Superbe ta région Jean Louis

" Yport le Pays des Hautes falaises"

Ivano à voulu voir Yport ♫♪♫♫♫♪♪♫
Ivano va voir Yport en live ICI ♫♪♫♫♪

Yport ce jour à 15:35  ( capture écran live Cam )

Merci, thecloclo, pour ce LIEN que je ne connaissais pas.
La webcam a été installée sur la façade du Casino d'Yport (Groupe Tranchant).
Comme je vais peut être devoir, un moment ou un autre, ne pas en dire trop de bien, la loi universelle de l'équilibre me conduit à remercier aujourd'hui le Casino de cette initiative que j'apprécie :

En haut les bois
En bas la mer et c'est Yport.
Guy de Maupassant.

Un Yportais qui naît, c'est un marin en puissance qui voit le jour.
Jean-RECHER - Le grand métier.

Yport a toujours été Yport, les yportais des yportais. C'est leur point de vue, et aussi celui des cauchois du plateau.
Mais les bizarreries des édiles parisiens, qui n'étaient pourtant pas encore des Enarques, ont fait que ce petit port de marins était administrativement rattaché au village rural de Criquebeuf.. Deux mondes juxtaposés, qui ne se regardent que de loin !!!...

C'est dans la première moitié du XIXè siècle que les consciences se sont éveillées, et que "l'église fut remise au centre du village..." (au sens propre, comme au sens figuré).




Le Roi des Français, Louis Philippe 1er, a pacifié cette situation inconfortable, en ordonnant d'ériger Yport en commune autonome, à compter du 1er janvier 1843,


Pour autant, paysans et marins ont malgré tout continué à se regarder en chiens de faïence !!.. C'est sans doute pourquoi, même si Yport appartient bien à l'Agglomération Fécamp Caux Littoral, elle a échappé à la vague de fusions de communes qui a sévi, en Seine Maritime depuis bientôt un lustre.

A suivre !!...

Pour découvrir Yport, commençons par le commencement. Nous venons de le voir dans l'article ci-dessus, la vie du village se fait sous la conduite (devrais-je dire l'autorité ?) du Maire et du Curé. Nos premiers pas doivent donc nous conduire vers l'Eglise, et vers la Mairie.


L'Eglise, je vous l'ai déjà présentée, jadis, ICI :


La construction de cette église a toute une histoire, et précède de quelques années la naissance de la commune :


La Mairie et l'Ecole furent construits plus tard, après expropriation du terrain des héritiers Lecanu. Ce bâtiment a été inauguré en 1854.....


..... et il a été démoli à la fin de l'année 1973 :


En effet, la commune a acquis, en 1966, la villa "Les Roses", appartenant à Leon Janssens, conseiller municipal, pour pour être transformée en Mairie :


Il faut dire qu'elle a fière allure !!


Avant de passer à un autre sujet, il convient de rendre un hommage respectueux à ceux qui se sont succédés à cette lourde charge :


A suivre !!...

   

Bonsoir

Pour mieux apprécier la visite complète de la ville que nous allons maintenant entreprendre, nous avons besoin de quelques repères.

Voici tout d'abord le plan de la ville d'Yport en 1912. Cela correspond à peu près à l'époque où mon grand-père l'a quitté pour s'installer au Havre. En effet, c'est au Havre que mon père est né en 1914.


Voici maintenant la version actuelle donnée par Google Maps :


En superposant les deux images, on peut facilement rapprocher les cartes postales anciennes des angles de vue de Street View. Nous nous ferons ainsi une meilleure idée de l'évolution du village en un siècle !!


N'hésitez pas à visualiser ces images en taille originale, cela en vaut la peine. Je précise aussi que la troisième image a été réalisée avec la complicité active de thecloclo81. Un grand merci à lui !!!

Bonjour

Yport a d'abord été dans le passé, et reste toujours dans nos mémoires, un village de pêcheurs, un port d'échouage.

Nous avons vu ICI que le village constitue une entité autonome, enclavée dans le Pays de Caux. Le signe le plus évident de ce communautarisme réside dans l'appellation ordinairement données aux yportais : LES GRECS !!

