Le jugé de Villemaur-sur-Vanne

En 1521, les frères Thomas et Jacques Guyon réalisent le jubé de la Collégiale Notre-Dame de Villemaur-sur-Vanne. Cette clôture avait pour but de séparer les chanoines dans le choeur des autres fidèles dans la nef (cette séparation a disparue après le Concile de Trente et aucune source n'explique pourquoi ce jubé est resté en place). En 1907, le Ministère de la Culture parvient à faire interdire in extrémis la vente du jubé par la commune. En 2021, le 500ème anniversaire du jubé a été célébré en grande pompe. 

Le jubé se compose d'une clôture surmonté d'une tribune (servant de chaire à prêcher) accessible par un escalier à vis et arborant 22 panneaux sculptés: 11 scènes de la vie du Christ côté nef et 11 scènes de la vie de la vierge côté choeur. Certains panneaux et décors sont clairement inspirés de grand artistes de l'époque comme Cranach l'ancien, Schongauer ou Dürer - comme le Christ au jardin des oliviers -. Le décor est presque exclusivement Renaissance, mais sa densité et sa forme globale dénote encore d'une influence gothique.

Malgré de décapage malheureux de sa polychromie dans les années 1960, le jubé est dans un très bon état de conservation. Les jubés conservés en place, qui plus est en bois, sont rares et celui-ci témoigne en outre d'une très grande qualité de exécution, clairement influencé par des grands noms de l'art du XVIème siècle:

Je ne peux que vous inviter à aller jeter un coup d'oeil à ce blog qui présente les 22 panneaux et de nombreux détails (dont la signature au crayon des deux artistes) >>>ICI<<<


( Source )


( Source )


( Source )



Le jubé se trouve dans la collégiale Notre-Dame de Villemaur-sur-Vanne:


( 48°15'26.19" N 3°43'39.31" E )

Sans titre, oeuvre de Keith Haring de l'ascenseur du CAPC de Bordeaux

La légende veut que ce soit la célèbre designeuse Andrée Putman, alors chargée des travaux de rénovation du Centre d'Arts Plastiques Contemporains, qui aie proposé Keith Haring pour une grande rétrospective. Toujours est-il que la première rétrospective européenne de Keith Haring se tient au CAPC en 1985.
À cette occasion, en plus de ses oeuvres accrochées, l'artiste investit les murs du bâtiment. On lui propose donc de réaliser une peinture dans une des cages d'ascenseur qui se découvre au fur et à mesure à travers une vitre. 

En plus d'être apparemment la plus ancienne oeuvre de Keith Haring conservée in situ en France, elle est unique dans sa production par le fait qu'elle ne se découvre qu'au fur et à mesure du déplacement de l'ascenseur: 


( Source )



La peinture se trouve dans un des ascenseurs du Centre d'Arts Plastiques Contemporains (CAPC) de Bordeaux:


( 44°50'53.42" N 0°34'21.46" W )

Piste des dinosaures de La Plagne

Le 9 avril 2009, les archéologues Marie-Hélène Marcaud et Patrice Landry confirment officiellement que les traces ovales repérées précédemment lors de la création d'un chemin de débarde dans la forêt près de La Plagne sont bien celles d'une piste de dinosaure. Les fouilles vont se poursuivre en 2010, 2011 et 2012 mettant au jour au total 115 empreintes sur 155m.
La piste principale est celle d'un sauropode de 40 tonnes et 30m de long ayant parcouru un estran semblable aux actuelles Bahamas il y a 150 millions d'années. Baptisé "Odysseus", la longueur exceptionnelle de la trace de cet individu a permis d'établir qu'il s'agit d'une nouvelle espèce appelée "Brontopodus plagnensis MAZIN, 2017" en hommage au village de sa découverte. Plusieurs autres pistes ont aussi été découverte dont quatre de théropode - une d'elles a a été baptisé "Maxime". 

Dès la découverte des premières empreintes, des milliers de personnes sont venu visiter le site de fouilles. Ainsi est né l'idée d'une aménagement pérenne: Dinoplagne a ouvert ses portes en 2021.

