Dans le département des Basses-Alpes (ancien nom des Alpes de Haute-Provence), l'exode rural a commencé dès la fin du XIXe siècle. Les causes sont multiples : terres peu fertiles, vallées enclavées, climat rude (montagnard l'hiver, méditerranéen l'été), déforestation importante créant une érosion dramatique des sols...

Après la Première guerre mondiale, le déclin des villages bas-alpins s'est accentué. On préférait partir vivre dans la plaine, à Marseille... De nombreux villages se sont alors complètement vidés de leurs habitants.

Peyresq n'a pas échappé à la longue liste des villages abandonnés. Loin de tout, à l'extrémité d'une étroite route en cul-de-sac, accroché à la montagne à 1500 mètres d'altitude, ce village n'avait plus qu'une poignée d'habitants juste après la Deuxième guerre mondiale.

44° 4'2.31"N 6°37'3.86"E

Dans l'arrière pays, loin des grands axes de communication.


Au bout de la route


Perché sur un éperon rocheux



A SUIVRE

En 1952, le directeur de l'Académie des Beaux-Arts de Namur cherche un coin calme et isolé pour organiser un camp de vacances pour ses étudiants. Il tombe sur Peyresq... et honnêtement, il ne pouvait pas mieux tomber !



Il n'y a alors plus qu'un seul paysan qui exploite encore ses terres. Sur 53 maisons, un quart sont habitables, 40 % sont à restaurer et 16 % sont en ruines.

En 1952, on ne parle pas encore de communautés hippies, celles qui vont envahir le sud désertifié de la France à la fin des années 60.

A Peyresq commence alors un chantier de restauration titanesque... mais qui se fera tout en douceur, avec les matériaux du cru. Le but est de faire découvrir aux étudiants les joies de la vie simple et difficile. Par chance, la route d'accès au village est goudronnée en 1953, ce qui facilite quand même la tâche. Une association est crée pour la restauration du village, Pro Peyresq. Évidemment, c'est une association belge.

Les universités de Bruxelles et de Liège se joignent au projet en achetant des maisons à restaurer: à l'époque, on voit d'un assez bon œil d'envoyer de jeunes intellectuels se bousiller les mains à faire du mortier et monter des murs en pierre (c'est dire comme les temps ont changé en 60 ans !)


Photo perso (2008)


Photo perso (2008)

 

 Superbes photos Winnie et belle découverte  

J'ai beau y être maintenant à l'université de Liège, je n'ai jamais entendu parler de ce village.

Merci pour cette découverte.

okapi07 a écrit:

J'ai beau y être maintenant à l'université de Liège, je n'ai jamais entendu parler de ce village.

Merci pour cette découverte.

Depuis la fin des travaux de rénovation / reconstruction, l'association Pro Peyresq continue d'organiser des séjours pour les étudiants. Il y a une vie culturelle assez intense en été dans ce petit coin oublié : colloques scientifiques, stages nature ou artistique...


Photo perso

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Les travaux ont apporté l’électrification en 1955, puis l'eau courante dans les maisons en 1956.


Photo perso

Aujourd'hui, la majorité des occupants sont belges. C'est d'ailleurs assez impressionnant de ne voir presque que des voitures immatriculées en Belgique... à 1000 km de Bruxelles !


http://www.panoramio.com/photo/69354457