Cette appellation n'est pas qu'anecdotique. Déjà, dans le "Guide du Pays de Caux" (Editions La Manufacture - Lyon -1988 - page 105), Pierre Auger et Gérard Granier témoignent que "s'il faut en croire la légende, le village aurait été fondé par des Carthaginois"

Une étude plus récente, publiée par Madame Michèle SCHORTZ, sous le patronage du Professeur René LEPELLEY, Professeur Honoraire des Universités, de l'Office Universitaires des Etudes Normandes, à l'Université de Caen, nous montre l'étendue du phénomène. L'intégralité de cette étude est disponible et/ou téléchargeable ICI. Mais je ne résiste pas au plaisir d'en donner ici quelques extraits :


Inutile de préciser que cette conviction (cette croyance diront certains), est profondément ancrée dans ma famille. Mais s'il n'est pas de ma compétence de juger si les Yportais ont un type ethnique particulier, je peux néanmoins juger que ce pêcheur aurait parfaitement pu être l'un de mes aïeux (dont deux au moins ont disparu en mer) :


Mon grand-père n'a pas connu la pêche côtière. A l'âge de 8 ans, il a été envoyé à Fécamp, comme mousse sur les terre-neuviers. Peut-être lui ressemblait-il, alors ?


Mais les mousses du village savaient se retrouver sur la plage :


Et c'est "au bout menteux" que se retrouvaient les familles, "dans l'attente de la marée" :



Sans entrer dans les détails, il faut savoir que les bateaux des yportais étaient essentiellement des caïques :


Une liste des caïques du début du XXème siècle a été établie  >>>ICI<<< . Ces bateaux traditionnels ont maintenant tous disparus, et seuls subsistent sur la plage, de banals canots :


Pendant quelque temps, les vieilles caïques étaient installées sur la plage, quille solidement enfouie, et recouvertes d'un toit de chaume, pour y servir d'abri aux filets et aux cordages. Ce sont les "caloges" (voir documentation >>> ICI <<<), dont les seuls exemplaires, subsistant sur la côte, ont été transformés en boutique à touristes sur la plage d'Etretat !!


L'autre outil de travail indispensable des pêcheurs, que l'on voit déjà sur la photo précédente, est le "cabestan", un treuil manœuvré à bras, pour remonter les caïques au plus haut de la plage, à l'abri des grandes marées :



Déjà en 2003, les cabestans trônaient isolés, en haut de la plage, en vigies abandonnées :


Et aujourd'hui, ils sont oubliés, délaissés, au milieu d'un vague "espace vert" informe :


Non, vraiment, la plage ne retrouvera sans doute jamais l'activité de jadis :




Et pour en cultiver le souvenir, il ne reste sans doute que quelques historiens, quelques écrivains, quelques chercheurs d'université, et quelques descendants de ces hommes et de ces femmes de labeur :


A suivre...

   

Bonjour

Aujourd'hui, je vous propose de faire le tour du centre ville d'Yport. Au moment où mon grand père allait "descendre en ville", c'était un village qui respirait l'activité et la prospérité. En témoigne la liste des notables de l'époque :


Pour circuler dans Yport, il faut, tout comme pour Dieppe, tourner dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. C'est donc un véritable "tour", au sens étymologique du terme, avec 26 étapes, autant que de lettres de notre alphabet. Ce sera l'occasion d'un petit exercice du type "avant/après'. Je précise que TOUTES les cartes postales anciennes publiées ici, sont issues de l'incontournable ouvrage de Max LEMAITRE  "Yport et les communes du canton de Fécamp" (Editions L.Durand et fils à Fécamp - 1992). Elles portent le numéro qui leur a été attribué dans ce livre, et dont on retrouve aussi la mention sur le plan d'Yport en 1912, que j'ai déjà présenté ICI.


Nous avons déjà rendu visite ICI à la Mairie et à l'église. C'est de là, sur la place du Marché, que je vous propose de démarrer notre périple :


Remontons vers le Nord, par la rue Alfred Nunes (D104, devenue sur cette portion la rue Charles de Gaulle), en direction de Fécamp. Nous passons d'abord devant le parking de l'ancienne mairie (photo 176, ICI), auquel succède cette jolie perspective vers la sortie de la ville :


Nous passons ensuite devant l'Ecole, aujourd'hui Ecole Maternelle Charles Perrault :


Puis, au carrefour, nous arrivons devant les Etablissements Adrien Cramoisan, Vins et Spiritueux. La demeure que vous voyons au fond de la propriété date de 1903. Adrien Cramoisan (au premier plan) a été maire d'Yport de 1908 à 1914.