La longueur exceptionnelle de la piste d'Odysseus en fait la plus longue piste de sauropode d'Europe:


( 46°11'21.97" N 5°42'46.63" E )

La piste entièrement visible (mais bâchée) sur les images satellite de 2017. On voit la piste "Maxime" qui la coupe perpendiculairement:



La piste après son dégagement complet: 


( Source )

La piste, désormais parcellement visible, sous un bâtiment appelé "la canopée" (qui met en valeur la production sylvicole local plus qu'il ne reproduit le paysage qui a vu naître les empreintes!):


( Source )

Plafond de la Chapelle Sainte-Suzanne de Mûr-de-Bretagne

En 1722 et 1726, la chapelle Sainte-Suzanne de Mûr-en-Bretagne se voit ajouter des plafonds peints. Il s'agit du dernier aménagement d'une série de transformations baroques dont font aussi partie le retable. Les peintures, attribuées au peintre Roche Delaporte, représentent des scènes de la vie de Saint Suzanne dans le choeur et de la Passion du Christ dans le transept et la nef, le tout complété par un riche décor baroque.
Malgré deux vagues de restauration des plafonds en 1878 et 1975 ainsi qu'un classement comme Monument Historique en 1952, le mauvais état de la toiture et des murs menace l'édifice. En 2018, il a fait l'objet d'une campagne de financement dans le cadre du Loto du patrimoine (mais actuellement, les fonds sont insuffisants).

Par son ampleur, sa qualité et son état de conservation, l'édifice est communément surnommé "la Chapelle Sixtine de Bretagne". 


( Source )


( Source )


( Source )

Les plafonds se trouve dans la Chapelle Sainte-Suzanne de Mûr-de-Bretagne:


( 48°12'09.71" N 2°59'25.44" W )

Le bas-relief de la Maison de Max Ernst

En 1937, la peintre et écrivaine Leonora Carrington achète une maison à Saint-Martin d'Ardèche. Elle rencontre la même année le peintre et sculpteur allemand qui viendra la rejoindre dans cette même maison l'année suivante. 
Malheureusement pour lui, les années qui vont suivre vont être extrêmement chaotiques: suite à la déclaration de la guerre, il est arrêté le 3 septembre 1939 en raison de sa nationalité allemande. Il est libéré le 23 décembre 1939 grâce à l'intercession de Paul Elouard au près du président de la République Albert Lebrun. Les sources ne sont pas claires sur le déroulement de l'année 1940: certaines sources évoquent qu'il aurait été arrêté une seconde fois car il s'était opposé au nazisme (ce qui passe mal en France occupée) mais c'est aussi cette année-là qu'il quitte la France pour les Etats-Unis.
Cette situation chaotique, l'emprisonnement de Max Ernst et finalement son départ expliquent peut-être que Leonora Carrington vent la maison en juin 1940.

Malgré cette occupation très courte, Max Ernst intègre plusieurs sculptures et peintures dont la seule visible de l'extérieur est un bas-relief en ciment sur la façade sud. Cet ensemble représente 3 personnages.

Si il existe deux autres sculptures de Max Ernst en France - deux exemplaires de l'oeuvre "Le Grand assistant" devant Beaubourg à Paris et sur la fontaine Max Ersnt à Amboise -, celle de Saint-Martin d'Ardèche est unique à plus d'un titre: de près de 5m, cela semble être le seul bas-relief de son oeuvre, conservé in-situ en bon état qui plus est. Il est exceptionnel de se dire qu'une oeuvre d'un si grand artiste du XXème siècle soit visible dans l'espace publique d'une petite localité de 1000 habitants de l'Ardèche!

La maison et son bas-relief ont été inscrit Monument Historique et Patrimoine du XXème siècle en 1991.


( 44°18'21.36" N 4°34'16.10" E )


( Source )

Retable de la Crucifixion de Buhl

En 1794, en pleine Révolution, Joseph-Amarin Clad et son beau-frère parviennent à racheter le retable du Couvent Sainte-Catherine de Colmar contre un tonnelet de vin et à le ramener dans leur village de Buhl, caché dans une charrette de fourrage. Le retable est remonté dans le choeur de l'église Saint-Jean-Baptiste en 1835 et classé Monument Historique en 1841. Durant la première guerre mondiale, il est caché au Haut-Koeningsbourg et durant la seconde guerre mondiale, à Périgueux. Il revient en 1946. À la suite de la restauration de 1965 réalisé par les ateliers du Louvres, il est replacé dans le choeur selon sa configuration "muséale" actuelle (débarrassé du maître-autel).

