Province de Quang Ngai Viétnam 14°57'54.80''N 108°33'32.29''E
Après avoir fui les bombardements américains en 1973, Ho Van Thanh et son fils ont vécu dans la jungle vietnamienne, sans contact avec le monde extérieur, pendant quarante ans. Ils ont été retrouvés par des fermiers mercredi.
Lorsqu'en 1912 Edward Rice Burroughs crée le personnage de Tarzan, l'auteur est loin d'imaginer que, cent ans plus tard, la fiction deviendrait réalité, non pas en Afrique équatoriale mais au Vietnam. Pendant quarante ans, Ho Van Thanh, 82 ans, et son fils Ho Van Lang, 41 ans, ont vécu isolés du reste du monde dans la jungle de Quang Ngai, petite province au centre du pays
Durant la guerre du Vietnam, la province, qui se trouvait dans le territoire du Sud-Vietnam, soutenu par les États-Unis, était connue pour être une enclave de la guérilla du Viêt-cong. Les troupes américaines se sont livrées à plusieurs opérations militaires afin de l'éradiquer, notamment en bombardant des villages considérés comme des foyers potentiels. C'est lors d'un de ces bombardements que la femme et deux des enfants de Ho Van Thanh sont tués, en 1973. En état de choc, le père saisit son fils, âgé alors de 1 an, et s'enfuit dans la forêt.
Quarante ans plus tard, des fermiers alertent les autorités locales après avoir aperçu deux personnes, au comportement et à l'apparence étranges, sillonner les montagnes à 40 kilomètres de leur village. Après cinq heures de recherches, la police les retrouve mercredi, perchés dans un arbre à 5 mètres du sol, dans la hutte qu'ils ont construit pour se protéger des animaux. Durant ces années, isolés du monde extérieur, le père et le fils auraient forgé leurs propres outils avec des débris de bombes et fabriqué des habits à partir d'écorces d'arbres, rapporte le quotidien
Dan Tri . Ils se seraient nourris de fruits et de légumes ainsi que d'animaux chassés.
«Ils communiquent entre eux par langage des signes»Les autorités ont ramené les deux hommes dans leur village natal, mais sont difficilement parvenues à communiquer avec eux. «Ils sont encore très apeurés bien qu'on les ait placés dans un lieu isolé. Les personnes qui les dérangent le plus sont ceux qui les fixent du regard, explique Le Van Vuong, adjoint au maire du village. Ils ne parlent pas la langue des Viêts (l'ethnie majoritaire du pays, NDLR). Ils ne connaissent que quelques mots dans la langue des Cors, une ethnie minoritaire, et communiquent entre eux par langage des signes.»
Les deux ermites sont surveillés à longueur de journée. Les autorités locales pensent qu'ils tenteront de s'échapper pour retourner dans la forêt, ce qui pourrait être fatal pour le père, retrouvé sérieusement malade.
Source
EN IMAGES. Deux Vietnamiens ont vécu pendant 40 ans dans la jungle
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