Ce carrefour est en quelque sorte la "porte d'entrée" d'Yport, que l'on arrive de Criquebeuf, sur le plateau, ou que l'on arrive de Fécamp par la route directe. Pour entrer en ville, nous sommes aiguillés aussitôt sur la droite, par la rue Jean Cramoisan. Jean était le grand-père d'Adrien. Conseiller municipal de 1855 à 1879, il sauva, au péril de sa vie, une dizaine de personnes pendant la terrible inondation de septembre 1942.

Les deux points de vue qui se succèdent maintenant, échappent à l'automobiliste de passage, si ce n'est à les admirer dans son rétroviseur :



Nous arrivons maintenant directement au cœur actif du village, dominé par la tourelle de l'Hôtel Duboc, devenu l'Hôtel Normand :


Un coup d'oeil à gauche, au travers de la Place du Grand-Puits (place J.P.Laurens), vers la Poste :


Un coup d'oeil à droite, où l'épicerie-bazar de Emile Quemin a conservé, peu ou prou, sa destination :


Puis nous reprenons la Grande Rue, vers la mer. Aussitôt à droite, l'épicerie Désiré Dutot n'est plus qu'une maison d'habitation, alors qu'à gauche, la boulangerie Trémauville a été annexée par le restaurant de l'Hôtel Normand :


Un peu plus bas, nous arrivons devant l'Hôtel des Bains d'Albert Chicot qui, longuement vacant au tournant de notre siècle, est devenu l'espace Alain Mutel, une salle polyvalente où l'on peut pratiquer le tennis de table, et la "gymnastique volontaire" (sic !!) :


L'arrivée à la mer nous met maintenant directement au contact des ravages de la Seconde Guerre Mondiale. De cette photo, il ne reste plus rien, si ce n'est le Chicard ! Et si le fortin du XVIIIè siècle a été détruit dès 1905, c'est à la WW2 que l'on doit la disparition de l'Hotel Tougard  (à droite), de l'immeuble avec boutique situé à gauche, et du Casino dont on voit ici l'un des deux dômes :


Nous sommes maintenant sur le front de mer. Derrière nous, l'Hôtel Tougard a été remplacé par un immeuble moderne :


Ici, le quai, c'est le "bout menteux", là où les pêcheurs faisait (parfois) preuve d'un peu de vantardise. Au fond, l'hôtel Tougard et les falaises vers Fécamp. A gauche, le casino (disparu) et l'amorce de l'escalier qui donne accès à la jetée. Nous reviendrons plus tard, nécessairement, à cet endroit !!...


Et maintenant, observons l'étendue des dégâts. En préambule, voici une vue de la plage, quelque temps après la fin de la guerre :


Comme on le voit, la plupart des immeubles présentés sur les deux cartes postales qui suivent, ont été détruits en 1943 par les Allemands. A commencer par le Casino, et par cet immeuble massif, au bas de la rue Julien Gorgeu (aujourd'hui rue Jean-Eugène Ebran). Un peu plus loin, deux immeubles ont été significativement transformés. Le premier est maintenant un restaurant réputé. Le second a pu être préservé et rénové. Il surplombait le corps de garde des Douanes, que je vous présente ci-après. Au fond, cette grande maison située sur une hauteur (au bout de la rue Metzinger), permet seule de prendre nos repères :


Au delà de la grande maison sur la hauteur, au pied de la falaise, le "nouveau" casino remplace la Pension de famille Morisse :


Le corps de garde des Douanes, le voici. A sa place, aujourd'hui, un banal garage. Pourtant c'est ici (et on le voit sur la carte postale..) qu'étaient installés, depuis 1884, les deux feux fixes indiquant l'axe du chenal, creusé puis élargi et approfondi de 1873 à 1898. D'une longueur de 215 mètres, et d'une largeur minimum de 25 mètres, ce chenal permettait d'assurer la sécurité de l'approche des caïques et canots à marée basse. Au second plan, on remarquera l'amorce de l'escalier du Sentier des Feux (dont on comprend ainsi l'appellation...)


Au bout de la plage.....  Jadis, près du calvaire, c'était la Pension de la famille Morisse. Transformé en hôpital allemand en 1940, muré en 1942, l'établissement sera détruit en 1944. Aujourd'hui, à proximité, a été (re)construit le Casino. J'en parlerai un peu plus tard. Tout comme il restera à découvrir, dans ce secteur, une pépite susceptible d'intéresser les curieux.