Ce triptyque, exécuté en huile sur bois, représente dans sa partie centrale la Crucifixion flanquée de Sainte Catherine et Sainte Ursuline. Sur les volets, sont représentés Jésus au Mont des Oliviers et la flagellation à gauche; le couronnement d'épine et le chemin de croix à droite. Au revers, le panneau central représente le jugement dernier; le panneau gauche, la Nativité et l'Assomption de la Vierge; le panneau de droite, l'Annonciation et l'Adoration des Mages.
Si son année de réalisation et son auteur ne sont pas connus, les historiens s'accordent pour le placer vers 1495 et l'attribué à l'Ecole de Martin Schongauer (voir une attribution plus précise à son élève Urbain Huter selon certains historiens.

Avec 197cm de haut et 700cm de large, le retable de la Crucifixion de Buhl est le retable médiéval le plus large d'Europe (loin devant le 548cm du Retable de Beaune). Il est en outre d'une grande qualité et dans un bon état de conservation.


( Source )

Détail de la pamoison de la vierge au pied de la Crucifixion:


( Source )

Revers du panneau de droite représentant l'Annonciation et l'Adoration des Rois Mages:


( Source )

Le retable est conservé dans l'église Saint-Jean-Baptiste de Buhl:


( 47°55'38.43" N 7°10'58.22" E )

Châsse de saint Taurin

Après sa prise de fonction en 1247, Gislebert de Saint-Martin, abbé de Saint-Taurin à Êvreux, commande une châsse pour contenir les reliques de saint Taurin. Même si un texte sur le socle confirme que c'est lui qui a commandé la châsse durant sa prise de fonction (1247-1255), certains experts ont évoqué la possibilité d'une influence de la cour de Louis IX (les pommeaux surmontant les 4 pignons arborent des lys et le château de Castille, symbole de Louis IX et de sa mère).
Il semble que la châsse fut initialement déposée à la Cathédrale Notre-Dame d'Êvreux. Ce n'est qu'en 1803 qu'elle est déposée à l'église Saint-Taurin où on peut encore la voir aujourd'hui. Elle est classée Monument Historique à titre d'objet depuis le 15 mars 1896.

La châsse - longue de 105cm, large de 45cm et haute de 120cm pour 82kg - prend la forme d'une petite église de trois travées de long sur une de profondeur, présentant un transept au centre et une tour centrale. Plusieurs épisodes de la vie de saint Taurin sont représentés en bas-relief sur les bâtières du toit et entre les arcades. Les arcades, les pinacles et la tour présentent un décor gothique.

Même si beaucoup d'éléments ont été renouvelés lors des différentes restaurations - ±10% de la surface -, cette châsse démontre le savoir-faire des ateliers (peut-être royaux) d'orfèvrerie parisiens du milieu du XIIème siècle. 

La châsse durant une exposition au Musée d'Êvreux (certaines sources indiquent que la châsse y est conservée):


( Source )

Remarquez la fleur de lys sur le gable et le château de Castille et la lys sur le pommeau au sommet du pignon. Leur présence pourrait être la preuve d'un lien avec la cour de Louis IX: 


( Source )


( Source )

La châsse se trouve dans l'église Saint-Taurin d'Évreux: 


( 49°01'24.36" N 1°08'29.54" E )

Mosaïques romanes de la Cathédrale de Lescar 

En 1120, l'évêque Guy de Lons fait reconstruire la cathédrale de Lescar (qui sera consacrée en 1145). Une inscription en bordure des mosaïques du chœur confirme qu'il en est aussi le commanditaire. 
Les mosaïques sont redécouvertes en 1836, malheureusement un an après la destruction de la partie centrale. Elle a fait l'objet de plusieurs restaurations en 1885-86 (par atelier parisien de Jean-Dominique Facchina) et 2006.

En plus d'un décor floral dans le fond du choeur, deux bandeaux illustrant des scènes de chasse longent les murs latéraux: à droite: un maure unijambiste bandant son arc est suivi par un âne et un chien; à droite, un homme plante une lance dans la tête d'un sanglier attaqué par un chien et derrière lui, deux lions attaquent une chèvre.
La présence de scènes de chasse dans un église laisse les historiens perplexe: il pourrait s'agir d'allégories, voir d'un choix personnel de Guy de Lons.

Même si les mosaïques sont partielles et très restaurées, la présence du maure unijambiste de la scène de droite est exceptionnelle: la représentation pour lui-même d'un homme porteur d'un handicape - pas dans le cadre d'une représentation des oeuvres de charité ou de miséricorde - reste rares au Moyen-âge et semble même être un cas unique pour la période romane:


( Source )


( Source )

Les mosaïques se trouve dans le choeur de la Cathédrale de Lescar:


( 43°19'59.44" N 0°26'01.15" W )

Après avoir été voir le Triptyque de Moulins, on traverse la rue pour aller juste en face voir un autre chef d'œuvre tout à fait différent...

