Comme promis, parlons matériaux...
Depuis que nous avons passé la vallée
de la Somme, et jusqu'à ce que nous passions la Bresle, nous somme dans la région naturelle du
Vimeu.
Dés que nous franchirons la Bresle pour arriver au Tréport, nous passerons dans le fameux Pays
de Caux (ou fugacement dans le Pays
de Bray selon certaines cartes).
Nous somme donc dans une région à l'interface entre la Picardie et la Normandie. On y trouve donc aussi bien des
briques (produites à partir
de l'argile que l'on trouve facilement sous la terre arable
de Picardie) que des
colombages (provenant des forêts
de Normandie). Exemple à Saint-Valery-sur-Somme:
( 50°11'16.82" N 1°37'49.35" E )
À noter que les toits ont changés au niveau
de Berck (la différence est flagrante entre les
tuiles picardes d'Étaples et les
ardoises d'Angers
de Saint-Valery-sur-Somme):
( 50°30'53.11" N 1°38'15.83" E ) - ( 50°11'10.11" N 1°38'22.41" E )
Mais une chose est particulière à la région: les falaises trahissent la présence
de calcaire et
de silex dans le sous-sol.
Mais en dépit
de la quantité disponible, l'utilisation du calcaire reste très rare et limité à des morceaux d'église (il est le plus souvent utilisé avec la brique comme le silex ci-dessous). Je soupçonne cette pierre d'être fragile (difficile à tailler en blocs) et poreuse...
Rare exemple d'un bâtiment tout en calcaire, l'église
de Bourseville:
( 50°06'20.63" N 1°31'30.98" E )
Le silex est lui aussi présent en grande quantité mais, très dur, il est difficile à tailler en blocs. Les blocs sont donc limités aux églises et aux châteaux. Une autre technique est aussi utilisée: on construit des portions
de mur en morceaux
de silex grossièrement dégrossis, liés à grand renfort
de ciment, puis on réalise un niveau
de brique qui permet
de créer une couche horizontale sur laquelle construire la portion suivante.
Cette technique permet d'utiliser le silex avec un minimum
de transformation (et donc à moindre coût).
Exemple
de cette technique sur l'église
de Béthencourt-sur-Mer:
( 50°04'43.07" N 1°30'12.44" E )
Utilisation
de cette technique avec du calcaire et du silex au château
de Friville:
( 50°04'54.08" N 1°32'28.96" E )
L'utilisation
de cette technique (qui avait initialement un but pratique) produit un résultat très graphique qui sera beaucoup réutiliser par la suite comme à Saint-Blimont au 19ème siècle:
( 50°07'12.76" N 1°34'02.37" E )
Si vous avez bien suivi, deux matériaux sont particulièrement compliqués à produire: le calcaire et le silex taillé. Leur association se limite donc à des édifices prestigieux (et leurs couleurs tranchées donnent un résultat très graphique). On les retrouvera encore associé en Normendie...:
Église Saint-Pierre d'Ault:
( 50°06'03.22" N 1°26'53.29" E )
Mais l'utilisation
de ses matériaux dépend aussi
de l'époque…
Dés le début du 19ème siècle, la révolution industriel change tout: la production des matériaux s'industrialise, sa diffusion se simplifie (principalement grâce au train) et les catalogues et magasines
de déco apparaissent.
Les matériaux traditionnels disparaissent comme sur ces maisons
de cette époque à Eu où le calcaire à presque disparu:
( 50°03'01.02" N 1°25'05.87" E )
Les dégâts
de cette vision décontextualisée se font encore ressentir aujourd'hui. Il suffit
de regarder ce que l'on a construit en périphérie des villes (il est toujours plus facile aujourd'hui
de se fournir des matériaux industriels plutôt que locaux). Mais dés la fin des 30 glorieuses, le vent change et le contexte refait sont apparition (on se rappel que l'architecture vernaculaire était faite pour répondre aux besoins précis du milieux où elle se trouve).
Je ne pouvais pas rêver meilleur exemple
de ce retour au contexte que celui
de la description du Centre Nautique des 2 falaises sur le site internet du bureau TNA qui l'a conçu:
Voir >>>ICI<<<On y dit clairement que la brique a été choisie pour son inscription dans l'environnement patrimonial (respect
de l'histoire du site) et sa résistance aux embruns (considération réaliste du contexte).
De plus, les toitures font référence aux falaises (certes, c'est fait dans un autre matériaux et l'explication est un peu faible mais on appréciera cette petite attention):
( 50°03'52.09" N 1°22'48.86" E )
Sujet: Pêcheurs (de crustacés?), Mers-les-Bains (France) 
Lun 2 Juil 2018 - 7:51
Si monsieur Jean-Louis voulait se donner la peine de me fournir les coordonnées, les clichés sus-mentionnés seraient illico intégrés à la collections KML en cours. 