Et maintenant, demi-tour pour revenir "en ville". Nous prendrons à droite, la rue Julien Gorgeu (aujourd'hui rue Jean-Eugène Ebran), au coin de qui fut "l'immeuble massif" dont je parlais ci-dessus, et dont le rez-de-chaussée abritait "les Galeries Yportaises". Un petit square en rocaille y ouvre aujourd'hui une perspective agréable sur le Chicard.


A droite, la GC ne s'est pas aventurée à remonter la rue Julien Gorgeu. Ainsi donc, pas de Street View pour localiser le lieu de cette annonce solennelle du Garde Champêtre !


Profitons donc de cet entracte, loin de la modernité, pour déguster (notamment de 3'20" à 5'13") les souvenirs de Joseph Delaunay, le porte-flambeau autoproclamé de la mémoire d'Yport, également informateur avisé du site de Yves DUBOYS FRESNEY, qui constitue une autre de mes sources préférées :


Continuons à remonter la rue Julien Gorgeu. C'est sans doute par la rue Hottière que la GC nous rejoint, pour saisir cette vue d'une petite cité de maisons de pêcheurs, reconvertie aujourd'hui en un lieu de villégiature isolé, loin de la foule des touristes et des "baigneurs" :


Fin de la récréation ----  Revenons sur nos pas, pour reprendre la rue Alfred Nunès, en direction de l'église. En réalité, c'est une "voie nouvelle". D'ici à la Place du Grand-Puits (place J.P.Laurens), elle n'a été ouverte qu'en 1906. Mon grand-père en a sans doute connu le chantier !!!...


Au niveau de la Place du Grand-Puits, nous arrivons devant le magasin de peinture et de papiers peints A Chicot, à côté de la boucherie Alfred Barabé, tous deux transformés en maison d'habitation.


Un coup d'œil à gauche, vers l'Hôtel Duboc, la Grande Rue et la Poste, au travers de la Place du Grand-Puits....


..... et un coup d'oeil en arrière, vers le Chicard, dans l'alignement la rue Alfred Nunès, cette belle voie toute neuve !


La boucle est presque bouclée. Une dernière étape s'impose, pourtant : nous sommes devant l'Office de Tourisme.
Que de souvenirs !!.. Non pas d'ordre culturel, mais plutôt d'ordre gastronomique.
Imaginez que c'est ici, avant que la commune ne sacrifie aux attentes des visiteurs plus ou moins lointains, que se tenait la meilleure des chocolateries que j'aie jamais connue en Normandie.
Tout juste titulaire de mon permis de conduire, je venais ici le samedi après-midi, pour non seulement déguster sur place, mais aussi ramener au Havre des plaques brutes de chocolat (nature, noir ou au lait, avec ou sans noisettes...), cassées au petit marteau, et pesées, avant d'en empaqueter les morceaux dans du papier kraft : de quoi me garantir une semaine sans stress !!..
Il y a déjà un certain temps, la chocolaterie a fermé, et jamais plus le chocolat n'a eu le même goût pour moi !!...


De retour sur la Place du Marché, il est temps de prendre un peu de repos. Car la visite d'Yport n'est pas terminée. Ici se clôture le monde des pêcheurs. Mais au fil du temps, d'autres spécimens du genre humain sont venus hanter ces lieux. C'est ce qui nous reste à explorer.

A suivre...

Bonjour

Suite au message d'hier, après quelques recherches, j'ai retrouvé cet hommage à notre Maitre Chocolatier, Pierre HADJOPOULOS (un Grec parmi les grecs ???...)


Je confirme : c'est un bienfaiteur de l'humanité !!

Pierre HADJOPOULOS était aussi cinéaste amateur. Il a déposé quelques unes de ses production sur la Toile, sur le site "Memoire Normande". A déguster sans modération.

Bonne fin de semaine à tous, en attendant la suite de la visite !!

En haut les bois
En bas la mer et c'est Yport.
Guy de Maupassant.

Oui, mais entre les deux.....  qu'y a-t-il ?

Guy de Maupassant se garde bien d'en parler, eu égard au fait qu'il y est directement impliqué !!

