"Un homme qui, en 1986, meurt encore de faim est une insulte à soi-même et à l'humanité toute entière."
Daniel Balavoine



C'est par le Paris-Dakar que Daniel Balavoine découvre l'Afrique.

Grand amateur de voiture et de vitesse, homme passionné, le chanteur décide de participer à l'édition 83 du rallye Paris-Dakar.
C'est ainsi que début janvier, il assure la fonction de copilote de Thierry Deschamps dans une voiture japonaise.
Malheureusement l'aventure tourne court après des ennuis mécaniques.
Profitant de cet imprévu, il part à la découverte de l'Afrique de l'Ouest.
Il en revient très impressionné, avec dans ses bagages, la matière pour un nouvel album. C'est "Loin des yeux de l'occident" et le simple "Pour la femme veuve qui s'éveille". Album humaniste et sensible, il n'a malheureusement pas le succès escompté.


Pour la femme veuve qui s'éveille Balavoine par rozenfelds

L'année suivante, Balavoine s'engage dans son second "Paris-Dakar" et cette fois-ci, le termine à une place honorable.
En juillet, il assiste au concert "Band Aid" à Wembley en Angleterre, destiné à récolter des fonds pour lutter contre la famine en Ethiopie.
Le même type d'événement a lieu en France à la Courneuve le 16 octobre 85, où de nombreux artistes hexagonaux parmi lesquels Daniel Balavoine, viennent apporter leur soutien à cette cause.

Par la suite, sensibilisé aux problèmes humanitaires, il fonde avec France Gall et Michel Berger l'association "Action écoles" pour la lutte contre la faim en Afrique et la scolarisation des enfants de camps au Mali.


PLATEAU France GALL + Michel BERGER par ina


Il parvient à mettre sur pied l'opération "Pompes à eau pour l'Afrique" :
L'idée: profiter de la notoriété, de la couverture médiatique du rallye et surtout de la lourde logistique de transport de matériel vers l'Afrique pour acheminer ces fameuses pompes et donner vie et autonomie dans des régions pauvres du Mali.

Début janvier 86, il se rend en Afrique et suit l'acheminement de ces fameuses pompes destinées aux populations locales.



Association Daniel Balavoine par tvfv


Le 14 janvier, à l'occasion d'un vol en hélicoptère avec le directeur de la course, Thierry Sabine, une tempête de sable se lève et l'accident est inévitable.
L'hélicoptère s'écrase sur une dune du Mali près de Tombouctou avec ses cinq passagers, dont Daniel Balavoine: tous y perdront la vie.

Suite à ce décès tragique, une association portant le nom du chanteur est née et poursuit l'action qu'il avait entreprise.


accès au site



L'Association Daniel Balavoine, travaille en partenariat à des projets de développement agricole et scolaire, s'inscrivant dans le plan gouvernemental du Mali.
Ce sont deux régions qui en bénéficient à ce jour: Gao et Kidal.

Coordonnées: 16°16'15.51"N 0° 0'53.15"W



Coordonnées: 18°26'41.10"N 1°23'49.94"E


Pays : Mali
Région : 7ème région : GAO (culture du riz)
8ème région : KIDAL (projets scolaires)
Équipements : 23 motopompes
23 villages en sont équipés
6 décortiqueuses de riz (1 pour 3 villages)
Résultats :
300 hectares de terres cultivables
2 récoltes possibles par an, soit environ 1750 tonnes de riz
23 000 Maliens concernés
Réduction de l'exode rurale

Hélas, on lit dans le site que le matériel installé à l'époque (il y a 25 ans) est aujourd'hui usé et doit être remplacé.

OWENMEANY a écrit:

"Un homme qui, en 1986, meurt encore de faim est une insulte à soi-même et à l'humanité toute entière."
Daniel Balavoine

Voilà une assertion hélas encore parfaitement vraie ... sauf peut-être que le Mali n'est plus concerné (du moins par une vraie famine) !

Une très belle présentation OWEN !




===========================

Une petite digression si Sieur Owen le permet, sinon, il supprimera, panipwoblem !



Pour avoir quelques échos "mesurés" et pesés concernant les activités récentes des humanitaires au Mali, je dirai que les pratiques de 1986 perdurent ... hélas. En effet, les machines high-tech (pour le Mali s'entend) ne répondent pas aux besoins. Ou s'ils y répondent, c'est pour dix ans en effet. Après, libres à nous de dire (confortablement) : "ah oui, mais ils ne prennent pas soin de ce qu'on leur apportent".

Facile.

On ne compte pas le nombre de vieux tacots qui roulent encore au Mali. Le savoir faire est bien là. Les Maliens ne sont pas plus "des grands enfants" que Mère-Grand a de grandes dents ! Ca, c'est notre rève "d'homo occidentalis" !

Bref, pour en revenir aux actions des ONG sur place, pour employer un euphémisme pudique, c'est pas toujours reluisant, je vous épargne les détails... Qui de l'Africain ou de l'Européen sauve qui ?


Daniel Balavoine a eu raison d'agir à l'époque. Cependant, si l'on veut faire avancer les choses sur place, ce n'est pas en apportant des solutions toutes pensées et toutes faites qu'on les aidera. Il s'agit dorénavant de prendre en compte les besoins ... que la population elle-même exprime, et non ce que l'on croit qu'elle aurait besoin. Les Maliens, comme les Africains, ne demandent pas l'aumône.



Belle ballade en tous les cas avec l'une des icônes des années 80 en France. Un "back to the future" bien de chez nous.