La Maison Mantin

À sa mort en 1905, le riche bourgeois Louis Mantin lègue sa maison et les collections qu'elle renferme à la ville de Moulins, avec un souhait: "montrer aux visiteurs dans cent ans un spécimen d’habitation d’un bourgeois du 19e siècle".
Ouverte dés 1910, mais fermé dés l'entre-deux-guerres, elle n'a réouverte qu'en 2010 après près de 30 ans de restauration.

Conformément à la volonté de Louis Mantin, la maison nous offre un véritable voyage dans la vie bourgeoise du 19ème siècle. Le bâtiment et certaines pièces ont été inscrites Monument Historique en 1986.


( Source )

Un idée de l'intérieur de la maison:



Le Maison Mantin se trouve juste en face de la Cathédrale de Moulins:


( 46°34'01.34" N 3°19'50.08" E )

Vitraux de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude

En 1538, Louis II de Bourbon, duc de Montpensier, se marie avec Jacqueline de Longwy, fille du seigneur de Givry. A cette occasion, l'oncle de Jacqueline, le cardinal Claude de Longwy de Givry, évêque de Langres, offre les 11 vitraux et la rosace de la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude - où a vraisemblablement eu lieu le mariage même si ce n'est indiqué nul par; rien ne précise non plus si les vitraux ont été installé avant ou après l'évènement -.
Comme son nom l'indique, la Sainte-Chapelle de Champigny-sur-Veude fait partie des dix chapelles construites (sept nous sont parvenues) sur le plan de la Sainte-Chapelle de Paris, soit par le roi, soit par un prince de sang royal - ce qui est le cas ici - pour s'inscrire dans la lignée de Saint-Louis. Celle qui nous occupe a été construite entre 1499 et 1570 par Louis de Bourbon, Prince de Roche-sur-Yon. 

Toutefois, la chapelle et ses vitraux sont passés plus d'une fois par la petite porte: en 1635, Richelieu rachète le château de Champigny-sur-Veule pour la raser car il fait ombrage à son château de Richelieu (dans la ville nouvelle de Richelieu). Toutefois, la pape Urbain VIII lui-même s'opposera a la destruction de la chapelle car il y a officié.
À la Révolution, les vitraux sont partiellement décelés. La chapelle est rachetée en 1793 par Monsieur de Quinson qui fait remettre en place les verrières mais avec quelques erreurs. Il faudra attendre leur classement en 1840 au Monument Historique et la restauration de 1864 pour les remettre dans l'ordre.
Déposé une nouvelle fois en 1940, les vitraux seront restaurés par Jean-Jacques Gruber. La dernière restauration date de 1974 et 1975.

Les verrières racontent trois histoires superposées:
- En haut, des scènes de la Passion du Christ;
- Au centre, des scènes de la vie de Saint-Louis.
- En bas, à partir du couple de Louis IX et de Marguerite de Provence dans l'axe, les couples formant la généalogie des ducs de Bourbon-Montpensier.

Si l'auteur des vitraux reste sujet à discussion, le fait d'avoir conservé intact l'ensemble des vitraux réalisés pour la chapelle au moment de sa construction est un cas rare. En outre, ces vitraux traduisent l'espoir des Bourbons de revenir sur le trône de France dont ils ont été écartés par François Ier suite à la trahison du connétable Charles III de Bourbon (ce qui sera chose faite en 1589 avec le sacre d'Henri IV).


( Source )


( Source )

Les vitraux se trouvent dans la Saint-Chapelle de Champigny-sur-Veude:


( 47°04'00.47" N 0°19.04.63" E )

Le Grand Marionnettiste de Jacques Monestier

En 1986, Jacques Felix, fondateur du festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, souhaite créer un monument pour célébrer les 30 ans de l'évènement, 5 ans plus tard. C'est au cours d'un échange avec Jacques Monestier que nait l'idée du Grand Marionnettiste dont l'inauguration à eu lieu le 21 septembre 1991.

Le monument prend la forme d'un immense automate de 3 étages dont on ne voit que la tête, les mains et les jambes. Chaque heure, entre 10h et 21h, 12 scènes racontant l'histoire la légende des Quatre Fils d'Aymon apparaissent derrière un rideau et semblent animées par les mains du géant qui décrit la scène. En dehors de ses moment d'activité musicaux, la tête semble surveiller la place par de léger mouvements. 