Entre les deux, c'est le côteau, et sur le côteau, les villas... J'ai déjà évoqué ICI combien est difficile la cohabitation entre marins et paysans. Mais à partir du début du XIXè siècle, une nouvelle population apparaît sur la Côte d'Albâtre : les paysans sont sur le plateau, les marins sont en bas, en centre ville. Les uns et les autres voient alors arriver des gens d'ailleurs, des "horsains", des étrangers en quelque sorte. Ainsi donc les nouveaux arrivants vont s'accaparer l'espace intermédiaire.

"Des mondains, des artistes, des familles plutôt aisées, à la belle saison, prennent le chemin de fer et parfois font la côte, puis s’installent dans les hôtels, pensions de famille ou locations en meublés ; souvent, après quelques années d’agrément, ils achètent un terrain à construire. [...] Les architectes parisiens ou locaux sont là pour faire réaliser par les artisans locaux des constructions pour toutes les bourses, du petit pavillon à la grosse villa, et pour tous les goûts, en général de style anglo-normand ou encore rustique-régional, quelquefois la tendance est disons méditerranéenne. [...][A Yport,] une grande inondation (23 et 24 septembre 1842) détruit entièrement 30 ou 40 maisons ; elle oblige la commune à se transformer ; les maisons basses en gal de mer couvertes en paille sont remplacées au fur et à mesure par des maisons à étage et grenier en briques et silex taillés couvertes en ardoises ; une église avait déjà été construite en 1837-1838, une école viendra en 1853 ; le temps des villégiatures débute véritablement à partir de 1855 ; Dieterle et Metzinger passent à l’hôtel Tougard en 1856 ; ils reviendront les années suivantes avec quelques amis comme Laurens, Gorgeu et Nunès ; un bureau des postes est construit en 1864, un casino en 1865 [...]; en 1889, la commune ne faisant que 40 hectares réussit à annexer dans le val des terrains dépendant de Saint-Léonard ; Yport au fur et à mesure pave, éclaire et alimente en eau potable ses rues ; l’eau courante arrive en 1898 provoquant la suppression en 1901 du grand puits communal sur la place ; en 1895, le chemin de fer arrive à Froberville : la station est appelée Froberville-Yport ; Yport avait sa rue de la gare ; en 1906, c’est l’arrivée de l’électricité." (source)

De fait, très vite, ces "envahisseurs" vont prendre le pouvoir sur le village, et supplanter celui des pêcheurs. Julien GORGEU devient maire dès 1866, et Alfred NUNES en 1886. En juillet 1914, Adrien Cramoisan, petit fils de marin, démissionne de ce poste pour favoriser l'élection de Paul Gavault, ci-devant écrivain dramaturge, auteur de nombreux vaudevilles, et Directeur de trois théâtres parisiens (l'Odéon, la Porte Saint-Martin, et l'Ambigu) !!..

Notre visite d'Yport va donc se poursuivre avec la visite des côteaux. Même si quelques villas ont bien été construites au dessus de la plage (nous en avons aperçus quelques-unes lors du tour du centre ville), la plupart l'ont été en retrait du village. Jean-Léon Janssens, à lui seul, en a fait construire quatorze, dont la villa "Les Roses", investie aujourd'hui par la Mairie, et que nous avons découverte ICI

En préambule, je vous invite à visualiser ce film d'un autre survol du village en drone qui, après nous avoir présenté la Grande Rue, la jetée, la plage et les falaises, met en valeur (à partir de 2'43" jusque 3'25") notre centre d'intérêt du moment.


Nous suivrons maintenant sensiblement le même circuit, en partant de la villa "Les Roses". Au bout du quartier, à l'entrée du raidillon qui conduit à Criquebeuf, Jean-Paul LAURENS (Grand officier de la Légion d'honneur, membre de l'Institut de France, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, Directeur de l'Ecole des Arts de Toulouse) a fait construire une grande et haute demeure de style à la fois néo-roman et toulousain, son pays d’origine (sauf indication contraire, les cartes postales anciennes publiées ici, sont issues de l'ouvrage de Max LEMAITRE  "Yport et les communes du canton de Fécamp" (Editions L.Durand et fils à Fécamp - 1992)) :


Il y avait un marché, pour ces villas, et la promotion en pouvait se faire par le truchement des cartes postales. Cette "Gentille Villa", idéalement située face à l'ancienne Mairie, peut sans doute vous tenter, au prix alléchant de 12000 Francs :


Revenons maintenant au pied de la route de Vaucottes. Juste après la Villa des Roses, depuis ce virage en épingle à cheveux, se déploie un éventail de résidences cossues. La carte postale fait état ici de la présence des villas : Les Acarics, Eugénie, Marguerite-Marie, Elisabeth, Le Drapeau, Bellevue, Marie Hélène, Les Mouettes, Rafale, Les Jardins, Les Houx.


