon 2024.

De beaux bébés, non ?

jeanlouis.hucy a écrit:

le titanesque chantier

Ah oui ! On ne fait pas dans la demi-mesure !

Bonjour

Pour patienter...
..... cinq anecdotes sur la Ville du Havre !!


Bon visionnage !
@+

Le Havre, avril 2022 :

On (re)traverse la Seine, et on met nos pieds dans les empreintes de Guillaume le Conquérant (on est en Normandie, il va bien falloir évoquer les Normands !).

L'Abbaye de Grestain a été fondée en 1050 par par Herluin de Conteville et son épouse Arlette, mère de Guillaume le Conquérant.

Herluin, atteinte de la lèpre, voit en rêve la Vierge Marie qui lui demande de rebâtir une chapelle sur les rives de la Seine, en contrepartie de sa guérison. Une fois guéri, elle revient à la charge ( ) pour lui demander de fonder au même endroit une abbaye.

49°25'34.05"N   0°19'56.25"E





On devine la Seine dans le lointain.

49°25'31.68"N   0°19'55.57"E

On va continuer le périple.

Aujourd'hui, on pose nos valises à Honfleur, paradis des peintres et lieu de pèlerinage des amoureux d'Erik Satie.

49°25'14.80"N   0°13'58.64"E



Pour les peintres, ce sera rendez-vous sur le port.



49°25'14.62"N   0°14'03.68"E

Je tente ma chance, dans les empreintes d'Eugène Boudin et de Claude Monet :





49°25'10.62"N   0°13'57.04"E

Deuxième tentative



49°25'12.31"N   0°13'56.55"E



On lance les enchères ?

En fait, je n'en suis pas à mon premier essai pour vous refourguer mes toiles. C'était >> ici <<. Mais ils faut bien se rendre à l'évidence : ce n'est pas avec mes pinceaux que je vais faire fortune... 

winnie a écrit:

Honfleur, port couru par les peintres !

49°25'15.24"N  0°14'2.61"E