Le satellite Gaia prend forme et se pare d'un bouclier thermique
Gaia, le satellite d’astrométrie européen qui doit notamment procéder au recensement d’un milliard d’étoiles dans notre galaxie, se trouve actuellement au centre spatial guyanais. Il est l’objet de toute une préparation, et son bouclier thermique est en cours d’installation, en vue de son lancement le 20 novembre.
Le satellite Gaia dans sa configuration opérationnelle, bouclier thermique déployé. © M. Pedoussaut, EsaLe satellite d’astrométrie Gaia, dont les mesures nous aideront à mieux comprendre l’origine et l’évolution de l’univers, sera lancé dans un peu plus d’un mois. Construit par Astrium, ce satellite est en Guyane depuis cet été. Installé dans le bâtiment S1B du centre spatial guyanais, il est préparé pour son lancement, le 20 novembre. Actuellement, c’est le bouclier thermique qui est posé sur le satellite, par les équipes d’Astrium et de Sener (l’entreprise espagnole qui l’a construit).
Ce bouclier sera déployé après le lancement de Gaia. Il se compose de 12 panneaux distincts qui se déploieront à la base du satellite pour former un disque presque circulaire d’un peu plus de 10 m de diamètre.
Essai de déploiement du bouclier thermique de Gaia, on aperçoit les panneaux solaires fixés. © M. Pedoussaut, Esa
Un bouclier thermique qui remplit deux fonctionsSorte de parasol, ce bouclier doit autant protéger Gaia du Soleil que produire l’électricité dont le satellite aura besoin. En effet, la partie inférieure, qui fera toujours face au Soleil, est partiellement couvert de panneaux solaires qui fourniront environ 1.850 watts de puissance électrique pour alimenter les servitudes et la charge utile. Mais sa première fonction est bien de maintenir à l’ombre les deux télescopes placés dans le module de charge utile, afin de les maintenir à une température d'environ -100 °C.
Si rien ne perturbe la préparation de Gaia et de son lanceur, le satellite sera mis en orbite à bord d’un lanceur russe Soyouz (vol VS06). Le tir est prévu le 20 novembre du centre spatial guyanais de Kourou. Gaia rejoindra le point de Lagrange L2 à 1,5 million de km de la Terre, d’où il bénéficiera d’un environnement thermique stable.
Cette stabilité, la clé du succès de la mission, lui permettra de
« mesurer avec une très grande précision la position et la vitesse d’une étoile de la Voie lactée, ou celles d’objets situés aux confins de l’univers ou proches de la Terre, comme des astéroïdes », nous expliquait il y a deux mois François Mignard, directeur de recherche au CNRS et premier responsable du consortium de traitement des données de Gaia pendant sept ans
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