La Street View est très partielle puisque les voies d'accès ont été privatisées. En revanche, la vidéo que je vous propose ci-dessus a été beaucoup plus indiscrète :


En poursuivant vers la mer, nous traversons le vallon au fond duquel court la rue Jean Feuilloley, pour trouver ce point de vue inaccessible, lui aussi à Street View, au centre duquel monte la rue Hottières, avec la rue aux Justes au premier plan. En haut à droite, on devine le camping "Le Rivage". A mi hauteur, nous retrouvons la Cité Simon (photo numéro 173 du message précédent) :


Remontons maintenant la rue Jean Feuilloley, et là haut, dans le virage de la route de Vaucottes, "Les Frondaisons" et "Nénette".....


.... et un troisième chalet un peu plus isolé :


STOP !..  N'allons pas plus loin : cette petite route en sous-bois en face conduit au terrain de camping des naturistes, nouvelle "invasion" plus récente, mais aussi beaucoup plus discrète :


Non, revenons plutôt aux confins du village, sur la route de Fécamp, avant la forêt, précisément juste en face du Camping de la Chênaie, pour y trouver la plus célèbre des villas d'Yport, celle dont je m'étonne que Okapi ne se soit pas encore occupé : la Villa Mauresque.

"La villa a été construite en 1881-1885 par André Amédée Charpentier, lithographe et peintre de genre né à Chartres en 1822 [...]. Une plaque de marbre apposée sur l’immeuble indique : «Bordj El Maboul  – E. Marquette architecte – 1879» ; s’agit-il d’une construction sur l’un des modèles, ou même d’un transfert émanant de l’une des expositions universelles tenues à Paris soit en 1867, soit en 1878 ; Emile Auguste Marquette était l’architecte et l’un des responsables de  l’exposition universelle de 1878 ainsi que de l’exposition industrielle et artistique d’Alger de 1881, ces manifestations qui donnèrent à beaucoup le goût des constructions orientales." (source)


«La villa mauresque : une villa carrée à un seul étage assise au sommet d’une haute terrasse, à mi-flanc d’une colline boisée, la grande route au pied de la terrasse; une assez laide construction, en somme, dont les murs blanchis à la chaux et les moucharabiehs peints de couleur tendre détonnent cruellement dans ce site du Nord.» (source)


"Guy de Maupassant a connu sans aucun doute cette villa mauresque, mais il n’en fit pas sa demeure comme l’indique faussement une autre plaque sur l’immeuble [ L’inscription rédigée par M. et Mme Denizot est la suivante : «Guy de Maupassant, de ce manoir, fit sa demeure et y écrivit ses romans 1893» ; elle est dénoncée par Georges Normandy dans son avertissement au roman de Jean Lorrain (édition Le Livre Moderne Illustré 1942 [...]) ; par contre, c’est bien à cet endroit que Jean Lorrain situe l’intrigue de son 2ème roman «Très russe» qui eut justement en premier lieu pour titre « Villa Mauresque »."
(source)


Il y a encore, à Yport, d'autres villas, et des plus célèbres, mais d'une part, elles sont discrètes et les photos en sont rares, et d'autre part, je n'ai pas réussi à les approcher correctement avec Google Earth et Street View. Pour vous en donner une idée (ou pour y rendre visite si vous en avez l'occasion), je vous recommande ce petit guide, un peu ancien, mais plutôt bien documenté.

On peut constater, avec ces quelques images, que la vie du village a été bouleversée de fond en comble au cours de cette seconde moitié du XIXè siècle. Rien d'étonnant, dès lors, qu'avec le déclin de la pêche hauturière, la population "traditionnelle" de pêcheurs se soit éclaircie. C'est sans doute pourquoi, après ses campagnes comme mousse sur les terre-neuviers de Fécamp, et malgré une antériorité de plusieurs générations dans le village, mon grand père a du être contraint de "s'exiler" au tout début du XXè siècle, pour exercer ses talents de marin ailleurs.

Mais c'est une autre histoire....

A suivre...

