Pendant le mois de décembre 2012, le télescope Hubble a détecté deux panaches de vapeur d'eau de 200 km de hauteur s'élevant de l'hémisphère sud d'Europe, une lune de Jupiter. Cette découverte fait bien sûr penser aux geysers découverts par la sonde Cassini sur Encelade, une lune de Saturne. Plus que jamais, Europe apparaît comme l'endroit du Système solaire où la découverte d'une vie extraterrestre semble la plus aisée à réaliser. Ces panaches pourraient en effet nous fournir un accès facile à l'océan d'Europe, susceptible d'abriter des formes de vie.
Cette vue d'artiste montre des images réelles de Jupiter et Europe dans le visible. Les images de Hubble prises dans l'ultraviolet et en fausse couleur montrent la faible émission des panaches de vapeur d'eau au pôle sud d'Europe. Elles ont été superposées en respectant la taille, mais pas la luminosité de ces panaches. © Nasa, Esa, M. KornmesserOn ne peut s’empêcher de penser à
2010 : Odyssée 2, l’un des romans mythiques d’
Arthur Clarke, en lisant l’article que vient de publier dans
Science un groupe de chercheurs ayant utilisé des observations du
télescope Hubble. L’inventeur du concept de satellite de télécommunications géostationnaire, grand amateur de plongée sous-marine (il a même consacré un
livre à ses aventures sur la Grand Barrière de corail, que tout le monde peut maintenant visiter de chez soi grâce au
Catlin Seaview Survey), y illustrait l’idée que sous la
banquise d’Europe, une
lune de
Jupiter, un océan d’eau liquide pouvait abriter des formes de vie tirant leur énergie de
sources hydrothermales. Les héros du roman de Clarke devaient d’ailleurs faire face à l’arrivée sur la surface d’Europe de l’une de ces formes de vie.
![[NEWS] Hubble révèle des panaches d'eau de 200 km de hauteur sur Europe RTEmagicC_Europe_geyser_nasa](https://2img.net/h/fr.cdn.v5.futura-sciences.com/builds/images/rte/RTEmagicC_Europe_geyser_nasa.jpg)
Vue d'artiste de la banquise d'Europe, dans l'hypothèse où celle-ci serait mince. On voit sur la gauche un cryovolcan, et sur la droite des diapirs de glace chaude provoquant des fractures et des terrains chaotiques. © Nasa, JPL-Caltech
Aujourd’hui, l’océan d’Europe fait toujours rêver les
exobiologistes inspirés par Arthur Clarke et
Carl Sagan. On espère pouvoir y trouver des clés qui nous permettraient de mieux comprendre comment l’univers est passé du
Big Bang au vivant. L’idéal serait bien sûr de faire pénétrer un engin d’exploration dans l’océan d’Europe, mais se pose alors le problème de forer un passage à travers sa banquise, dont l’épaisseur est inconnue.
Cependant, comme l’a déjà fait remarquer
Freeman Dyson voilà des années, il est fort probable que de temps à autre, de l’eau liquide en provenance de cet océan et contenant peut-être quelques-unes des
espèces vivantes qu’il hébergerait, arrive en surface. Il suffirait donc de se rendre dans les zones où ce phénomène se produirait pour espérer révolutionner l’
exobiologieSuite et lien:ici