Avec environ 10 mètres de haut et environ 5 tonnes, le Grand Marionnettiste est l'oeuvre majeur de Jacques Monestier par ses dimensions et sa complexité, consacrant un peu plus l'artiste comme un des principaux fabricants d'automate artistique de France. De plus, l'oeuvre est devenu un passage obligé pour les visiteurs de Charleville-Mézières. 

L'oeuvre est à retrouver ICI sur le site de l'artiste.


( Source )



Le Grand Marionnettiste se trouve sur la façade de l'Institut international de la Marionnette:


( 49°46'20.85" N 4°43'18.44" E )

Le taureau d'Avigney

En 1756, est découvert dans un champ d'Avigney-Virey une sculpture de taureau en bronze. C'est l'élément le plus remarquable trouvé sur ce qui était probablement un ancien sanctuaire (le reste ne se compose que de quelques ruines, traces de fondations, tuiles et monnaies).
Il est acheté par Antoine-Clériade de Choiseul-Beaupré puis passe par succession au vicomte Ferdinand Chifflet. Il est finalement acquit par la Ville de Besançon le 11 février 1873 pour son musée des beaux-arts. Il faut attendre les années 1980 pour qu'une copie soit restituée à son village d'origine.

Le taureau mesure 78cm de long, 48 de haut et 20 de large. Il est en bon état à l'exception des pattes: il ne lui reste que la patte arrière droite. La statue est en bronze composée de 7 éléments soudés avec un alliage de cuivre.
Son réalisme dénote d'une influence romaine; toutefois, sa troisième corne centrale montre bien qu'il s'agit de la divinité gallo-romaine Tarvos triganus.

Le taureau à trois cornes d'Avigney est le plus grand et le mieux conservé de la trentaine de taureau connus présentant cet attribut. Par sa qualité et son état de conservation, il montre clairement les interactions qui se sont tisser entre les romains et les gaulois (tout comme le (Dieu) guerrier gaulois de Saint-Maur):


( Source )


( Source )

La statue est conservé au Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon:


( 47°14'24.86" N 6°01'25.28" E )

Triptyque du Buisson ardent de Nicolas Froment

En 1475 et/ou 1476, le roi René commande un retable au peintre Nicolas Froment (son peintre en titre) pour orner le retable au-dessus de sa tombe dans le Couvent des Grands-Carmes. Le couvent ayant été détruit durant la Révolution, le retable est installé à la Cathédrale Saint-Sauveur en 1808. Après sa dernière restauration, il est déplacé dans la chapelle Saint-Lazare de la même cathédrale en 2011.
Il est classé Monument historique à titre d'objet depuis le 14 juin 1898.

La partie centrale représente Moïse se déchaussant face à la vision du buisson ardent. La présence d'un ange et de la vierge parait incongrue - la vierge est carrément postérieur à Moïse et donc absente de cet épisode de l'ancien testament - mais un texte dans le bas du cadre permet de comprendre: un parallèle est fait entre le buisson qui ne se consume pas et l'immaculée conception. L'ange, lui aussi une intention de l'artiste, contrebalance Moïse pour assurer la symétrie du panneau et porte un médaillon sur lequel sont représentés Adam et Eve (dont la vierge a racheté le péché). La signification complexe nécessite de se plonger dans les différentes sources (mais un peu trop compliqué à résumer ici).
À l'arrière de cette scène, on peut voir à droite probablement la ville d'Avignon et à gauche, probablement le château de Saumur qui était la propriété du Roi René.
Sur les volets ouverts, à gauche, se trouve le Roi René accompagné par Marie-Madeleine, Antoine le Grand et Maurice d'Anjou portant la bannière de l'ordre du Croissant fondé par le roi lui-même; et à droite, la Reine Jeanne de Laval accompagnée par saint Jean, sainte Catherine d'Alexandrie et saint Nicolas. 
Au revers des panneaux latéraux fermés se trouve une annonciation en grisaille.

En plus de ses dimensions importantes (308cm de haut et 410cm de large sans les cadre), sa qualité et son bon état de conservation, le triptyque est la synthèse des influences flamande - rendu minutieux des détails, sévérité des personnages,... - et italienne - jeu de clair-obscur, représentation filiforme des arbres,...- du peintre dont peu d'oeuvres lui sont connues ou attribuées:


( Source )


( Source )

Le retable se trouve dans la Chapelle Saint-Lazard de la Cathédrale Saint-Sauveur de Aix-en-Provence:


( 43°31'54.35" N 5°26'48.94" E )