Venons-en maintenant au Yport d'aujourd'hui. Le constat de WIKIPEDIA est accablant :

"Actuellement, la pêche a disparu, comme partout sur la Côte d'Albâtre, les dernières caïques ayant été désarmées dans les années soixante. L'aspect du village de pêcheur n'a pourtant que très peu changé. Seul le front de mer a subi de notables évolutions. Yport vit aujourd’hui essentiellement de son Casino Groupe Tranchant, en bord de mer et du tourisme estival. Un grand parking a remplacé les caloges, tandis que le tourisme gastronomique a fait son apparition." (source)

L'arrivée des peintres, écrivains et acteurs parisiens a profondément bouleversé l'équilibre du village. Simultanément, la mode des bains de mer s'est répandue, et il fallut donc installer de nouvelles infrastructures. Le premier casino d'Yport a été inauguré dès le dimanche 20 août 1865 :


Nous avons vu ci-dessus, que ce Casino, après avoir été vendu à la commune en 1899, a été détruit en 1943. Un nouveau a été alors reconstruit au bout de la plage, sensiblement à la place de la Pension Morisse. Mais un mauvais sort est passé sur la commune en 1980 : deux incendies successifs ont frappé, tout d'abord le célèbre restaurant "Le Bon  Accueil " de Roger Le Deun, puis précisément, ce Casino. Ce fut un coup dur pour la ville. Petite anecdote:- Lors de l'Enquête judiciaire, deux dames voisines de la plage, sont interrogées: "Avez vous entendu ou vu quelque chose d'anormal, cette nuit? -J'ai entendu du bruit, j's'chieu allée à ma croisé, j'ai dit à ma seu : l'ciel est rouge, va y avoir d'la pli " (source)

Source de richesse pour la ville, le Casino fut promptement reconstruit, pour réouvrir dès avril 1984 :


Le voici donc aujourd'hui, qui trône solitaire au bout de la plage, sous le regard narquois du Chicard :


Je ne crois pas avoir trouvé, tout au long de ce Tour de France Virtuel, une aussi grande densité de photosphères, que sur ce bâtiment incongru. De quoi faire saliver les addicts aux jeux :



Mais ne boudons pas notre plaisir devant la perspective qui nous est offerte, en venant ici profiter d'une halte gourmande :


Ne nous méprenons pas. Cet établissement reste néanmoins à taille humaine. Et Yport ne souffre absolument pas (du moins encore...) du tourbillon médiatico-touristique qui, à l'instar du Mont-Saint-Michel, rend sa voisine Etretat totalement invivable !!!...

A suivre !!...

Au terme de cette visite, partielle, partiale et très subjective, du village de mes aïeux, nous reviendrons en front de mer, pour un tour d'horizon final sur ce qui constitue l'essentiel du mémoriel des anciens.

Le pôle d'intérêt majeur, bien sûr, c'est la jetée.


Cette photo est des plus anciennes, puisque le fortin que l'on voit en bas à gauche a été détruit en 1905. Mais c'est typiquement le paysage que mon grand-père a connu dans son enfance. Derrière le fortin, on devine les deux dômes du Casino.

Aujourd'hui; c'est l'endroit immédiatement accessible à l'arrivée sur la plage. Le fortin, le casino ont disparu, mais le site reste un lieu de rencontres incontournable :


Déjà, dans mon enfance, c'est là que mon père et mon grand-père m'emmenaient en premier lieu lorsque - et c'était un évènement - nous faisions une excursion (d'aucuns diraient un pèlerinage) en ces lieux. Les cinq photos qui suivent sont datées du 26 août 1954.


En continuant de parcourir la plage vers l'Ouest, nous parvenons au pied de la falaise. Juste au-delà du calvaire, ce pourrait être ici que se trouvait à la fin du XIXè siècle, une habitation sur deux niveaux, creusée dans la craie, et ornée de coquillages et de galets formant l'inscription "V. DUVAL". L'érosion a eu raison de cette curiosité.


L'érosion, l'érosion.... Phénomène toujours présent sur nos côtes, et qui nous oblige à vivre le temps présent, et à lâcher prise sur les souvenirs du passé. C'est le 27 août 2001 que la mer a emporté la petite aiguille du Chicard, qui permettait aux Yportais de rivaliser (modestement) avec leurs voisins d'Etretat :




Derrière la pointe, c'est le grand mur blanc des falaises, qui nous conduira demain à Vaucottes, puis ensuite à Etretat qui n'est plus, non plus, ce qu'elle était, puis bien plus tard en un autre grand lieu de souvenirs et de nostalgie : Le Havre.....

Voilà !

En guise de conclusion, je vous propose tout d'abord un petit résumé artistique (son et lumière) de cette visite, qui rappelle (si tant est qu'il en soit besoin) notre spécificité "ethnique" :


Et puis aussi, une invitation imagée à venir visiter le village (mais pas trop nombreux, quand même), portée par quelqu'un de bien présent et bien vivant, qui porte haut l'étendard de notre région : Michel BUSSI (que l'on retrouvera plus loin, encore et encore....) :


Et pour finir, comme promis, le de la visite.....

 de votre attention, de vos commentaires, et de vos compléments...

L'érosion, l'érosion.....
C'est infiniment et inéluctablement que les falaises s'effriteront.
C'est infiniment et inéluctablement que nos souvenirs se désagrègeront avant de disparaitre.

A Yport, le projet d'un nouvel aménagement du front de mer est à l'étude :


Le discours du nouveau maire est déterminé : Cet avant projet présenté le 10 juin dernier est loin d'avoir fait l'unanimité auprès des élu(e)s d'alors. Une copie à revoir ! L'avis des Yportais(e)s est primordial et fera l'objet d'une enquête publique. (source).

Ce projet découle sans doute du PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLES (PADD) élaboré dès 2012 :


Risible, ce schéma simpliste l'est sans doute. Concrétisé, il le sera peut-être aussi, sous une forme ou sous une autre. Mais durable, ce projet le sera aussi, à mon humble avis, moins encore que les falaises.....

C'est la vie qui continue......

Après ces pages émouvantes et intimistes de Jean-Louis, je vous propose de reprendre la route, en direction de la célébrissime Etretat !
Merci Jean-Louis pour ces quelques souvenirs partagés !
Et bravo pour cette visite plus que complète d'Yport !




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Des vestiges du mur de l'Atlantique nous accompagnent encore :


49° 44.369'N   0° 18.313'E

49° 44.391'N   0° 17.730'E



On aurait pu admirer les villas de la valleuse de Vaucottes, malheureusement (pour nous), le conducteur de la voiture de Google Maps a été réglementaire :



49° 44.081'N   0° 17.447'E

Un aperçu depuis la route d'approche :

49° 44.287'N   0° 17.594'E


Il est probable que ces villas soient un peu comparables à celles qu'on a déjà visité plus au nord nichées dans les valleuses des >> Petites Dalles << ou en Normandie picarde dans la valleuse du >> Bois de Cise <<...
Quelques beaux clichés tout de même sur !

Un exemple en sortie de Vaucottes :

49° 43.908'N   0° 17.506'E




En route pour Etretat !
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Sur ces 9 km vers Etretat, on rencontre deux villages, Vattetot-sur-Mer et Bénouville.

Quelques jolies normandes visibles de la route, parmi celles-ci :

49° 43.771'N   0° 17.314'E


L'église de Vattetot-sur-Mer nous accueille en sortie de virage :

49° 43.696'N   0° 16.824'E


La croquignolette école-mairie un peu endormie, on est peut-être en période de congés (juin 2019) :

49° 43.651'N   0° 16.793'E


En sortie de village, les champs s'étendant à perte de vue, jusqu'aux falaises de fait. Présence d'un centre équestre à proximité pour des balades ... en toute sérénité ?

49° 43.524'N   0° 16.760'E


Le large n'est jamais loin, les clos-masure non plus !

49° 43.267'N   0° 16.495'E


On peut apercevoir celui de la Haye d'Etigue depuis l'entrée de Bénouville :

49° 43.098'N   0° 15.404'E


La mairie de Bénouville qui a conservé son panneau Michelin (pour les amateurs, c'est >> par ici <<) :

49° 43.039'N   0° 15.066'E


L'église de Bénouville et son clocher typique (voir les topos d'Okapi pages précédentes) :

49° 43.062'N   0° 15.041'E


49° 42.475'N   0° 12.574'E

A nous Etretat ... et ses falaises ! Et quelles falaises ! A vos pelloches !
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On commence par la carte postale, comme ça on pourra passer à la suite !

49° 42.434'N   0° 11.619'E

Allez, je plaisante, car comme je disais,

ivanovitch a écrit:

A vos pelloches !

Je suis sûr que certains ont des merveilles dans leurs cartons !





La Porte d'Aval, c'est notre >> Rocher Percé << Miss !

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